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Journalisme et Wikipédisme

Depuis plusieurs mois déja, l’encyclopédie libre Wikipédia déchaîne les passions.

Qu’il s’agisse de transformer les erreurs de Nicolas Sarkozy ou bien encore de découvrir l’assassin de Kennedy, Wikipédia n’en est pas à son premier mini-scandale.

Cinq étudiants en Master de journalisme à Sciences-Po, dont Béatrice Roman-Amat et Tassilo Von Droste Zu Hülshoff, encadré par Pierre Assouline – qui n’en est d’ailleurs pas à sa première escarmouche avec les Wikipédistes – vienne de réaliser une étude de 67 pages sur Wikipédia.

Il ressort de leurs principales conclusions dont ils ont fait part au Monde via une interview audio mise en ligne que :

– Malheureusement trop d’étudiants / lycéens ont recours massivement exclusivement à cette encyclopédie sans vérifier l’information et que l’enseignement forme mal à l’évaluation de l’information.
– Qu’heureusement certains individus ont plutôt des démarches positives sur Wikipédia
– Que les intellectuels sont divisés sur Wikipédia et qu’en dehors de la fiabilité même des informations ce qui fait défaut c’est aussi la structuration de l’information.
– Que des informations intégrées par leurs soins ont pu rester plusieurs heures voire plusieurs jours en ligne avant d’être rectifiées.

Voilà maintenant ma "vision" de Wikipédia mais aussi de cette étude (que je n’ai pas lu) :

– C’est un fait, les étudiants font une utilisation massive de Wikipédia. Et une utilisation trop souvent exclusive. C’est un fait aussi que ces derniers ne prennent que trop rarement le temps de vérifier cette information. Les enseignants ont un rôle à jouer évident afin de guider leurs étudiants dans l’utilisation de cette ressource qui est devenue une ressource documentaire absolument incontournable. Plus généralement – bien que l’être humain en général ait une grande propension à se tourner vers la facilité – il faudra clairement se poser la question de savoir pourquoi les centres de documentation / bibliothèque sont trop souvent délaissés par nombre d’étudiants. Certains grandes écoles scientifiques n’ont pas accès à une seule base de données scientifiques d’articles pour leurs étudiants, ne proposent souven qu’un seul exemplaire d’un ouvrage demandé par plusieurs étudiants, et offrent un système de recherche que ma Grand-Mère ne renierait pas. (Bon j’ai utilisé le pluriel mais je ne vous cache pas que j’ai au moins un nom en tête…)

– Wikipédia est à l’image de ce que nous en faisons. Par essence même ses contenus ne sont pas stables. Ils n’ont aucune envie, ni prétention de l’être. Pour prendre un exemple, lorsque vous téléchargez un logiciel open source de gestion de contenu (AKA un générateur de site web genre WordPress ou Dotclear), que vous allez dans le code et que vous mettez n’importe quoi, que vous sauvegardez, après il ne faudra pas porter plainte si ça ne marche pas. Le mode collaboratif de Wikipédia part du postulat TRES osé que le web comporte moins de parasites que de gens intéressants. Postulat osé car étant donné la puissance de Wikipédia aujourd’hui il est évident que de nombreuses personnes souhaitent en tirer profit à court terme à qui mieux mieux en faisant la pub de son entreprise, en se servant du page rank de Wikipédia pour remonter ses propres sites – ou ceux de ses clients – dans les résultats de Google, ou etc.

Il est finalement trés facile d’attaquer Wikipédia sur la stailité de ses résultats que de se poser la vraie question : Quelle est la proportion d’informations erronées!??

Je tenais vraiment à réagir aussi à cet article car la démarche même des étudiants journalistes m’a horripilé. Je ne suis pas particulièrement Wikipédiste bien que j’apprécie la démarche et l’outil. Il faut dire qu’après 6 ans de présence et d’investissement sur le web j’en suis un peu devenu un utopiste. Il vaut mieux pour garder la motivation. Mais trés honnêtement qui aurait l’idée de tirer une balle dans le genou d’un passant et d’attendre afin de savoir en combien de temps la médecine et la nature le remettront sur pieds? Qu’est ce que c’est que cette démarche d’enquête? Elle est où l’éthique dans tout ça? Est ce que c’est avec ces artifices que la "presse papier" et l’encyclopédie papier, qui traversent une passe bien difficile, comptent redorer leur blason?

Je voulais aussi réagir à deux choses que j’ai entendu dans la bouche des ces étudiants :

"C’était l’occasion de traiter un sujet dans l’air du temps"...Ca en même temps au moins ça a le mérite d’être clair…venant dans un second temps "la réflexion […] sur la production des encyclopédies traditionnelles"
"Britanica et Wikipédia ne sont pas comparables car Britanica est figée et pas Wikipédia" Je trouve pour ma part que c’est tout à fait comparable puisque les usages de l’un portent préjudice à l’autre en terme de parts de marché nous somme sclairement sur un produit de substitution…et donc foncièrement comparables. Différents mais tout à fait comparables.
Les billets de Pierre Assouline qui critiquaient Wikipédia ont généré massivement des commentaires agressifs. Cela s"explique un peu : on touche ici forcément des personnes formés à la publication sur Internet qui auront donc une plus forte propension à publier, écrire. Des personnes faisant souvent ça de façon bénévoles et souvent impliqués dans Wikipédia.

Pour vous faire votre propre idée sur cette étude et sur ce qui est dit en substance vous pouvez aller consulter les ressources suivantes :

Les interviews audios du Monde mises en ligne
– L’article de Libération : "Wikipédia se trompe à tous vents"
L’article du point "Wikipédia, une encyclopédie pas si net"
Wikipédia bien sur
– Les billets de Pierre Assoulien sur son blog ici et ici
– Quelques polémique Wikipédiennes ici, ici et ici

C’était donc mon billet d’humeur du soir. Aïe les commentaires…

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