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Intelligence économique et veille : pour que l'information se transforme en action

La curation c’est de la merde

J’aurais pu écrire m€46€, j’aurais pu être subtil, j’aurais pu essayer d’être plus consensuel mais ce ne doit pas être dans mon “ADN” 😉 … Mais finalement en utilisant le mot de Cambronne je reste finalement très soft par rapport au fond de ma pensée.

Curation par-ci, curation par-là. On se demande juste si c’est du nez dont on parle ou bien du fond d’un endroit où finit justement souvent la dite matière.

Je ne reviendrai pas sur le terme. En français il est assez laid et en anglais je n’ai même pas envie de savoir d’où il a émergé…

Ne jugeons pas le moine à son habit, allons voir ce qu’il a sous sa soutane…

Car le fond, toi lecteur audacieux qui aura sauté sur ce titre vilement racoleur, c’est ce qui t’intéresse étant donné que tu as de saines lectures.

Continuons donc dans le racoleur en cédant à la manie qui est de compter. Je vais donc énoncer les 5 raisons qui font que la curation est une daube immonde en tout cas à mes yeux.

1) Les plateformes de curation et l’acte de curation en lui même n’apportent rien

Curater (ou curer en fait… Je sais pas…) c’est quoi ? C’est s’abonner à des sources d’information, lire des blogs, des sites webs et sélectionner des passages, des contenus que l’on va agréger dans un même espace.

L’acte de la curation est un acte à très très très faible valeur ajoutée ! La preuve s’il en est : il pourrait être totalement automatisé… Sélection et enrichissement automatisés des sources par mots clés, sélection des passages par keywords in context, et publication. Tout peut être l’acte d’un automate.

Alors certes vous allez répliquer, vous chevaliers blancs de la curation, que l’automatisme n’est jamais aussi pertinent que l’humain, que ce qui est intéressant c’est cette sélection pertinente faite sur mesure, ces possibilités de s’abonner aux contenus d’un autre, mais regardons la réalité en face. Ce n’est pas le cas. Et même si c’était le cas d’autres dispositifs, d’autres solutions existent déjà depuis plusieurs mois voire années qui permettent de faire ça et selon moi de le faire mieux…

Je n’ai pas réussi finalement à trouver une once de valeur ajoutée dans la curation.

La curation est un système de fainéants qui copie colle du contenu, ce qui m’amène au point numéro 2 précisément.

2) La curation constitue une atteinte au droit d’auteur

La curation c’est prendre du contenu à un endroit et le mettre à un autre. Rien d’autre. Or rappelons le, prendre du contenu sans en avoir l’autorisation constitue une atteinte au droit d’auteur. Seul le droit de citation peut s’appliquer mais ce dernier est soumis à un certain formalisme qui n’est jamais respecté sur les plateformes de curation.

Certes les plateformes de curation permettent également de rédiger du contenu, de faire une synthèse d’un article MAIS personne ne le fait car c’est si simple de copier, de rediffuser et de ne pas créer.

En cela les coupables sont multiples :

  • Les internautes qui rediffusent du contenu et qui enfreignent la propriété intellectuelle, qui à leur décharge pour la plupart, ne font pas de business ni d’argent, mais jouent uniquement la carte de la visibilité. Répréhensible mais à partir du moment où vous copiez du contenu issu d’un blog vous risquez tout de même peu de choses si le blog n’est pas professionnel, car dans la plupart des cas, la justice française demande des réparations sur la base du préjudice subi.
  • Les sociétés qui fournissent la solution et qui se rémunèrent sur un modèle publicitaire. Certes ce n’est pas le marchand d’armes qui tire. Pour reprendre la métaphore discutable d’un éditeur de logiciel de veille, certes le vendeur de photocopieuse ne fait pas les photocopies d’oeuvre non autorisées… mais dans le cas présent, et ce malgré le dédouanement lié à l’activité d’hébergeur, il est évident que le business modèle des plateformes de curation est basé sur la monétarisation de l’infraction au droit d’auteur et est donc répréhensible et condamnable.

