J’aurais pu écrire m€46€, j’aurais pu être subtil, j’aurais pu essayer d’être plus consensuel mais ce ne doit pas être dans mon “ADN” 😉 … Mais finalement en utilisant le mot de Cambronne je reste finalement très soft par rapport au fond de ma pensée.
Curation par-ci, curation par-là. On se demande juste si c’est du nez dont on parle ou bien du fond d’un endroit où finit justement souvent la dite matière.
Je ne reviendrai pas sur le terme. En français il est assez laid et en anglais je n’ai même pas envie de savoir d’où il a émergé…
Ne jugeons pas le moine à son habit, allons voir ce qu’il a sous sa soutane…
Car le fond, toi lecteur audacieux qui aura sauté sur ce titre vilement racoleur, c’est ce qui t’intéresse étant donné que tu as de saines lectures.
Continuons donc dans le racoleur en cédant à la manie qui est de compter. Je vais donc énoncer les 5 raisons qui font que la curation est une daube immonde en tout cas à mes yeux.
1) Les plateformes de curation et l’acte de curation en lui même n’apportent rien
Curater (ou curer en fait… Je sais pas…) c’est quoi ? C’est s’abonner à des sources d’information, lire des blogs, des sites webs et sélectionner des passages, des contenus que l’on va agréger dans un même espace.
L’acte de la curation est un acte à très très très faible valeur ajoutée ! La preuve s’il en est : il pourrait être totalement automatisé… Sélection et enrichissement automatisés des sources par mots clés, sélection des passages par keywords in context, et publication. Tout peut être l’acte d’un automate.
Alors certes vous allez répliquer, vous chevaliers blancs de la curation, que l’automatisme n’est jamais aussi pertinent que l’humain, que ce qui est intéressant c’est cette sélection pertinente faite sur mesure, ces possibilités de s’abonner aux contenus d’un autre, mais regardons la réalité en face. Ce n’est pas le cas. Et même si c’était le cas d’autres dispositifs, d’autres solutions existent déjà depuis plusieurs mois voire années qui permettent de faire ça et selon moi de le faire mieux…
Je n’ai pas réussi finalement à trouver une once de valeur ajoutée dans la curation.
La curation est un système de fainéants qui copie colle du contenu, ce qui m’amène au point numéro 2 précisément.
2) La curation constitue une atteinte au droit d’auteur
La curation c’est prendre du contenu à un endroit et le mettre à un autre. Rien d’autre. Or rappelons le, prendre du contenu sans en avoir l’autorisation constitue une atteinte au droit d’auteur. Seul le droit de citation peut s’appliquer mais ce dernier est soumis à un certain formalisme qui n’est jamais respecté sur les plateformes de curation.
Certes les plateformes de curation permettent également de rédiger du contenu, de faire une synthèse d’un article MAIS personne ne le fait car c’est si simple de copier, de rediffuser et de ne pas créer.
En cela les coupables sont multiples :
- Les internautes qui rediffusent du contenu et qui enfreignent la propriété intellectuelle, qui à leur décharge pour la plupart, ne font pas de business ni d’argent, mais jouent uniquement la carte de la visibilité. Répréhensible mais à partir du moment où vous copiez du contenu issu d’un blog vous risquez tout de même peu de choses si le blog n’est pas professionnel, car dans la plupart des cas, la justice française demande des réparations sur la base du préjudice subi.
- Les sociétés qui fournissent la solution et qui se rémunèrent sur un modèle publicitaire. Certes ce n’est pas le marchand d’armes qui tire. Pour reprendre la métaphore discutable d’un éditeur de logiciel de veille, certes le vendeur de photocopieuse ne fait pas les photocopies d’oeuvre non autorisées… mais dans le cas présent, et ce malgré le dédouanement lié à l’activité d’hébergeur, il est évident que le business modèle des plateformes de curation est basé sur la monétarisation de l’infraction au droit d’auteur et est donc répréhensible et condamnable.
Cross Reading : Blogueur et auteur : où est le droit ? qui abordait assez largement les problématiques de droits d’auteur et de licence CCommon
3) Les plateformes de curation favorisent le parasitisme économique
Certaines plateformes de curation vont beaucoup plus loin qu’un Twitter qui fait un lien directement vers le contenu original. Certaines plateformes de curation proposent la fonctionnalité “share” de rediffusion sur différents réseaux sociaux en faisant un lien vers la plateforme de curation qui héberge le contenu plutôt que vers l’article original. Il s’agit donc d’une captation de trafic potentiel, et donc de parasitisme économique.
Par ailleurs cela éloigne le lecteur de l’auteur (en termes tout bête de clics mais aussi donc d’identification.)
Finalement plutôt que de favoriser l’exposition du contenu original à travers des mécanismes de partage social, les plateformes de curation favorisent leur propre visibilité en offrant une URL propre aux contenus copiés en gardant leur granularité (j’entends par là qu’on ne pointe pas vers un compte de curateur mais vers le contenu de façon unitaire. Exemple par ici.
4) Favoriser la curation, pour nous les enfants du web, c’est être inconscient
Nous sommes dans une phase d’infobésité. Non ce n’est pas une illusion. Et non elle n’a jamais été aussi forte. Il suffit de comptabiliser les mails reçus, les sollicitations informationnelles, la taille de nos disques durs. Certes les outils permettant d’en faciliter le traitement s’améliorent mais ils sont face à un retard dans leur déploiement, leur prise en main et ils ne sont pas aussi rapides que la croissance de l’information.
Par ailleurs l’Univers dans lequel nous évoluons est fini. Les disques durs que nous produisons, l’énergie que nous utilisons pour stocker cette information : tout cela nécessite de vraies ressources en biens, en matières premières, en énergie et malheureusement l’information aujourd’hui a tendance à atteindre des taux de croissance dont la courbe frise la verticalité allant à l’encontre du Monde fini dans lequel nous évoluons.
Favoriser l’utilisation de solutions qui n’apportent rien à la gestion de l’information et qui profitent des technologies de l’information pour démultiplier l’information à l’infini c’est être coupable de conduire à l’effondrement d’un système qui est basé sur un fonctionnement proche des pires pratiques de la finance.
J’espère par ailleurs que les business angels ne s’y tromperont pas et ne valoriseront pas des entreprises dont le business model est basé sur un terrain extrêmement malsain à mon sens.
5) La curation c’est noyer l’information
La curation ne favorise pas l’accessibilité du contenu. Non. Les mécanismes sociaux intégrés à la plupart des plateformes de curation sont aussi minces que la ficelle d’un string… et par ailleurs là encore ils s’appuient sur d’autres solutions de réseaux sociaux qui ont construits et inventés des mécanismes si ce n’est innovants, relativement complets de management en ligne de ses relations sociales.
A l’heure où Google jongle afin de préserver la qualité de ses résultats, il faudrait se poser la question de savoir dans quelle mesure tous ces mécanismes que nous alimentons ne contribuent pas à rendre l’information que nous rechercherons inaccessible.
Au lieu de se chercher des excuses en disant : “oui mais il y a déjà trop d’information, il faut passer par une segmentation du web par grappe sociale pour y avoir plus facilement accès” il faudrait plutôt se dire que nous sommes en train de soigner la peste avec une souche de choléra.
Finalement aujourd’hui je trouve surprenant de trouver des professionnels de l’information qui ont parfois milité pour le partage de la création sous forme de licence CCommon et ne se préoccupent même plus de savoir (pour certains) s’ils n’enfreignent pas les CCommons.
Conclusion
Il me semble aujourd’hui vital de revenir à un modèle plus sain et plus raisonné de partage de l’information. Regardons nous dans le miroir et demandons nous ce que nous apportons en rediffusant de l’information. Je pense que si nous n’avons rien d’intéressant à dire, à publier il vaudrait mieux nous abstenir de rediffuser en tout cas sous la forme de ce que proposent par défaut les plateformes de curation.
Continuer dans cette voie, spolier le contenu d’auteurs qui donnent de leur temps, leur piquer du trafic c’est appauvrir ce qui fait la richesse d’un Web que des auteurs bénévoles pour nombre d’entre eux.
PS : pour ceux qui voudraient m’accuser de participer à ce mouvement, j’assume : j’ai testé Scoop.it et paper.li et dès publication de ce billet je m’en vais de ce pas supprimer ces comptes. Il faut bien savoir de quoi l’on parle.
Par ailleurs j’estime à ma manière essayer de contribuer à la création de valeur sur le Web et si j’en juge par les débats de ces derniers jours je me dis que c’est une ligne de conduite de laquelle je ne devrais pas dévier car la richesse, la réflexion, la participation favorise l’enrichissement, le partage et la création. Ce qui n’est certes pas le cas de la curation.
Crédit photo : http://tribulations-lambda.over-blog.com/article-5454220.html (enfin disons que je l’ai trouvé à cet endroit la photo…)
Bon, ça a au moins le mérite d’être clair ! Pour en avoir discuté avec quelques veilleurs, je pense qu’on est tous d’accord sur l’essentiel, nous n’avions pas besoin de ce nouveau terme qui vient seulement brouiller les pistes.
Bon pour continuer notre débat sur Twitter…
Je penses que tu focalise + sur les plateformes que sur l’usage… Car la “curation” existe depuis toujours sur le web : blogs, twitter, Facebook, etc.
Là, et on est bien d’accord, certains éditeurs ont vu une opportunité de business… Et au niveau juridique, on peut effectivement se poser des questions… Mais si les internautes produisait tous de la valeur ajoutée, ça se saurait ! Après, il est intéressant de définir “qu’est-ce que la valeur ajoutée” ?! 🙂
Après la perte de temps… au contraire ! Payer X€ un veilleur pour une revue de presse totalement subjective là où des internautes le font parfois mieux, c’est un gain de temps (et d’argent)! Demander à un logiciel d’évaluer ce qui impact les perceptions des internautes dans une communauté là où des internautes le font de manière plus “sociale”, c’est un gain de temps (et de fiabilité), etc.
Bref, je suis en partie d’accord avec toi, je ne veux pas défendre Scoop.it ou autre…
Mais c’est comme avec l’e-réputation : tout rejeter en bloc est (pour moi) une erreur ! Sauf au niveau traffic, où avec un titre pareil, tu va encore faire exploser tes stats 🙂 😉
Au final, encore bravo Fred : tu sais lancer des débats !
Hello Camille,
Merci pour ton commentaire.
J’ai essayé d’être clair dans le billet. La question essentielle à se poser est sur l’usage. Se regarder et de se demander si dans ce que l’on fait l’on est respectueux de ceux qui créent de la matière première car si l’on continue on se retrouvera avec 0,005% de contenus originaux et tout le reste d’abstracts, de rediffusion.
Si aujourd’hui on peut encore gagner du temps, je reste persuadé qu’au final jouer cette carte sans respecter les contenus originaux c’est perdre qualité ET efficacité, car cela ne peut conduire qu’à l’engorgement.
Mais au besoin après un bon week end et après quelques commentaires je redévelopperai ces aspects là.
Quant aux plateformes dont j’ai limité la citation des noms j’ai un jugement sans appel. Fournir un lance roquette et s’imaginer que ce sera pour faire la pêche à la ligne c’est de l’hypocrisie. Et l’on pourrait décortiquer la structuration technique, les codes de redirection, les publicités etc mais ça va loin.
En fait je comprends pas bien ?
Tu penses qu’on devrait interdire aux internautes de rediffuser du contenu qu’ils n’ont pas produits ?!
C’est un pu le même débat entre les journaux et Google News ?
