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Le droit d’auteur, Kryptonite du veilleur ?

Le 9 Juin se tenait à Lyon, Veille Connect, un événement organisé dans plusieurs villes de France depuis 3 ans bientôt. Veille Connect c’es un moment entre professionnels de la veille. Un moment d’changes, de convivialité mais également un moment de réflexion autour de nos métiers, de leurs évolutions et de nos pratiques entre professionnels de la veille et de l’intelligence économique.

Lors de cette soirée, Mickaël, patron de Sindup, m’a proposé d’intervenir sur « la légalité de la veille » et de développer ainsi la série de prises de positions et de publications que j’ai pu réaliser sur le sujet dont celle relativement extensive : La veille une activité légale.

Je ne vais pas développer longuement ce sujet, mais je voulais surtout vous livrer le support de présentation, synthétique qui ne rendra pas honneur à l’intervention de grande qualité. (Fleurs / Servi par soi même / etc)

Je peux juste rajouter qu’en plus de 15 ans dans ce métier je n’ai pas vu un seul projet de veille qui soit 100 % conforme à la législation relative au droit d’auteur. Ce qui est sur, c’est que pour de nombreux clients, y compris grands comptes, il y a une confusion assez effrayante entre droit d’auteur et information monétisée. En somme, pour nombre d’entre les veilleurs : si c’est gratuit je peux faire ce que je veux avec. Le point de vue pourrait se défendre en le nuançant un peu : en gestion du risque il est assez évident en effet que copier et utiliser de l’information non monétisée par l’ayant droit est moins risqué que de pomper un article des Echos par exemple.

Concernant le risque lié à la furtivité, on est souvent également dans une méconnaissance assez profonde (souvent entretenue par les éditeurs logiciels) de même que pour le risque d’atteinte au bon fonctionnement des SATD.

Au final j’insiste lors de cette courte intervention sur le fait que la situation actuelle est inquiétante pour les métiers de la veille : la diminution sensible et continue des effectifs, le mythe entretenu du livrable de veille auto-généré, a amené la profession a développer des livrables peu analytiques, basées sur la détection et l’extraction de contenus en minimisant le temps homme d’expertise et d’analyse.

Les éditeurs d’outils de veille ont délaissé les workflow facilitant la collaboration entre capteurs d’informations et experts internes.

Le marché, offre et demande, a ainsi évolué inexorablement vers des services de veille remplaçant l’être humain par des logiciels dès que cela est possible.

C’est ainsi selon moi une erreur stratégique et conceptuelle de se battre contre elle droit d’auteur en tant que veilleur en disant qu’il n’est pas en adéquation avec les usages. Ce sont les usages qui sont erronés et qui appauvrissent nos métiers.

Là où certains combattent le droit d’auteur pour faire des newsletters copiés-collés, l’énergie serait mieux mobilisée à se demander où réinjecter de l’être humain dans des processus et produits de veille.

Plus d’énergie serait bien venue au final dans l’animation des communautés de veille, dans la mobilisation des expertises, dans l' »infomédiation ».

Au final, le droit d’auteur, si l’on omet l’aspect monétaire de la chose, est un garde fou qui vise à favoriser l’investissement temps en réflexion, en création, en « production » intellectuelle.

Au final, le droit d’auteur ne serait plus la kryptonite du veilleur mais le meilleur moyen d’éviter les dérives d’une société de l’information et de favoriser l’émergence d’une société de la connaissance et du savoir.

Il n’y a rien de neuf depuis 10 ans sur ce point. Il y a déjà plusieurs années je me souviens de présentations powerpoint où la Valeur Ajoutée de processus de veille était matérialisée en gros sur la pause d’analyse et d’animation / transmission de l’information. Au final, trop d’énergie est toujours attribuée à la phase de collecte de l’information…

Une conclusion plus optimiste finalement sur Veille Connect.

C’est une bonne chose d’organiser ce genre d’événements. La communauté des veilleurs est une petite communauté. Nombre d’entre nous se connaissent entre blogueurs / consultants / Twittos mais parfois les veilleurs en entreprise, une fois en poste, sont moins connectées avec cette communauté.

La soirée Lyonnaise fut une vraie réussite, sympathique, avec de nombreux échanges. Un moment de convivialité et j’ai été ravi des questions que ma brève intervention a suscité. Des questions et échange qui se sont poursuivis hors micro.

  • Le support de l’intervention : La veille un une activité légale ? consultable ci-après.
  • Quelques photos de la soirée Veille Connect Lyon

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