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Une filiale de Groupama entre au capital d’Atlantic

Via son fond Acto, Finama Private Equity, filiale à 100 % de Groupama, va acheter 41 % du capital d’Atlantic intelligence. C’est la première opération de ce type en France.

L’intelligence économique attirerait-elle les investisseurs ? Une offre d’achat des actions d’Atlantic intelligence est lancée par Finama Private Equity, filiale à 100 % de Groupama et société de gestion du fond d’investissement Acto. Le fond veut acquérir 19,54 % des actions disponibles sur le marché libre. Les actionnaires historiques d’Atlantic intelligence cèderaient 21,46 % du capital. Au total, le fonds investirait 6 millions d’euros dans l’entreprise. L’opération débute ce vendredi 10 novembre.

L’arrivé d’un investisseur réputé dans ce type d’opération s’explique par la très forte croissance du secteur de l’intelligence économique et de la sécurité, consécutive notamment aux risques terroristes et criminels dans des pays toujours plus nombreux. "La croissance annuelle du secteur depuis 5 ans est de 15% à 20%. Cette croissance devrait se poursuivre encore longtemps", estime Stéphane Moreau responsable d’Acto, qui a visiblement effectué une étude de marché suffisamment précise. De plus, la rentabilité dans ce secteur est assez élevé, supérieure à 10 % pour Atlantic intelligence. Les clients confrontés à des crises soudaines ne lésinent pas sur les honoraires.

Deuxième facteur, le modèle économique solide d’Atlantic intelligence. Cette société, résultat récent de la fusion de deux entités figure aujourd’hui comme l’un des deux leaders du secteur (hors gardiennage) avec l’Adit, société à capitaux public. Elle propose des prestations en intelligence économique, risques pays, analyse, protection de patrimoine et communication en situation hostile.

De plus, les investisseurs sont rassurés par une présence en bourse qui oblige à un effort de transparence, bien rare dans ce métier où foisonnent les officines. Enfin, les deux dirigeants, Philippe Legorjus, Président, et Bruno Delamotte, Directeur général, sont des professionnels reconnus.

Acto, dont le dirigeant affirme mener une stratégie sans synergie avec celle de Groupama, souhaite accompagner la croissance interne d’Atlantic intelligence. Cinq axes sont évoqués : les risques internationaux, notamment ceux concernant l’hygiène, la sécurité et l’environnement, les prestations de sécurité pour les ONG, maintenant que l’allocation de fonds européens sont conditionnés à la mise en place d’un dispositif de protection, des études pour la Commission européenne, les missions d’intelligence économique pour les banques, dont notamment la lutte contre la fraude fiscale, le trafic d’influence et les enquêtes sur les personnes politiquement exposées, et enfin la sécurité des systèmes d’information, avec la matérialisation des preuves informatiques. A plus long terme, Atlantic intelligence devrait développer une gamme de produits pour un courtier ou un assureur.

C’est, à ce jour, la première fois qu’un investisseur prend une participation aussi importante dans une entreprise d’intelligence économique. Par le passé, le courtier LCF Rothschild avait investit dans deux entités, I2F et SSF. Il s’en était retiré rapidement. Dans le monde anglo-saxon, ce type d’opération est fréquente. Dans les prochains jours, l’Adit, société à capitaux public, devrait annoncer l’ouverture de son capital à des investisseurs privés.

Auteur : Pascal Junghans
Source : La Tribune – Le 10 novembre 2006

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