Autant si un blogueur copie mon contenu pour gagner en notoriété/visibilité, etc., je trouve ça dégueulasse, autant si c’est un internaute pour le partager à sa communauté…
Il faudrait donc supprimer Diigo (Delicious s’est déjà fait), interdire les boutons Share de Facebook ou autre… Voir supprimer la fonction copier/coller 🙂
Si le web se démocratise, croire que les nouveaux internautes viennent pour produire du contenu, c’est un peu se fourrer le doigt dans le nez (et se le curer du coup 🙂 ).
Et entre nous, je ne vois pas la différence entre les “plateformes de curation” et la plupart des outils communautaires de Digg et Bookmarking déjà existant (et j’en analysé une trentaine)…
Bref, comme tu dis, à creuser après le week-end 🙂
Merci Frédéric de publier enfin un vrai avis et de ne pas t’emballer pour du vide comme la quasi majorité des cm sans recul aucun (pour rester poli).
Merci Denis. T’es un winner 😉
Bonjour,
Je n’ai pas la même vision de la curation que toi.
Déjà pour moi la curation c’est du référencement et pas de la copie de contenu.
– D’ailleurs Flipboard a des article très précis sur le sujet.
– Idem pour les procès autour de Google News
Quel est le besoin ?
– Trouver de l’information pertinente sur un sujet précis.
– Centraliser et requalifier cette information
Exemple: “Les légos”
Ecrire un billet ou un article c’est contraignant, cela prends du temps. Il est rare de trouver au même endroit toutes les informations sur “les légos”.
Donc les gens écrivent un billet et s’abonnent a des 10aines de sitesweb, flux RSS … afin de suivre l’activité “des légos”.
– Parfois ils référencent sur leur blog les billets des autres. Ils font de la curations a ce moment là.
Comment faire pour retrouver une information pertinente: “Des shémas de légo technique” ?
– Il faut aller rechercher dans ses flux RSS
– Dans ses tweets (une forme de curation)
– Ses partages FaceBook
– … c’est le bordel
A l’inverse il est possible de mettre en place des alertes plus ou moins intelligente pour retrouver de l’informations:
– Gratuit: GoogleAlerte : mais peu fiable et il faut référencer (donc curer)
– Payant: Digimind: et dans ces cas là il faut un business derrière pour rentabiliser. Mais pas de magie, ils vont stocker et référencer les contenus. (cf. Salon Documation)
Bref ce nouveau mot “Curation” ne fait que reprendre les vieux principe de delicious. Saut que le résumé du contenu est mis en page afin de ressembler a un site web (cf Scoop.it)
A terme, l’idée est de référencer les articles pertinents autour de sujet hébergé sur de grands site (Wikipedia, Facebook, GoogleNews…) C’est le delicious v2010.
Le besoin est vraiment de référencer et trier ce bordel d’information pour le mettre à un endroit et le retrouver plus tard. Le MechanicalTurk étant moins coûteux que les logiciels parfois trop intelligents.
“Ecrire un billet ou un article c’est contraignant, cela prends du temps.” et oui… Un secret, le travail c’est chiant, c’est long. Et s’imaginer que l’on peut gagner beaucoup en ne foutant rien ce n’est certes pas une illusion mais c’est une vision du web que je ne cautionne pas et que je ne partage pas aves toi.
“Comment faire pour retrouver une information pertinente: « Des shémas de légo technique » ?
– Il faut aller rechercher dans ses flux RSS
– Dans ses tweets (une forme de curation)
– Ses partages FaceBook
– … c’est le bordel”
Et la solution n’est pas de rajouter une couche de merde sur une situation merdique…
“Le besoin est vraiment de référencer et trier ce bordel d’information pour le mettre à un endroit et le retrouver plus tard. Le MechanicalTurk étant moins coûteux que les logiciels parfois trop intelligents.” mais pas de profiter de cette information pour se référencer et se valoriser. Par ailleurs peut être que si l’on ne s’occupait pas de repiquer cette information elle serait plus facilement accessible par d’autres solutions, en direct ou via un moteur de recherche.
“Déjà pour moi la curation c’est du référencement et pas de la copie de contenu.” Je ne polémiquerai pas sur le termes référencement mais l’on se demande parfois ce que lon cherche à référencer… sa propre personne, son propre espace de curation OU le contenu original… ^^ Par ailleurs la copie a une définition juridique… je pense que pour nombre de plateformes ET d’usagers on peut bien parler de copie et non pas de référencement comme ce peut etre le cas d’un Twitter par exemple.
FM: “et oui… Un secret, le travail c’est chiant, c’est long. Et s’imaginer que l’on peut gagner beaucoup en ne foutant rien ce n’est certes pas une illusion”
Le métier du veilleur n’est pas forcément de rédiger des articles techniques pointus, mais de les référencer/archiver/synthétiser pour les autres 🙂
En lisant tes réponses j’ai l’impression que tu es trop focussé sur les gens qui ont dû pomper tes billets afin de voler ton audience et faire de l’argent sur ton dos, et qui volent aussi ton ranking SEO.
Pour moi le comportement de ces cybersquatter est lamentable mais cela n’a rien a voir avec la curation.
Quand j’utilise des outils de curation (Flipboard, GoogleReader, …), je suis obligé d’aller voir le site source sur lequel il y a l’article souvent plus complet avec de la valeur ajoutée comme les commentaires, …
De même quand je recherche de l’information Google a pour objectif de remonter le site source en priorité et non “les copieurs”.
FM: “si l’on ne s’occupait pas de repiquer cette information elle serait plus facilement accessible par d’autres solutions”
Les gens ont souvent la même idée au même moment. Pour distinguer 2 articles sur le même sujet les moteurs s’appuient sur les articles les plus lus, repris, référencés, … sans cela on perds cette notion de Meme ou Ranking. C’est comme dans la presse papier.
Bonjour Frédéric,
Dis moi tu es forme avec cette note !
Tu as eu un événement déclencheur…
Hello Rudy 🙂
Non non absolument pas.
C’est mon côté vieux routard du Web qui ressort. Je pense sincèrement que nous somme sen train tout simplement d’assassiner le Web.
Et il était dans ma tête depuis un moment. J’ai juste eu enfin un moment pour l’écrire.
@Camille :
en son temps le monde a voulu supprimer son inscription dans Google News et un jour nal Belge aussi. Ils ont fait machine arrière. Pourquoi ? parce que Google n’est pas une plateforme de curation lambda. Lorsqu’il rediffuse une partie de ton article (e à quoi tu peux t’opposer facilement d’ailleurs) il génère beaucoup plus de trafic qu’il ne t’en pique…
Diggo et Delicious, à partir du moment où ils ne sont utilisés qu’en tant que social bookmark (c’est à dire sans copié collé du contenu) jouent pour le coup un vrai rôle de référencement, de qualification et d’accessibilité en pointant DIRECTEMENT vers le contenu original… MAIS je pense que bon ça a été un début de curation… et dont l’utilité est également discutable pour les tiers (je ne parle pas du Personal Knowledge Management où là c’est bien une organisation de son fonds documentaire…)
Je serais curieux de savoir quels sont ceux qui utilisent la “curation”. Descend dans la rue et demandent à ta famille, à des lycéens, à la population lambda qui utilise et qui connait la curation… Ceux qui l’utilisent aujourd’hui sont ceux qui poursuivent des intérêts personnels de personal branding. Et s’ils ont des envies de partage autour d’un thème je ne peux que les inviter à créer et à ajouter la valeur à l’information qu’ils rediffusent. Hé oui… C’est DUR! C’est LONG! C’est fatigant, mais ça évitera de se retrouver avec des experts autoproclamés qui comptabilisent leur expertise au nombre de leurs abonnés à un contenu que le dit curator-expert n’est parfois pas à même de comprendre.
Et tous ces curateurs participent justement à engorger des plateformes d’accès à l’information massivement utilisés par les vrais internautes que tu évoques.
FM: “Ceux qui l’utilisent aujourd’hui sont ceux qui poursuivent des intérêts personnels de personal branding.”
“To curate” ca veux dire “archiver” ce n’est pas forcément un acte public, b2b.
Ce besoin explose litéralement en entreprise dans les Intranets (point de départ de la lecture).
Mais c’est vieux ! avant les entreprsies s’abonnaient a des magasines spécialisé papier, triaient les articles pour les proposer en interne.
Ok, je saisis mieux ton point de vue !
Et je ne peux qu’être d’accord : produire du contenu au lieu de le reproduire…
Mais c’est très utopiste! Le web est devenu plus un outil de partage que de production de savoirs (après, c’est bien ou mal, c’est une question de pont de vue).
Si je vais dans la rue, personne connait la curation (la veille non plus d’ailleurs, etc.). Mais si je demande : vous partagez du contenu (vidéo, images, son, textes, etc.) sur Facebook/Twitter ou autre, avec vos amis ? Là il y aura de nombreuses réponses.
Et si après je demande : et vous le produisez ce contenu ? La réponse sera “lol” !
Et c’est logique, on ne peut pas exiger de millions de personnes qu’elles se comportent comme une poignée “d’early adopters”…
Pour le côté branding, que ce soit produire du contenu ou le rediffuser c’est un peu ce qu’on cherche tous (consciemment ou pas) en s’exprimant sur le web : de la reconnaissance.
Après qu’il y ait un sentiment de “frustration” en voyant d’autres devenir visibles en pompant le contenu qu’on s’est fait c**** à produire (je me compte dedans, mes articles étant 100% originaux), là je suis d’accord ! Pire : certains “seo black hat” gagnent même de l’argent avec…
Alors, ok j’arrête de t’embéter avec ça 🙂 C’est au final plus un billet d’humeur sur les usages du web dans leur globalité, que sur ce micro-phénomène marketing (qui disparaitra un jour au l’autre) de la curation.
Bon week-end Fred !
Heu, d’ailleurs c’est quoi la différence entre veille et curation ?
Décidément, j’interviens beaucoup sur ton blog en ce moment, mais les sujets abordés me tiennent trop à coeur pour que je me taise :
La curation n’apporte rien et pourrait être automatisée : Pas idiot…Enfin, façon de parler…si les entreprises arrivent à automatiser leur veille, elles n’auront plus besoin de recruter et payer des professionnels (ou des stagiaires) pour passer leur journée à surfer sur le Web, activité hautement inutile et peu rentable (j’ironise, bien sûr…).
Par contre, un tel raisonnement relève d’une tentative très court-termiste d’optimiser les ressources de l’entreprise, tant matérielle qu’humaine.
Car, d’abord, pour dégager les thèmes qui vous intéressent, inventorier les sources les plus pertinentes à surveiller et intégrer vos mots-clé automatisés dans votre système de curation, vous allez devoir passer par un professionnel de la recherche d’information, appelez le veilleur ou documentaliste. En plus, Internet n’est pas une créature figée, mais un être vivant : des sources disparaissent, d’autres émergent. Pour maintenir à flot la pertinence de votre système de collecte d’informations, il vous faudra donc encore des êtres humains. A la source de l’automatisation de votre système de veille, il y aura toujours un être humain. Un tel fantasme de mécanisation absolue relève donc de l’illusion pure et simple, doublée d’une bonne dose de névrose obsessionnelle.
Ensuite, à la phase de collecte succède une phase d’analyse, nécessaire à la fois pour éviter d’être noyé sous une masse de données, dégager le sens général des données collectées et appuyer la prise de décision stratégique. Or, plus la collecte sera qualitativement pauvre, plus l’analyse risque d’être stérile. Ce qui permettra à certains de dire ensuite qu'”on” ne trouve rien sur Internet (rappelez vous : “on” est un con), qu’Internet n’est pas une source d’information fiable (raisonnement fallacieux dit :”Post hoc, ergo propter hoc”), etc. Donc, messieurs les entrepreneurs avides de curation, haro sur l’automatisation de la veille pour réaliser des économies de bout de chandelle que vous paierez cash au moment de passer à l’action.
Article intéressant auquel je n’adhère absolument pas.
Et pourtant, je me suis posé les mêmes questions et objections que toi sur le phénomène de la curation. J’ai même abouti facilement à l’équation “curation = bullshit”. Et puis, j’ai réfléchi à l’erreur logique que je faisais. Donc je ne le dis plus.
Démonstration :
Il y a 15 ans je disais avec les gars du web indépendant: “publicité = bullshit”.
-> Et la pub est arrivée. Elle a tout cassé le web de l’époque et a permit à un plus grand public de découvrir Internet.
Il y a 7 ans je disais (tout seul) : “blogging = bullshit”. Il faut me comprendre, je faisais des sites depuis des années, et je considérais qu’il fallait en chier (connaitre le html et savoir faire un ftp) pour écrire sur Internet.
-> Et puis les blogs se sont multipliés, ont radicalement changé la face d’Internet et beaucoup de métiers offline (journalisme, RP et publicité traditionnelle).
Alors aujourd’hui, j’ai décidé d’arrêter de dire qu’un nouvel usage, qui ne me correspond pas du tout (par idéologie ou pratique) est du bullshit.
Au contraire. J’étudie et j’accompagne ces nouveautés comportementales pour essayer d’anticiper leur potentiel.
C’est ce qui manque à cet article je trouve. La volonté de comprendre ceux qui “curatent”, et ceux qui pourraient “curater” (ou -tionner, je ne sais pas non plus).
Bonjour Cyroul,
L’avantage des avis c’est que l’on peut s’y retrouer ou pas.
Pour ma part, je reste persuadé que la curation, industrialisée et favorisée par les solutions qui commencent à se développer sont une pratique vouée à l’échec, sans aucun intérêt et nuisible à l’écosystème Web dans son ensemble.
Tout cela est argumenté dans mon billet, je ne vais donc pas revenir dessus.
Concernant la publicité, je ne vois pas pourquoi sur le Web cela aurait été de la bullshit. Tout travail doit être rémunéré, et si la publicité est un moyen de rémunérer ceux qui produisent, et font très bien. Cela est normal et est au contraire une source de pérennisation du Web même si cela est parfois intrusif et gênant pour l’internaute.
Concernant le blog, c’est une bonne chose. Je l’ai toujours pensé et je le pense toujours ! Pour le coût je prendrai mon blog en exemple, car après quelques années de travail on voit que le blog peut aussi devenir un espace communautaire en plus d’être un lieu de création de valeur. Et pour le blog comme pour la curation, que cela soit 4 h ou 10 minutes par jours, les blogueurs qui n’ont rien d’intéressant à dire, ou les curateurs qui n’ont rien à curer abandonnent leurs efforts.
J’espère dans le cas de la curation que les lecteurs ne tomberont pas dans le panneau et continueront à essayer de lire les auteurs, les vrais.
Tu as entièrement raison sur la pub et le blogging. Mais aujourd’hui. Dans un processus post-rationnalisé.
Il y a 15 ans, l’existence de ces 2 principes était vivement contestée (“de la pub sur Internet, n’importe quoi – du “blog”, mais ce n’est qu’un site web banal que Loïc Lemeur essaie de vendre plus cher…”).
Tout comme on pourra post-rationnaliser de la curation dans 5 ans en disant que c’était une formidable opportunité pour la tranche des utilisateurs non producteurs de contenus de trouver une place sur Internet.
Et la leçon que j’ai apprise depuis cette époque, c’est que seul le temps nous dira si une techno va initier un comportement ou pas.
Ce fut le cas avec twitter (il faut avoir lu le nombre incroyable de critiques sur ce service “idiot qui ne permet que d’écrire 140 caractère”), et avec bien d’autres.
Attendons.
L’étude ici présente ne tient pas compte d’une activité de niche dont la curation pourrait être un service offert aux internautes (en plus d’un service de contenu), afin de diffuser cette information et par conséquent faire connaitre les sources de ces informations n’ayant pas encore de visibilité suffisante sur la toile.
Cela dit, je suis conscient que cet argument doit-être utilisé par un grand nombre de “curator” pour justifier de leur activité (sans aucune valeur ajoutée).
Tu nous fais le même article sur les Community Managers? 🙂
Ne me tente pas Nicolas !!! 🙂
alors là fais attention à ce que tu vas dire 🙂 !
“La curation, c’est de la merde” : oui, supposons… et alors ? Faut-il l’interdire, la vouer indéfiniment aux gémonies, créer un lobby ou une loi anti-curation ?
Le web est plein de ces éléments à la fois si inutiles et si humains. Certains disparaissent après avoir fait la preuve de leur inutilité, d’autres perdurent… Et la curation n’est pas la pire et la plus vaine !
La curation est une tentative pour recentrer l’une des tâches des blogs : la mise-en-évidence d’une création extérieure.
Supposons que chaque blogueur déporte ses articles “de curation” vers un espace dédié, son blog en lui-même s’enrichira et deviendra plus personnel. Certains en faisaient un chapitre bien distinct, mais la qualité globale du blog s’en ressentait quand même, en terme d’individualité et de SEO. Là, au moins, ce serait clair.
Et puis pourquoi faudrait-il gloser longuement sur chaque sujet qui nous passionne ? En faisant acte de curation, j’ai appris à résumer drastiquement mes articles. Et ça participe au nettoyage des choses inutiles qu’il y a sur le web 😉
Mais rien n’empêchera les gens de citer, d’orienter, de conseiller, de classer, de trier… même en donnant un nom à cette pratique !
Je ne peux que dire le fameux +1 !
La curation a surtout était démocratisée récemment par les outils de type paper.li.
Et finalement c’est cette dérive qui me gêne. L’agrégation de contenu a un endroit qui n’est pas DU TOUT l’origine de l’article.
Comme tu le dis, détournement de trafic, et on se retrouve loin de l’auteur pour engager la discussion (ce qui se passe ici)
Et surtout je n’y trouve aucun intérets ! j’aimerai supprimer les tweets que je reçois ou je suis cité dans des paper.li ou scoop.it ! Cette citation étant inutile et souvent automatique (et souvent, on y retrouve des re-tweets, donc un lien qui n’est même pas de moi !)
Mais je rejoins aussi l’avis de Patrick, ou le métier de veille est cependant indispensable (avec un veilleur s’aidant d’outil, mais une vraie personne analysant les sources)
Haha bien joué pour cet article.
La légende sur la photo est par ailleurs délicieusement kitch.
(Hors rappelons le -> Or rappelons le)
ce serait bien sans les fautes d’orthographe….
Oui… Désolé. J’en ai corrigé quelques unes du coup de bon matin (mais il en reste probablement quelques unes qui trainent…)
Bonjour Frédéric,
Bravo pour le titre de cet article qui a retenu mon attention grâce à l’usage d’un mot clé efficace. En effet, je fais de la veille sur le mot curation (ps : je suis un des fondateurs de Scoop.it).
En fait, je n’aime pas cet article; je ne comprends pas la terrible menace qu’il prétend identifier.
Petit préambule étymologique : curation vient de « museum curator » celui qui choisit et met en scène. Beau métier ! En français c’est « guérir ». Dans les deux cas l’origine est « prendre soin de, s’occuper de ». C’est moche, prendre soin ? Ou c’est l’origine anglaise qui gène ? (dans le second cas, utilisez vous Web ou Toile ? Business Angel ou Investisseurs providentiels ? Cloud Computing ou Calcul dans les nuages ? J’avoue que je préfère aussi la version française dans ce dernier cas ☺).
Vous écrivez que l’acte de curation est un acte d’agrégation. Non. Ca, c’est de l’agrégation 😉 La curation suggère l’ajout d’une valeur intermédiaire : la contexte, la perspective, la subjectivité du curateur. Fondamental! Ce qui, en passant, explique pourquoi les liens partagés pointent sur la mise en scène du curateur et non directement sur l’original (dire que le curateur n’ajoute pas de valeur et en même temps demander que le lien partagé pointe sur l’original frise l’oxymore). Je vous l’accorde, tous les utilisateurs de plateforme de curation n’ajoutent pas de valeur. Mais… en quoi est-ce si grave ? Ne les lisez-pas! Et tous les utilisateurs de plateforme de blog ne créent pas non plus des médias super qualitatifs. Nous sommes ici exposés à la diversité humaine face à l’outil ; avec la maturation de l’acte émergeront des « bons curateurs » et les autres ne seront pas suivis, simplement. Pas grave.
L’acte de curation consiste à sélectionner subjectivement des contenus sur un thème précis, y ajouter une perspective, conserver et le partager. Je conçois qu’il n’intéresse pas tout le monde : en particulier, ceux qui ne souhaitent pas s’exprimer ; ou encore, ceux, talentueux et disponibles, qui savent s’exprimer de façon régulière et qualitative en créant des contenus originaux (*). En tout état de cause, la valeur ajoutée par l’acte curation n’est pas inférieure à celle d’un RT… Que nous faisons tous, n’est-ce pas? C’est un moyen d’expression.
Illustration du propos sur l’intérêt de la curation comme moyen d’expression: je suis fan de violon ; je n’ai ni le temps ni la talent pour tenir un blog et pourtant j’aime partager. Je suis donc le curateur de :
http://www.scoop.it/violins
Je serais intéressé de connaître l’algorithme dont vous parlez qui peut faire ça; et quel bruit néfaste j’aurais ajouté à l’entropie du web. Pour info, certains artistes cités dans ce média m’ont remercié et l’ont ensuite repartagé ! Grâce à un outil comme Scoop.it, cet acte d’expression personnelle me coûte 10 minutes par jours. J’aime le faire. Les auteurs cités aiment. Mes lecteurs aiment (enfin, certains ;)).
Conclusion :
Oui, la curation n’est pas en soi nouvelle, oui elle lève des questions très intéressantes que vous soulignez légitimement; et oui il existe d’autres façons de s’exprimer. Mais quel est le mal fondamental contre lequel vous vous élevez? Une menace réelle? Je suis pour la multiplicité des moyens d’expression. Curation incluse.
(*) je discutais récemment avec des créatifs (un compositeur, un écrivain et un mathématicien) sur la notion d’originalité: Il était clair pour chacun d’eux qu’aucune œuvre ne peut se prétendre totalement originale. Nous bâtissons tous par agrégation, référence et modification incrémentale et subjective de nos acquis, donc du travail de nos prédécesseurs et de nos pairs. Pourrions-vous prouver que chacune des idées de ce papier sont les fruits de votre seule créativité ?
Bonjour Frédédric et Marc.
Merci pour ce débat et cette réponse qui a le mérite d’être claire et de redonner un espoir et une autre vision à ceux qui sont intéressés mais perplexe face à cette “Curation” (arrgl.) D’accord sur tous vos points de vue Marc.
“Curater (ou curer en fait… Je sais pas…) c’est quoi ? C’est s’abonner à des sources d’information, lire des blogs, des sites webs et sélectionner des passages, des contenus que l’on va agréger dans un même espace.”
Juste une question qui me passe par la tête en cette heure tardive : les rédactrices du blog “Veille et TIC” pourraient-elles être considérées comme pratiquant la curation ?
Même si c’est le cas, je ne considère pas leur blog comme étant dénué d’intérêt, bien au contraire, puisqu’il permet aux étudiants d’aller à l’essentiel dans leur recherche de stage et d’emploi, au lieu de passer des heures en recherches. Je l’ai même recommandé à la promotion 2010-2011 de l’EISTI comme une référence.
Donc, si elles sont des curateuses/trices (je ne sais pas comment dire), sont-elles des exceptions qui confirment la règle énoncée en titre ? Ou alors existerait-il une manière intelligente de faire de la curation ?
Ceci étant, je ne renie pas une ligne de ce que j’ai écrit plus haut, qu’on se le dise…
Bonsoir Patrick,
Concernant le blog de Marie et Marie, il convient toutefois de rappeler :
1) qu’a priori elles sont plus respectueuses du droit d’auteur puisque les offres d’emploi diffusées part les entreprises le sont souvent relativement largement. Veille et TIC apporte donc un service à celui qui créé le contenu (l’employeur) et éventuellement même à la plateforme qui diffuse les annonces puisque la plupart du temps il est nécessaire pour postuler de s”‘inscrire sur le site et donc d’y transiter.
2) qu’elles sont également contactés désormais directement par les professionnels du milieu pour la diffusion d’annonces sur leur site.
3) qu’elles prennent le temps de commenter et parfois même de réaliser des contenus originaux (même si je te l’accorde cela reste marginal dans la ligne éditorial de Veille et TIC).
Bonsoir,
La curation est un concept . L’intérêt est qu’il permet de diffuser la bonne information par le “curateur”, c’est à dire choisir, en toute conscience. Là je ne rejoins pas l’aspect “automatisation”. La seule force d’une aggrégation de contenu, c’est d’y donner du sens, et pas le seul “copier / coller ” de liens trouvés sur le web.
En ce sens, un vrai blog, avec du sens, du recul me semble la meilleure pratique, même si le “blog” apparaît aujourd’hui comme dépassé. Ne pas s’arrêter aux échanges de lien ( comme sur twitter, facebook, réseaux curators largement intéressés par la publicité ).
Mais du SENS :
http://zeboute.wordpress.com/
Bonjour ZeBoute,
Je suis d’accord avec toi. A mon sens à ce jour le blogging reste une source de création de valeur importante.
Complètement d’accord avec toi .
La seule utilité de la curation, largement oubliée dans son principe, c’est que le directeur de musée qui met en scène des tableaux ( ou des liens sur internet ) se doit d’y ajouter le commentaire pertinent qui guide le visiteur . Ce point est oublié. Et c’est ce qui rend stérile la curation.
Et la bonne vieille revue de presse, n’est-ce pas de la “curation” 1.0 ?
On y pioche (pille ?) allègrement avec force copies, impressions, screenshots, on y met un angle quand on est un peu sérieux, et ça rentre dans une démarche éditoriale globale et commercialisable.
Bon j’ai peut-être pas compris la vraie nature de la “curation”, pour moi ça doit avoir un angle, pour le moins, sinon c’est de la bouillie, mais peut-être qu’on en est même pas là.
En tout cas ce mot est d’une laideur peu commune, on est d’accord, sans compter que ça signe vraiment la lâcheté générale du secteur du web qui a abandonné depuis longtemps tout effort de sémantisation un peu plus chaleureuse dans la langue de molière (aucun effort pour questionner le sens de community management, knowledge management, crossmedia…)
Bonjour Frédéric,
Un point de vue intéressant, certes. Je comprends que tu critiques la curation. Mais alors, quelle(s) solution(s)?
Personnellement je n’ai pas le temps d’écrire un blog, et je cherche depuis longtemps un moyen de montrer que je me tiens au courant de l’actualité dans mon domaine professionnel… Comment faire?
Twitter ne permet aucune organisation des liens. Les flux RSS ne permettent pas non plus de sélection. Et leur problème c’est que je ne peux pas montrer aux éventuels employeurs “eh, regardez, je suis l’actualité!”.
Donc d’accord pour être contre la curation, mais n’aurais-tu pas une valeur ajoutée à apporter à ta critique: que conseillerais-tu aux gens? Le mieux serait peut-être des marques-pages qui se partagent et s’organisent, mais là encore les modèles actuels ne m’ont pas satisfaite… Des suggestions? 🙂
Bonjour Estelle,
La curation dérange parfois pour des bonnes raisons (où sont les auteurs, etc) et parfois des mauvaises (c’est un changement, le mot est moche, etc). Me suis exprimé là dessus un peu plus haut; désolé le comm était un peu long mais il touchait certaines de tes remarques que je trouve très valides.
Pour faire court : oui la curation peut ne pas être utile à tout le monde, mais elle apporte cependant, réellement et simplement, une valeur à certaines personnes: c’est un moyen d’expression, d’organisation, de partage et de gain de temps.
Bonjour Frédéric
J’ai aussi envie de m’exprimer un tantinet suite à ton billet que je n’approuve pas tant que ça.
En tant que “curator”, j’ai aujourd’hui les moyens de m’exprimer au travers de multitudes de sources dénichées sur le web.
Non, je n’ai pas le temps ni l’envie de produire moi même du contenu : faire des photos reportages, réaliser et produire des vidéos, écrire de longs articles. Je n’ai pas la fibre rédactionnelle ni les moyens.
Faire de la curation est pour moi rendre hommage à ceux qui ont ce moyens, à ceux dont le métier ou la vocation est de rendre le web de plus en plus riche.
Faire de la curation c’est aussi rendre moins anonyme des blogs, des videos, des textes que même Google n’arriverait pas à remonter malgré de nombreuses requêtes.
Faire de la curation ce n’est pas du vol de propriété intellectuelle, visuelle ou textuelle. C’est au contraire booster le traffic des sources que je choisis. En aucun cas je ne m’approprie ce contenu. Je le relaie. Je le mets en avant, je le mets en page comme une belle revue de presse parmi d’autres sources sur un même sujet / topic.
Faire de la curation ce n’est pas automatisable. Par exemple, j’ai un topic Scoop.it sur les motos de type Cafe Racers ou Ducati. Je ne les aime pas toutes, j’ai un goût pour un certain type de machine, qu’il soit mécanique et esthétique. Et cela, c’est moi qui décide, pas la plateforme. Je veux partager mes goûts, pas ceux d’une machine.
Pour conclure, car ce commentaire pourrait faire 3 pages, la curation c’est pour moi une réorganisation du web par l’humain pour l’humain. C’est la possibilité de concevoir son média simplement, de parler de soi, de ses goûts, de les partager de manière plus visuelle. C’est un moyen d’expression nécessaire et accessible.
PS : je suis aussi de la team Scoop.it mais ce commentaire est purement personnel, je suis un communiquant, une passionné qui trouve dans cette plateforme une sorte de grâal d’expression. J’ai tenté du WordPress, du Tumblr, je suis trop fainéant 🙂
Bonjour à tous,
Donc quelques réponses aux différentes commentaires :
@Encausse JP : je ne bloque pas particulièrement sur ceux qui repiquent mes articles, mais disons que oui je défends mes droits. Et j’ai pris la décision de le faire le plus systématiquement possible dès lors qu’il s’agit d’une société qui fait de l’argent avec les billets des blogueurs dont les miens ou bien d’autres “blogueurs” qui s’approprient mes contenus par différents systèmes d’agrégation sans respecter les droits d’auteurs et le tout avec un site où ils ne produisent rien. D’ailleurs après de multiples années sous CCommon j’ai retiré la CCommon de mes articles…
Mais ce billet n’a rien à voir avec ma situation personnelle, c’est une réflexion de fond sur la curation, ses pratiques, ses outils et au delà une réflexion globale sur la chaîne de valeur des processus de management de l’information.
@cyroul : on en reparle dans 15 ans effectivement… J’ai quand même jeté pour le coup un oeil attentif ce matin à ton scoop.it. Si je prends l’exemple de : http://www.scoop.it/t/turbo-media-naissance-d-un-nouveau-medium/p/56485724/soutch-cache-cache-paques-webcomics-fr tu utilises du contenu qui ne t’appartient pas (l’image), tu peux faire un lien et partager cette image et le texte sans pointer vers l’adresse original (même si l’image comporte un lien vers le billet ainsi que le pied de ton texte), et par contre tu oublies que certains droits sont réservés sur cette photo MAIS tu oublies de rediffuser la licence originale clairement précisé dans le blog d’origine ( http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/ ) Tu es donc en infraction de ce que l’auteur t’autorises à faire.
Remarque complémentaire : bel effort quand même pour ton Scoop.it où tu prends le temps de rédiger… et c’est très rare dans les usages !
@Marc : la team Scoop.it était sur les rangs ce week-end… 🙂 Tout d’abord je ne suis pas guère surpris de voir que le billet ne vous plait pas vraiment à toi et à Thierry. Je vous remercie quand même pour votre honnêteté lorsque finalement vous dites que la réflexion sur les droits d’auteur n’est pas totalement inintéressante. …
Je me suis permis de prendre quelques exemples de Scoop.it. Tiens par exemple celui là qui est affiché dans la colonne de droite sur la page d’accueil de Scoop.it : http://www.scoop.it/t/mobile-industry-review
Rédaction = 0, respect des droits d’auteur = 0 (reprise systématique des chapos, des photos, un simple lien vers le billet. Et bon l’argument qui est de dire qu’on va rendre visible des contenus lorsque l’on cite du Mashable, Techcrunch et autre…. Ouais enfin bon…
Deuxième exemple : http://www.scoop.it/t/harm-reduction idem.
Troisième exemple : http://www.scoop.it/t/kids-friendly-technologies idem
Bon pas brillant tout ça quand même. Et ce sont quand même des exemples tirés de votre page d’accueil sur les scoop.it que vous valorisez. A votre décharge sur la dizaine j’en ai quand même trouvé 3 qui ne font que piquer les illustrations et font un (tout) petit effort de rédaction.
Je vous cite : “la contexte, la perspective, la subjectivité du curateur. Fondamental! Ce qui, en passant, explique pourquoi les liens partagés pointent sur la mise en scène du curateur et non directement sur l’original (dire que le curateur n’ajoute pas de valeur et en même temps demander que le lien partagé pointe sur l’original frise l’oxymore).” Le fondamentalisme de la subjectivité du curateur, et sa mise en scène, blablabla. J’ai failli avaler mon extrait de naissance. Alors là bien évidemment on comprend que vous appuyez sur ce point là puisque juridiquement comme le précise Monsieur Maurel dans son intéressant billet ( http://scinfolex.wordpress.com/2011/04/10/vous-reprendrez-bien-un-peu-de-curation-a-la-sauce-juridique/ ) c’est juridiquement le seul point qui peut sauver le curateur… mais encore faudrait il que dans les usages il y ait mise en scène alors qu’il suffit de parcourir votre base de “scoopers” pour s’apercevoir que la seule mise en scène est celle du “template” scoop.it. Donc arrêtons merci de nous mentir…
Un peu dans le désordre, et concernant l’origine du mot, mon préambule n’avait qu’un seul objectif justement de dire que je n’avais cure du mot. Que son origine ne m’importe guère. Quelle que soit la laideur subjective du mot, j’aurais pu prendre sa défense s’il m’avait semblé que les usages étaient intéressants. Je ne m’attarderai pas donc là dessus. Ce n’était pas l’objet de mon propos. En l’occurrence curation en français signifie bien le traitement d’une plaie, d’une maladie, l’ensemble des moyens utilisés pour soigner. En l’occurrence j’ai l’impression que le remède comporte une grosse dose de somnifère visant à endormir neurones et réflexion.
Concernant l’automatisation, les masques sont tombés. C’est l’avantage de ce billet , il a soulevé les débats, ici en grande partie mais un peu aussi sur Twitter et dans d’autres blogs. Pierre Chappaz l’a annoncé : leur objectif et leur conviction chez Wikio c’est que la curation peut être automatisée comme il le dit si bien. “C’est pourquoi je crois qu’il nous faut une curation collective et automatique. ”
Pourrait on sortir une oxymore du châpeau magique, ou les nouveaux usages pour justifier l’industrialisation de l’infraction au droits d’auteur ? AHHHHHHHHHHHh oui, c’est vrai ! C’est pour générer du trafic sur des petits blogs paumés au fond du Web et qui diffusent des choses super intéressantes que personne ne peut voir parce que les moteurs de recherche ne sont pas assez performants pour juger de la pertinence, alors que nos curateurs qui choisissent des flux RSS, cliquent pour dire “ca c’est intéressant”, voire même nos algorithmes automatisés chez Wikio, EUX ils vont sauver ces pauvres petits contenus et en les valorisant… Je sais pas pourquoi mais effectivement le terme bullsit me vient sur le bout de la langue…
Concernant les contenus originaux, effectivement nous avons tous des références culturelles, historiques, littéraires, etc. Nous nous inspirons pour progresser. Notre cerveau même fonctionne par agrégation, rapprochement. Les juges tranchent d’ailleurs souvent ces aspects là concernant le droit d’auteur en se basant sur la part de la création originale dans l’oeuvre, savoir si ce dernier constitue le fond de la publication. S’il y a réellement valeur ajoutée. Je ne suis pas juge mais pour de nombreuses pages de Scoopers je pense que le juge n’aurait pas trop de mal à trancher. Donc oui, l’agrégation, comparaison, synthèse sont intrinsèquement liés à la création d’oeuvres originales … des oeuvres qui doivent comporter une originalité. Là encore vous appuyez sans doute sur ce point car c’est bien ce que souligne Pierre Maurel dans son billet, c’est tout ce qui est défendable au niveau juridique sur le dossier de la curation.
Donc Marc, vous me reprenez sur un certains nombre de points et vous précisez bien que les questions juridiques sont un point important tout de même alors quelle est finalement votre réponse sur ce point … qu iconstituent le point 2 et en partie 3 de mon billet ???
PS : Il faudra effectivement se prévoir une Guiness sur Toulouse 🙂
@estelle : si vous n’avez pas le temps de produire quoi que ce soit avec votre cerveau, avec vos mains, avec votre clavier abstenez vous de rediffuser du contenu dont vous ne disposez pas des droits d’exploitation tout cela pour “montrer que vous vous tenez au courant”. La solution : réfléchissez, créez, inventez… C’est clairement dit dans mon billet. Il faut croire que maintenant aucune alternative demandant un minimum de temps de travail ou de réflexion est à proscrire ????? C’est inquiétant !!! Croyez moi par ailleurs : il vaut mieux prendre ce temps là : le retour sur investissement est plus long mais bien plus pérenne !
@thierry : “J’ai tenté du WordPress, du Tumblr, je suis trop fainéant” Décidément … on y revient toujours. finalement c’est ceux qui ne sont pas fainéants et qui prennent du temps pour publier qui voient leur contenu exploités par des fainéants 🙂 Je le dis et je le répète, la fainéantise dans l’acte de création d’oeuvre de l’esprit est inquiétante : elle mène parfois jusqu’à ne pas s’assurer de la véracité de l’info, à ne même plus lire le contenu si ce n’est à le parcourir. La titraille comme déclencheur du clic / scoopeurs.
—-
Un dernier point : j’ai été qualifié par Marc de “conservateur” 🙂 Cela m’a beaucoup fait sourire. Je ne pense pas qu’il faudrait qualifier de conservateur parce qu’ils soulèvent des questionnements légitimes sur un usage et sur des outils. J’ai bien conscience que mon billet est à charge contre des outils qui favorisent des usages qui me semblent anormaux juridiquement parlant. Blogueur depuis une dizaine d’années maintenant, indiscutablement geek, indiscutablement Web 2, je teste à peu près tout ce que mon emploi du temps me permet si c’est relatif à l’information. Et de tout ce que j’ai vu en 10 ans de métier dans l’information et le Web, la curation me semble une pratique des plus alarmantes.
Mais alors là… Conservateur il fallait oser 🙂 J’estime juste que sous prétexte d'”innovation” marketing, business, il ne faudrait pas cautionner non plus tout et n’importe quoi et que parfois il ne faut pas se taire.
@Frederic:
Le team Scoop.it est toujours sur les rangs! 😉
OUI:
Il y a des sujets passionnants de Propriété Intellectuelle à débattre dans les usages du web dès lors que des contenus tiers sont repris, cités, utilisés (curation mais aussi blogs, agrégateurs, RT, posts sur FB, etc). La loi française à ce sujet est complexe, puisqu’elle ne traite pas, par exemple, les textes, les vidéos et les photos de la même façon. Et en évolution d’autre part, avec des jurisprudences contradictoires et des avis multiples.
L’outil Scoop.it cite systématiquement les sources utilisées et respecte les auteurs, qui sont et seront toujours la base de l’existence du contenu.
NON:
Cala ne fait pas de la curation “de la merdre”, un “acte inutile”, un “parasite économique” “qui noye l’information” (je vous cite…).
C’est un moyen d’expression valorisant:
– pour le curateur qui exprime et partage ainsi sa passion, de façon simple
– pour son audience qui trouve dans un espace homogène des contenus triés sur un sujet précis, avec lesquels ils peuvent interagir
– pour les auteurs cités: ils mis en valeur par le choix explicite d’un être humain qui apprécie leur création et qui les exhibe auprès dune audience venant spécifiquement lire sur leur sujet
Quant à votre démonstration par l’exemple opposé, j’en ris encore (je pourrais facilement vous démontrer en utilisant la même astuce que le stylo “c’est de la merde” en citant des écrits de qualité douteuse… d’ailleurs Platon rejetait l’écriture avec des arguments également intéressants mais également conservateurs – heureusement qu’il n’a pas été suivi, n’est-ce pas!). Mais je sais que vous le savez et que c’était juste une tactique pour exciter le débat; ce en quoi vous avez été efficace: La libre expression, orale, avec un stylo, un blog ou de la curation, est vertueuse; elle mérite d’être débattue et défendue!
Merci pour le débat et bonne journée!
Bonsoir Frédéric
Un petit retour sur la définition de “fainéantise 2.0”.
Il te serait fort simple de trouver sur le web une certaine quantité de blogs célèbres tenus, rédigés, publiés par des personnes qui ont alors acquis un statut de “blogueur influent” parce qu’ils ont atteint le traffic nécessaire qui leur décerne ce titre honorifique.
Hors, une simple recherche te permettrait aussi de comprendre que ces blogs ne sont qu’une pâle traduction de blogs étrangers tout aussi influents, mais eux, rédigés from scratch avec des vrais journalistes, des rédacteurs pur souche.
Alors, plagiat ? contrefaçon ? Vol de propriété intellectuelle ? Là je dis oui.
Hors, en tant que curator, je ne me permets de faire cela. Je trie, je lis (et oui, un curator n’est pas un fainéant qui se contente d’un service automatisé une fois de plus à ton grand regret), j’apprécie du contenu original, et je le poste en tant que tel sur mon topic, je le linke, je le mentionne. Voilà. Je considère mon édition comme une édition honnête.
Il semblerait qu’à la lecture de tes commentaires tu confondes ces 2 cas. Tu pointes du doigt la curation comme un vol, un travail de fainéant parce que ce n’est pas du contenu original. Je ne me considère pas comme un blogueur, nuance. J’utilise un nouveau concept de recherche et de partage autour d’un même sujet, du topic-centric comme nous disons.
Un exemple : http://www.scoop.it/t/culturepub
Penses tu que je clique sans cesse sur le bouton “Scoop.it” pour générer de l’audience ? Pour remplir sans cesse ce topic ? Non, absolument pas. Je suis d’obédience publicitaire, je ne vais pas remplir mon topic de lessives ou de buzz inutiles. J’en sélectionne un sur 100 en moyenne, parce que ça me plaît, parce que j’ai envie de le partager. La qualité avant tout !
Autre exemple : http://www.scoop.it/t/ducati-italian-bikes
Je pourrais faire un topic “Moto vroum vroum” et automatiser la curation avec les mots clés “moto”. Et bien non, parce qu’au milieu de ce vaste monde, je suis un Ducatiste, et la sélection des sujets, articles, vidéos est triée sur le volet. Ce topic s’adresse à des passionnés, à des lecteurs qui trouvent dans mon topic une revue de presse faite par un humain, par un passionné comme eux.
Regarde à nouveau la vidéo de Scoop.it, comment Jack fait une démonstration de ce qu’est pour nous la curation. Elle est un autre moyen de créer un média autour d’un sujet pour partager sa passion, ses envies, ses goûts.
En aucun cas, la curation c’est de la merde. En aucun cas, la curation cannibalise d’autres media comme les blogs, twitter ou je ne sais quoi. En aucun cas, la curation est un outil de fainéant. La curation c’est un moyen, un outil, et qui pourrait même devenir pour toi un extraordinaire produit pour tes clients. A condition de regarder cela sous un autre angle.
Au plaisir de te lire.
@Frédéric
En fait, ce n’est pas mon scoop.it. (les miens parlent d’hadopi).
Mais je suis tout de même un peu gêné par ta réponse. Certes, scoop.it ne va pas prendre les licences inscrites sur les sites… Mais la majorité des blogs non plus (étant victime depuis 15 ans de vol de contenu et autre hotfiling, j’en sais quelque chose).
Est-ce que l’on doit dire, dans ce cas, que les blogs c’est de la merde ?
Et pire, aujourd’hui mes photos, mes visuels, mes texts sont repris sur Facebook. Est-ce qu’on doit dire que Facebook c’est de la merde ? (oui mais c’est un autre débat).
Non on ne peut condamner un outil sur un usage pré-existant. Cette question des droits des images, et contenus disponibles sur Internet est obsolète. Il y aura les ayant-droits pouvant se payer un avocat (qui font appliquer le droit existant), et les autres (qui l’auront dans l’os).
Les outils de curation ne font que continuer les usages existants.
Oui il faut se plaindre de ces usages.
Mais des outils de curation, je ne vois pas pourquoi…
Les plateformes de curation facilitent à outrance le copier coller et la rediffusion. Dans un blog, on rédige son article et on publie. On choisit de mettre les licens ou pas.
Sur les plateformes de curation, on entre ses sources, on a ses petites alertes tous les jours (et des fois même pas), on clique et c’est en ligne (pour ceux qui décident de ne pas rédiger…)
L’outil favorise les usages déviants.
On ne peut pas condamner un outil par les usages de ses usagers mais on peut condamner un outil qui dans son mode de fonctionnement, d’architecture, de workflows, incite à ne pas respecter le droit d’auteur ni les auteurs d’ailleurs.
Quant à la question de l’obsolescence, personnellement j’ai récemment pris un avocat, fait valoir mon droit, et j’ai eu gain de cause. Ca ne m’a rien coûté. Et je n’avais pas les moyens de me payer un avocat.
“Les outils de curation ne font que continuer les usages existants.” Combattons le mal par le pire… Belle vision du Web à venir qui nous est donnée là…
Je suis vraiment content de ce débat car il fait ressortir finalement la quasi totalité des éléments que je pointais du doigt dans mon billet.
Je curète à l’occasion un paragraphe de M. Houellebecq (Plateforme), qui m’a profondément marqué :
“[…] lui batteur de jazz – ça marchait bien pour lui, il enregistrait régulièrement des disques. Il faut dire qu’il travaillait beaucoup sa technique, sans arrêt en fait. «Il n’y a pas de secret…» dis-je un peu bêtement, mais bizarrement il acquiesça, j’avais touché sans le vouloir une vérité profonde. «Le secret, c’est qu’il n’y a pas de secret» me répéta-t-il avec conviction.”.
Et je conserve à l’esprit la théorie du mille-feuilles :
http://basepub.dauphine.fr/handle/123456789/2693
les systèmes et technologies de communications ne sont pas nécessairement substituables. Soulseek ou Twitter procurent d’autres modes d’échanges qu’un mail ou un site web et même d’autres plaisirs cognitifs qu’un blog ou une page Facebook, et personnellement, je passe de l’un à l’autre, suivant l’humeur, l’énergie et le temps disponible. Et peut-être la curation sera-t-elle le glaçage sur le mille-feuille ?
Cependant, s’il existe des travaux de canevas de qualité, la curation standard ressemble parfois à un ultime avatar de la création de contenu chère aux vendeurs de tuyaux, du scrapbooking plus destiné à un usage personnel (ou “note-to-self”). Un équivalent sans électricité de certains journaux gratuits, assemblage de dépêches sans liant (hormis la publicité). Du prêt-à-zapper de lecture. Le ratio (facilité de conception)/(volume de données affiché) actuel de la curation me semble assez défavorable, car je crois profondément, pour avoir été étudiant et désormais enseigner, à la nécessité de creuser pour cultiver des facultés/connaissances sur le long terme. Que si le survol est normal (c.-à.-d. de norme) dans une période d’infobésité, mais pour soi, on n’est pas obligé de livrer notre survol médiocre de manière brute au public. Et que quand on veut créer, contribuer, il est vital de s’attacher à créer du sens, et pas de remettre une couche de m… sur la m…, car les fleurs ne poussent pas encore sur la e-shit, comme les androîdes ne rèvent pas de moutons électriques. Pour soi et pour les autres, en forme d’écologie personnelle de l’information et de l’énergie qu’elle coûte.
Il y a dans la “cure” deux notions qui me semblent importantes et complémentaires, et qu’il faudrait faire émerger dans l’usage de la curation :
1) celle de l’attention portés ici aux contenus reproduits (au sens “j’en ai cure”, le contraire de l’incurie”), cf. point 2) de Frédéric Martinet.
2) Et celle du soin, au sens médical, cf. point 4) et 5).
Et si chaque contribution était pensée pour
1) respecter ses sources,
2) contribuer au bien-être de quelques usagers de l’Internet.
Il n’y a pas de secret….
Un point de vue féminin ? Un mot horrible, laid, morbide, avilissant à nos yeux et oreilles de femme (pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle : renseignez vous auprès de vos soeurs, mères, femmes) … qui finalement ne fait penser en rien à qq chose de neuf, vivant, uptodate … donc oui pire encore que de la m… !
Qui a bien pu prononcer et associer ce mot avec l’Internet d’aujourd’hui et de demain ?
Parce que faire du copier/coller, encourager encore la “Génération Y” qui copie/colle à tout va depuis le lycée, c’est dans leurs gènes, à trouver ça “génial”(= encore une techno Internet qui permet de se faire mousser sans effort ! trop bien !) c’est sclérosant pour les neurones ! les leurs, les nôtres et le futur avec : Alzheimer garanti à 40ans pour cette génération de fainéants des neurones (pas tous bien sûr ;-))
Et si on faisait un bad buzz sur ce mot, il le contient en lui même, pas besoin de moi pour ça : trop proche de la sémantique de l’avortement … je laisse aux sociologues et psychologues le soin de décortiquer ça !
Pour bien comprendre le sens du débat, qui peut donner une définition précise de ce qu’on entend par curation?
Bonjour Frédéric,
Le terme curation ou curator tel qu’il est utilisé aujourd’hui dans le sens qui nous intéresse vient du mot anglais “curator” qui désigne le conservateur d’un musée qui agence et présente, met en scène des oeuvres d’art ou des artefacts.
Concernant la définition officielle il n’y en a pas d’autre que celle là puisque le terme curator ne semble pas encore avoir intégré dans ce sens un dictionnaire. Langue vivante oblige. Les définitions des “promoteurs” de ce concept sont différents. Quoiqu’il en soit j’aime bien la définition assez gé”nérique proposée ici : “In an age of digital information overload, curation is the act of sifting through information, prioritising the most valuable elements, and sharing it with others in your own voice as part of your own narrative.” (source : http://www.wearethefreeradicals.com/info/2011/02/is-curation-the-new-black-everything-you-need-to-know-about-web-curating-in-5-minutes/ )
Ca ce serait dans l’idéal, mais dans les faits il suffit de regarder la grande majorité des comptes de cureurs / Curateurs pour s’apercevoir que la partie “as part of your own narrative” est bien souvent réduite à sa plus simple expression voire inexistante.
Par ailleurs, par rapport à la définition d’origine, un conservateur de musée expose en général des oeuvres originales (à de rares exceptions prés pour des raisons de protection le plus souvent). Il n’y a donc aucunement copie de l’élément mis en scène.
Je rebondis également sur du coup le billet de Monsieur Chappaz qui dit que la curation doit être automatique. L’on voit bien ici que l’humain, sa sensibilité et ses choix sont au centre du processus de curation, ce qui est antinomique avec l’automatisation.
Donc dans sa définition la curation pourrait être une bonne chose. Et je dis bien pourrait. Car dans les faits, les pratiques, les usages ET les slutions proposées pour “curer” ne vont pas du tout dans cette direction (en grande majorité.)
Bonjour Frédéric,
Ton billet a le mérite de lancer le débat. Nous ne sommes finalement pas si éloignés dans notre analyse. Tu cites le
mien mais je ne vois pas de lien, le voici:
http://www.kelblog.com/article-mon-avis-sur-le-buzz-word-2011-la-curation-71295597.html
En ce qui concerne l’infraction au droit d’auteur, cela ne nous concerne pas, nous ne publions que des titres et
résumés, avec des liens directs vers les sources.
Mais quel discours…! D’après vous, ceux qui n’ont pas le temps d’écrire des articles de blog ne sont pas dignes de rediffuser du contenu; c’est navrant!
Vous écrivez “abstenez vous de rediffuser du contenu dont vous ne disposez pas des droits d’exploitation tout cela pour « montrer que vous vous tenez au courant »”. Savez-vous que pourtant, montrer que l’on se tient au courant est important voire primordial pour décrocher certains jobs?
Il est dommage que votre vision soit, finalement, si fermée et ne permette aucune discussion. Car en fin de compte, vous dites plus ou moins que la lecture et les revues de presse sont inutiles voire irrespectueuses, et que seule la production compte.
Depuis votre commentaire j’ai l’impression que vous maîtrisez très mal votre sujet (bien que je ne dis pas faire mieux). Personnellement je fais de la curation sur un thème extrêmement précis: je ne peux écrire dessus car je n’ai pas assez d’expérience, mais seule la curation “manuelle” permet de trouver des articles adéquates. Votre discours ne s’applique donc pas du tout à ce cas.
Sinon, je venais simplement poser une question en toute sympathie: votre réponse était bien froide et même désagréable… Je regrette cet accueil! Maitrisez votre hargne contre le sujet la prochaine fois, afin de ne pas le rediriger vers vos lecteurs qui posent une question de trop.
Bonjour EStelle,
Baser sa différenciation professionnelle sur sa capacité à curer des contenus n’est pas à mon avis le meilleur choix à faire. Mais bien évidemment ce n’est que mon point de vue.
Votre capacité à vous tenir informer ETà exprimer un avis sur le sujet, une synthèse et une analyse serait à mon avis bien plus un avantage.
Si je vous conseille de vous abstenir vous de rediffuser du contenu dont vous ne disposez pas des droits d’exploitation c’est tout simplement parce que cela est illégal (à partir du moment où il ne s’agit pas d’une simple revue de liens ou bien si vous ne rerédigez pas le contenu.)
Je ne crois pas non plus que ne pas respecter le code de la propriété intellectuelle soit un facteur valorisant sur le marché du travail.
ET j’entends bien que ce que je dis ne s’applique pas à tous les cas mais il s’applique j’en suis convaincu largement à une pratique qui est en train de se propager.
Des fois il n’existe simplement pas de solution à une situation contrainte (manque de temps de l’utilisateur, manque d’expertise sur un sujet, cadre juridique) et dans ce cas il faut faire évoluer l’une des contraintes (trouver du temps, développe rune expertise, changer le cadre juridique).
Personnellement je pense que le cadre juridique ne devrait pas évoluer mais être respecté car il existe les licences creative commons pour ceux qui veulent rediffuser leur contenu librement (si tant est que ceux qui le rediffusent font au moins l’effort de le faire selon les modalités précises et pleines de la licence choisie par l’auteur.)
Je ne suis pas vraiment familière de la curation (ou alors malgrè moi) mais quand je regarde Scoop.it, je ne vois pas d’atteinte au droit d’auteur. Je vois que l’on y profite de l’exception de citation avec le titre d’un article, quelques lignes du corps de l’article et un lien direct vers le site et une mention de la source.
L’url vers l’original permet de lever le doute sur la “paternité” de l’oeuvre.
Si j’en reste à l’aspect juridique puisque je ne connais que celui là, si tu dis que les plateformes de curation sont de la merde parce qu’elles favorisent les comportements portant atteinte au droit d’auteur (où les conditions du droit à la courte citation ne sont pas respectées) autant dire que internet c’est de la merde….
Quand je lis ça:
> Crédit photo : http://tribulations-lambda.over-blog.com/article-5454220.html (enfin disons que je l’ai trouvé à cet endroit la photo…)
difficile de prendre au sérieux le reste du billet, à moins que ce soit du second degré?
Reprendre une photo ou un article sans l’autorisation de son auteur, c’est techniquement la même chose…
C’est du second degré… Une photo qui se rediffuse sur une source sans que quiconque ne puisse plus l’identifier. J’ai donc mis la seule source que j’ai pu identifier sur l’article où j’ai trouvé cette photo.
C’est ce à quoi peut mener l’éloignement du contenu rediffusé par rapport à l’auteur original.
J’ai donc eu une démarche active visant à essayer de m’assurer que celui qui diffuse cette photo en est bien le propriétaire… mais comme j’en doute quand même j’ai préféré mettre cette mention…
PS : j’ai passé un email via le formulaire de contact pour demander l’autorisation de rediffusion de cette photo à son “auteur” celui qui l’a diffusé. Mail resté sans réponse. J’ai pris la décision d’utiliser l’image ayant eu une démarche proactive d’identification de l’auteur et en respectant un formalisme de citation.
Bonjour,
Je pratique la “curation” depuis quelques temps, dans un cadre professionnel. D’emblée méfiante sur l’engouement rapide qui se forme autour des nouvelles technologies et nouveaux outils de communication (j’ai moi-même été très sceptique sur l’utilité des blogs à leurs débuts et je me suis beaucoup questionnée sur l’éthique liée à leur usage), j’ai lu votre article avec beaucoup d’attention, ainsi que tous les commentaires qui ont été publiés.
Il y a toujours certains points que je ne comprends pas. Revenons sur le concept même de “curation” (et je suis du même avis que beaucoup sur la laideur de ce mot et le sens tout à fait différent qu’on lui donne en français et en anglais). Il semble admis que ce terme signifie chercher et trier l’information dans le but de partager une compilation de contenus pertinents sur un sujet précis, avec une communauté de personnes ayant le même centre d’intérêt.
N’est-ce pas là un terme étrange pour dire que l’on fait tout simplement de la veille sur un sujet précis, puis que l’on partage publiquement ses résultats ? En permettant ainsi à toutes les personnes que le sujet intéresse d’accéder rapidement à l’information et d’éviter de refaire le même travail de leur côté ?
Je vois la “curation” comme une veille 2.0, où chaque veilleur fait profiter les autres veilleurs du travail qu’il a déjà accompli. Le principe même du web 2.0 n’est-il pas le partage ? Quel est le mal à mettre en commun un travail afin d’éviter à ce que chacun ne refasse la même chose dans son coin ? Quel serait le mal à mutualiser pour gagner en temps et en efficacité ?
Vous parlez de droits d’auteurs… Là encore je ne comprends pas. Je suis lectrice de pages sur scoop.it. A chaque fois que je suis alertée sur des articles pouvant m’intéresser, je clique et tombe directement sur l’article original. Où est alors le problème des droits d’auteurs ?
D’autre part, ce que l’on désigne par ce mot barbare de “curation” peut s’avérer pertinent dans certains domaines. Dans le tourisme par exemple, de nombreux articles de qualité sont publiés par des blogueurs ou membres de communautés de voyageurs mettant en valeur des destinations. Dans un contexte où l’on sait que les internautes se fient de plus en plus aux avis des autres internautes et beaucoup moins à la publicité, il me semble très pertinent pour une destination de chercher ces productions, de les trier et de les partager avec ses client potentiels. Chercher, trier, partager… : curation.
C’est un système que j’ai déjà mis en place pour l’institution dans laquelle je travaille. Je me suis donc évidemment posé la question des droits d’auteurs. Même s’il ne s’agit que de partage (donc de citation de l’auteur avec renvoie sur le site où se trouve sa production originale), j’ai pris des précautions en demandant l’accord des internautes en question.
Ils m’ont donné leur accord à l’unanimité, et on tous été enthousiastes à l’idée que leur contenu soit partagé…
Que l’on soit donc prudent sur l’apparition d’un énième nouveau concept qui fait le “buzz”, je conçois. Mais je ne comprends pas votre façon de tout réfuter en bloc… sur des arguments qui tiennent en longueur mais dont je ne perçois pas réellement le fond…
Bonjour,
Je dirai qu’on a pas besoin d’un autre mot à la mode pour définir un acte que finalement tout le monde fait plus ou moins. Pas de façon industrialisée certes mais qu’on soit rédacteur, blogueur ou autre, le travail de recherche, organisation et compagnie on le fait, cela fait partie du job, désolée. Par contre, le faire de façon intelligente me parait essentielle, c’est à dire sélectionner les articles les plus pertinents, les lire, les diffuser ou en faire un autre adapté à notre cible…
Maintenant que ce système pousse à faire du copié/collé, à brasser de l’info pour en brasser, et à créer un nouveau mot pour faire genre, je dis non…
Vaste débat…ou pas !!
Pour revenir sur l’étymologie, vous écrivez : “Le terme curation ou curator tel qu’il est utilisé aujourd’hui dans le sens qui nous intéresse vient du mot anglais « curator » qui désigne le conservateur d’un musée qui agence et présente, met en scène des oeuvres d’art ou des artefacts.”
Il ne faut pas oublier que le curator sélectionne les oeuvres. Il ne fait pas que les mettre en scène (travail du muséographe ou du scénographe) ni que les présenter (travail des médiateurs et/ou des conférenciers). Adapté en France, on parle du curator plutôt pour l’art contemporain, le design, la photographie, puisqu’il y a dans les expositions de ce type un travail davantage créatif que dans des expositions d’oeuvres anciennes. Le curator a donc aussi une fonction d’auteur, même s’il ne crée pas d’oeuvre. C’est cette notion de choix, de sélection qui lui confère sa différence avec un commissaire d’expo classique.
Pour revenir sur la dimension web, je ne vais par redire ce qui a été dit précédemment, mais il me semble vraiment que le fond de ton interrogation porte davantage sur les plateformes spécialisées et les enjeux juridiques que sur la nature même du curating, discipline que beaucoup pratiquent depuis longtemps, qu’ils aient un profil de comm, marketing, RP ou recrutement.
Je crois que Monsieur Chappaz prêche pour sa chapelle, tout simplement.
Le “curating” automatique a un nom, cela s’appelle du “scrapping”. Et bien que je ne soit pas juriste, cela me semble enfreindre les droits d’auteurs:
http://www.foruminternet.org/particuliers/fiches-pratiques/entreprises/ai-je-le-droit-de-diffuser-une-revue-de-presse-sur-l-internet-ou-l-intranet-de-mon-entreprise.html
M’enfin, je vais pas polluer ce thread avec un autre troll…
Bonjour Frédéric,
J’apprécie en général la teneur des débats que vous initiez, en particulier le précédent sur le thème Veille vs IE.
N’étant pas véritablement un spécialiste des usages ou des pratiques du web et de sa version “2.0”, j’avoue n’avoir découvert le mot “curation” que tout récemment. Certes, il est très laid, mais le concept qui n’a rien de nouveau (cf. mon dernier article http://francis-beau.blogspot.com/2011/04/la-curation-concept-nouveau-ou.html), mais de là à susciter une telle ire de votre part, il me semble qu’il y a un pas que je ne saurai franchir.
Si je ne suis pas spécialiste du web 2.0, de ses usages et de son vocabulaire “néotechnoanglicisé”, je suis en revanche un spécialiste de l’information et de son exploitation. Mon expérience en la matière m’amène à considérer de nombreux avis exprimés par vos contradicteurs, non seulement comme dignes d’intérêt, mais en outre, comme parfaitement recevables.
Pour moi, comme vous pourrez le constater dans mon article sur le sujet cité plus haut, ce concept (je ne parle pas du mot) qui n’a rien de nouveau, est particulièrement important. C’est peut-être, pour revenir à votre débat précédent “veille vs IE”, le chaînon manquant entre la veille et l’analyse, que les britanniques nomment “research analyst”, et que l’on pourrait appeler “exploitation du renseignement” si le mot “renseignement” n’était pas connoté “sécurité” comme il l’est trop actuellement.
L’exploitation de l’information utile (pour ne pas utiliser le mot renseignement trop connoté, mais qui indique pourtant bien qu’il s’agit d’une information que l’on recherche), est un aspect essentiel de l’élaboration des connaissances nécessaires à la prise de décision. Je pensais que cette fonction essentielle était prise en compte dans les métiers de la veille. A lire votre opposition violente à ce que représente le concept de curation, j’en viens à en douter. Et ceci malgré le sens du mot “veille”, qui balaye beaucoup plus large que la simple recherche à la quelle, à vous lire, il semble que vous vous limitiez. Veiller, c’est à mon sens, rechercher pour exploiter et porter à la connaissance des décideurs toutes les informations susceptibles d’éclairer leurs actions. Cette exploitation peut conduire à faire des évaluations, à rédiger des synthèses, mais également à présenter des “documents” émis par d’autres. Tout ceci, qui me semble parfaitement pris en compte dans le concept de “curation” tel qu’il est défini par ses promoteurs, est bien du travail, même lorsque l’on se contente de “présenter” des documents émis par d’autres. Ce n’est en tout cas sûrement pas un truc “de fainéant”.
Je n’aborderai pas ici les problèmes de droits d’auteurs sur lesquels semblent s’être focalisé votre jugement, qui sont certainement d’une grande importance, mais également d’une telle complexité concernant l’information intangible. Je me contenterai de constater, de manière un peu simpliste je l’avoue (je ne suis pas juriste) voire naïve, mais avec un certain bon sens, qu’à partir du moment où la source est citée (qui plus est avec un lien vers l’original), le fait de reproduire un document ne peut que le mettre en valeur en lui donnant une certaine publicité.
La curation, franchement je m’en tamponne, je n’en fais pas. D’ailleurs, il n’est pas impossible que je ne saisisse rien au concept.
En revanche, ça m’amuse beaucoup cette crispation sur le droit d’auteur pour des gens qui se considèrent comme “des enfants du web”. Le jour où vous comprendrez que le droit d’auteur n’a aucun avenir sur le net, on aura progressé. Je ne dis pas que c’est bien, je dis que c’est comme ça.
Le net, c’est le partage de l’information, c’est sa nature, que vous le vouliez ou non. Si vous voulez garder le contrôle sur les contenus que vous diffusez, écrivez des (bons) livres et vendez-les.
Bref, un billet que Pascal Nègre aurait pu écrire. Toutes mes félicitations.
Trop facile d’écrire “le net, c’est le partage d’informations”. Je suis sur le net depuis 1994, j’ai créé des contenus, ils ont été repris, _avec mon autorisation_ (implicite ou explicite). Rien à voir avec ce que font les sites évoqués ici.
Là, on parle de sites dont le fond de commerce est d’aspirer le contenu rédigés par des tiers, les mettre en une de leurs “pages” pendant quelques heures et au passage de s’approprier les droits sur ces contenus (lisez leurs conditions d’utilisation). La mécanique est bien rodée, l’auteur n’aura aucun retour de cette exploitation systématique de son contenu.
Et qu’on ne vienne pas me dire “c’est tout bénéf pour l’auteur”: le nom de l’auteur n’est pas mis en avant, le lien vers le contenu original quasi invisible, souvent relégué à une page secondaire que personne ne consulte. Bref, en biologie, on parlerait de parasitisme….
Rien a voir avec le fait de citer un article dans un autre article, rien a voir avec des revues de presse : http://ebusiness.info/ fait par exemple des vraies revue de presse (moi aussi, je m’en tamponne de savoir si cela se dit “curator” ou autre), avec un titre et un résumé fait maison.
Dans un cas, c’est du parasitisme, dans l’autre, c’est de la valeur ajoutée.
M’enfin, c’est juste mon avis…
Je répète que si vous ne voulez pas que vos contenus soient exploités, à des fins commerciales ou non, il ne faut pas les mettre en ligne. C’est la seule manière de protéger efficacement vos droits d’auteur.
Là vous tenez sensiblement le même discours que les utilisateurs de Facebook qui se plaignent que leurs données privées soient exploitées.
“Le net, c’est le partage de l’info”, tout à fait daccord. Le partage, ce n’est pas le commerce, c’en est exactement le contraire.
curate’s egg (KYOOR-itz eg) noun
Something having both good and bad parts.
http://wordsmith.org/words/curates_egg.html
Je trouve l’article intéressant et je ne suis ni le premier ni le dernier visiblement. C’est toujours bien d’avoir un avis tranché pour prendre un regard un peu distant sur la question.
En vérité, je crois qu’il y a plusieurs sorte de “curation”. Certains acteurs en poussant sur leur plateforme du contenu étranger permette à ce contenu de lui donner une visibilité. Si la chose est faite avec honnêteté, ce contenu ne doit pas être référence, et un mot sur l’auteur et son blog est indispensable. J’approuve le fait que la production de contenu doit rester le coeur d’un blog.
Cependant j’ai plaisir à parcourir Owni de temps en temps qui met en avant des posts intéressants. La plupart du temps, si le billet me plait, je vais visiter le site de son auteur. Le fait de définir une certaine ligne éditoriale dans sa curation est tout de même un élément de valeur.
Après, je suis d’accord avec toi, la plupart du temps, relayer l’article via ses réseaux sociaux est souvent la meilleure chose à faire. Merki de la reflexion en tout cas.
Etant de la génération A, ce débat sur un mot ” wordbuzz”nait comme d’hab aux USa ( dans Wired ?) m’amuse.
j’ai commencé dans la com avec souvent un role de secrétaire de rédaction dans le “papier” et le curator ca ressemble a ca aussi.
Une recente visite au british museum et à la tate Modern m’a montré ce qu’un “curator ” ( selon la bonne définition de fréderic) peut faire: choisir les oeuvres et la facon de les presenter…
au Brit, tous les chefs d’oeuvre sont maintenant dans une seule salle en “paquet” par artiste…un best off grand public en fait…
en fait la curation , c’est du “signalé”, de la “haut de page.”..avec du 2.0 dessous…c’est un pouvoir de tri…on peut en avoir besoin ici ou là.
mais où est l’artiste , l’auteur initial ?
cordialement
“La curation c’est de la merde”. Très accrocheur, mais peut être trop binaire.
“Droits d’auteurs” j’avoue que quand j’entend cette expression je ne peux m’empêcher de penser au vieux débat sur le téléchargement, les artistes qui sont spoliés, l’industrie cinématographique ou musicale en danger…
Le blogueur en général ne cherche pas à vivre de ses billets et de l’information qui le passionne. Il écrit pour se faire plaisir pour partager ses connaissances, mettre en valeur ses analyses, pour se faire connaître et faire connaître son savoir faire.
En cela, la curation ne porte pas directement atteinte au blogueur.
Ce savoir-faire, cette analyse ne sont, elles, ni “copiable”, ni remplaçable.
Le web est comme cela, il repose sur le partage et la possibilité de partager des contenus, il y a évidemment des abus, mais au final, dans l’ensemble, le web est générateur de richesse, de créativité et il y a de la place pour tout le monde à condition de bosser dur.
La mort des blogs annoncées n’est pas arrivée avec Facebook. Il y a juste eu du “nettoyage” et de l'”épuration”, la migration des blogueurs de skyblog par exemple-)
La curation est en réalité tout à fait dans son temps. Rapidité, immédiateté, collaboratif… Inutile de la maudire, elle existe, à ceux qui vivent du web de s’adapter. Si la curation n’est pas pertinente elle disparaîtra, si elle l’est elle imposera son usage et de plus en plus de personnes l’adopteront, même ceux qui au début y étaient réticents ou la maudissait.
C’est l’histoire du web, c’est l’histoire de l’innovation. Là je ne parle pas d’innovation au sens technique, mais plutôt en termes d’usage et c’est le temps qui jugera si la curation.
Et encore bravo pour le titre.
Frédéric,
Bien que racoleur (ouf on est passé à côté de « 5 raisons qui font que la curation est une daube immonde » 🙂 un titre qui a le mérite de soulever le débat et les commentaires forts instructifs. Finalement, je ne sais pas si je dois vous remercier de citer dans votre article le Scoopit Facebook que j’organise 😉
Personnellement j’anime plusieurs espaces de curation, j’écris aussi des articles de blogs, je publie sur Twitter, Tumblr, etc. En l’occurrence je ne crois pas que la fainéantise soit la source de ma curation. Votre analyse est un peu généraliste. Je vous rejoins surtout dans l’infobésité d’aujourd’hui (j’ai d’ailleurs largement reconsidéré mon Netvibes et ses centaines d’articles non lus par jour pour me recentrer sur d’autres outils) et aussi dans l’agrégation « sale » de contenus pillés à de simples fins SEO.
Finalement, la curation me semble être une réponse à ces deux problématiques.
Sur l’infobésité, la curation permet en un seul lieu d’organiser et de partager facilement une sélection subjective de contenus, libre à l’utilisateur de s’abonner à différents intérêts ou pas.
Sur le droit d’auteur, je ne suis pas aussi averti que vous semblez l’être, néanmoins je trouve que la mise en forme de Scoop.it permet d’identifier l’auteur (je trouve tout autant vertueux à respecter l’auteur que d’appliquer stricto sensus le droit d’auteur, bien trop compliqué pour l’utilisateur lambda soyons réalistes) et surtout de renvoyer rapidement vers le contenu dans son ensemble, ainsi de valoriser à juste titre les auteurs. Je préfère largement cet abstract de quelques lignes dans un espace de curation à l’intégralité d’un billet volé dans un agrégateur de blogs. Après comme je l’ai dit plus haut, je ne suis pas spécialiste du droit d’auteur, je donne une position de curateur et de blogueur dont le contenu est aussi parfois pillé, ce sur quoi je m’insurge bien entendu. Sans créateur pas de curateur, rendons à César… mais je reste convaincu que le second peut rendre hommage au premier et réciproquement.
C’est véritablement sans prétention que je rentre dans ce vaste débat sur la curation. Je vais éviter de m’exprimer sur des notions que je ne maîtrise que peu au final, étant encore jeune étudiant en gestion de l’information.
Tout d’abord, pour moi, le terme curation est un terme vide. De nombreux outils ont clamé être des outils de curation, tous étant sensiblement différents, ce qui brouille encore plus la possibilité d’une définition claire du terme. Rien qu’en comparant Scoop.it, Paper.li et Pearltrees des différences sont manifestes, que ce soit au niveau de l’agrégation des informations (parfois manuelles, d’autres automatiques ou semi-automatiques), de leur hiérarchisation (carte heuristique, catégories…) ou encore de leur diffusion.
Je peux me tromper, mais pour le moment je n’ai vu aucune définition claire du terme curation.
Discréditer des outils de curation, bien que je trouve que la réflexion sur l’atteinte aux droits d’auteurs occupe une part cruciale dans ce débat, est quelque chose de discutable. Nous nous élevons contre cette pratique “2.0” (je vais me faire taper en employant un terme pareil, mais j’assume) sachant que de nombreuses personnes qui prennent part à ce débat sont des professionnels des TIC ou encore de l’information-documentation. Alors, oui, la curation peut sembler être une pratique mettant à mal la création de contenu et l’apport d’une valeur ajoutée, mais qu’est-ce qu’une valeur ajoutée ? Cette notion ne serait-elle pas subjective ? Pour certains, la valeur ajoutée que l’on peut apporter à une information réside tout simplement dans le fait de lui attribuer un tag ou encore de le classer dans une catégorie. Tous les internautes ne sont pas des gestionnaires d’information.
Nous nous excitons sur un terme barbare et dont le potentiel est encore flou pour le moment. Une plateforme de curation comme Pearltrees est pour moi une avancée intéressante car elle se démarque du social bookmarking en permettant une représentation heuristique, ce qui, à mon sens, favorise l’entendement, la hiérarchisation des informations et co-construction de sens (notion qui revêt un intérêt tout particulier dans une ère où on nous vante un Web collaboratif à tout va). Vous l’aurez compris, je suis fan de mind mapping.
Pour continuer dans cette lancée, sans pour autant digresser, je trouve que des outils tels que Paper.li et Scoop.it, outre les enjeux de droits d’auteurs, apportent une dimension nouvelle à la gestion de l’information “grand public”. Comme je le disais, tous les internautes ne sont pas gestionnaires d’informations et je comprends tout à fait que ces deux outils (parmi tant d’autres) les séduisent. La simplicité d’utilisation, l’aspect communautaire et l’interface claire et hiérarchisée sont pour moi autant de critères qui font que ces plateformes de curation présentent un certain intérêt.
Quoiqu’il en soit, bravo pour le titre accrocheur et la qualité du billet. Ce blog occupe une place dans mes favoris depuis quelques temps maintenant et je n’ai jamais été déçu 😉
Merci pour votre article, très clair et personnel.
Je ne connais pas tous les tenants et aboutissants de la question, voici ce que j’en pense à mon niveau : comme vous, je pense que publier pour ne rien dire est inutile et nuit à la qualité du web.
Pourtant la recherche et collecte d’infos pertinentes sur Internet (= la curation) est une vraie compétence et peut constituer un métier (ou un demi-métier je ne sais pas). Un bon Scoop.it peut faire gagner énormément de temps et permettre un vrai travail collaboratif, ce qui est un des meilleurs aspects d’Internet !
On a simplement la manie de tout étiqueter, ce n’était peut-être pas la peine de tant buzzer sur ce thème ; mais pour moi cette compétence va continuer à se développer et son importance à croître.
Cordialement
Je ne sais pas s’il y a des bandits à l’Ouest du Pecos numérique.
Sans doute, ne faisons pas l’ange.
Par contre qu’est-ce qu’il peut y avoir comme sheriff et chasseurs de prime !
la seule solution qui conviendrait aux thuriféraires de la hiérarchisation et du contrôle total, c’est l’examen de tous les paquet transitant pas F.A.I.
Ça coûte tellement cher que personne ne voudra payer ni les états très endettés, ni les entreprises, pas les internautes tondus par les opérateurs et les sites de vente.
En attendant, créons, inventons de la nouveauté, expérimentons les prochaines formes de langage, les nouvelles représentations, les futures hallucinations.
Tout ça n’est pas si virtuel qu’on le dit. Il faut un support.
Bientôt on interdira la possession chez soi de disques durs.
Vive le paradis nuageux et la grande confiscation de la culture et du divertissement.
L’avenir est aux terminal de type minitel.
Ah non ? C’est Ipad 2 maintenant.
Bon, si Apple s’y met, c’est que Steve Job est très malade.
Bonjour Egide,
Pour information certains états commencent à mettre en place l’inspection profonde des paquets qui transitent sur leurs réseaux. Et pas des plus riches… Pas des plus démocratiques non plus.
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=4743
Je ne sais donc pas si “Par contre qu’est-ce qu’il peut y avoir comme sheriff et chasseurs de prime !” cette remorque voulait dire que le billet ci-dessus demande censure ou contrôle, ce n’est pas le cas. Il demande, entre autres choses, le respect du travail des autres, et qu’il ne soit pas approprié à des fins personnelles par des sociétés ou des individus.
Un billet à lire absolument : “La douleur du curateur” http://i-marketing.blogspot.com/2011/02/rage-de-dents-paper.html Je ne pouvais bien évidemment qu’aller dans son sens!
Je complète mon commentaire d’avril dernier (http://www.actulligence.com/2011/04/08/curation-egal-merde/comment-page-1/#comment-11766) : il y a une exception au droit d’auteur pour les revues de presse. Cf. le régime juridique applicable : http://fr.wikipedia.org/wiki/Revue_de_presse#R.C3.A9gime_juridique_applicable
Ca ne règle pas le fond et la forme du problème évoqué ici, mais il y a des curations dont le fonctionnement est très proche de la revue de presse (thématisation, citation source…) et autoriserait logiquement cette exception juridique au droit fondamental.
Oui… et à ne pas lire en diagonale et superficiellement … Ne pas oublier pare exemple une des conditions cumulatives indispensables : “élaboration par un organe de presse, qui ne saurait s’opposer à l’utilisation réciproque de ses propres articles par les autres organes de presse cités pour leurs propres revues de presse” La revue de presse est donc réservé aux organes de presse.
Le panorama de presse est quant à lui totalement soumis au paiement CFC dès lors quel es 4 conditions cumulatives ne sont pas toutes réunies.
Concernant la curation il faut regarder plus précisément les points suivants : “pour les citations sur le web la bonne pratique consiste à écrire en entier le nom de l’œuvre ou de l’organe de presse en faisant un lien sur l’URL correspondante” et “votre ouvrage ne doit pas dispenser le lecteur de se reporter aux articles originaux (la tendance sur le web est même d’inciter le lecteur par un lien cliquable). La brièveté de la citation s’évalue en fonction à la fois et cumulativement de la longueur de votre ouvrage et de celle de l’œuvre citée”
Source : Revue de presse – Wikipédia – http://fr.wikipedia.org/wiki/Revue_de_presse#R.C3.A9gime_juridique_applicable et article L. 122-5 du Code de la propriété intellectuelle – http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnArticleDeCode?code=CPROINTL.rcv&art=L122-5