Cross Reading : Blogueur et auteur : où est le droit ? qui abordait assez largement les problématiques de droits d’auteur et de licence CCommon

3) Les plateformes de curation favorisent le parasitisme économique

Certaines plateformes de curation vont beaucoup plus loin qu’un Twitter qui fait un lien directement vers le contenu original. Certaines plateformes de curation proposent la fonctionnalité “share” de rediffusion sur différents réseaux sociaux en faisant un lien vers la plateforme de curation qui héberge le contenu plutôt que vers l’article original. Il s’agit donc d’une captation de trafic potentiel, et donc de parasitisme économique.

Par ailleurs cela éloigne le lecteur de l’auteur (en termes tout bête de clics mais aussi donc d’identification.)

Finalement plutôt que de favoriser l’exposition du contenu original à travers des mécanismes de partage social, les plateformes de curation favorisent leur propre visibilité en offrant une URL propre aux contenus copiés en gardant leur granularité (j’entends par là qu’on ne pointe pas vers un compte de curateur mais vers le contenu de façon unitaire. Exemple par ici.

4) Favoriser la curation, pour nous les enfants du web, c’est être inconscient

Nous sommes dans une phase d’infobésité. Non ce n’est pas une illusion. Et non elle n’a jamais été aussi forte. Il suffit de comptabiliser les mails reçus, les sollicitations informationnelles, la taille de nos disques durs. Certes les outils permettant d’en faciliter le traitement s’améliorent mais ils sont face à un retard dans leur déploiement, leur prise en main et ils ne sont pas aussi rapides que la croissance de l’information.

Par ailleurs l’Univers dans lequel nous évoluons est fini. Les disques durs que nous produisons, l’énergie que nous utilisons pour stocker cette information : tout cela nécessite de vraies ressources en biens, en matières premières, en énergie et malheureusement l’information aujourd’hui a tendance à atteindre des taux de croissance dont la courbe frise la verticalité allant à l’encontre du Monde fini dans lequel nous évoluons.

Favoriser l’utilisation de solutions qui n’apportent rien à la gestion de l’information et qui profitent des technologies de l’information pour démultiplier l’information à l’infini c’est être coupable de conduire à l’effondrement d’un système qui est basé sur un fonctionnement proche des pires pratiques de la finance.

J’espère par ailleurs que les business angels ne s’y tromperont pas et ne valoriseront pas des entreprises dont le business model est basé sur un terrain extrêmement malsain à mon sens.

5) La curation c’est noyer l’information

La curation ne favorise pas l’accessibilité du contenu. Non. Les mécanismes sociaux intégrés à la plupart des plateformes de curation sont aussi minces que la ficelle d’un string… et par ailleurs là encore ils s’appuient sur d’autres solutions de réseaux sociaux qui ont construits et inventés des mécanismes si ce n’est innovants, relativement complets de management en ligne de ses relations sociales.

A l’heure où Google jongle afin de préserver la qualité de ses résultats, il faudrait se poser la question de savoir dans quelle mesure tous ces mécanismes que nous alimentons ne contribuent pas à rendre l’information que nous rechercherons inaccessible.

Au lieu de se chercher des excuses en disant : “oui mais il y a déjà trop d’information, il faut passer par une segmentation du web par grappe sociale pour y avoir plus facilement accès” il faudrait plutôt se dire que nous sommes en train de soigner la peste avec une souche de choléra.

Finalement aujourd’hui je trouve surprenant de trouver des professionnels de l’information qui ont parfois milité pour le partage de la création sous forme de licence CCommon et ne se préoccupent même plus de savoir (pour certains) s’ils n’enfreignent pas les CCommons.

Conclusion

Il me semble aujourd’hui vital de revenir à un modèle plus sain et plus raisonné de partage de l’information. Regardons nous dans le miroir et demandons nous ce que nous apportons en rediffusant de l’information. Je pense que si nous n’avons rien d’intéressant à dire, à publier il vaudrait mieux nous abstenir de rediffuser en tout cas sous la forme de ce que proposent par défaut les plateformes de curation.

Continuer dans cette voie, spolier le contenu d’auteurs qui donnent de leur temps, leur piquer du trafic c’est appauvrir ce qui fait la richesse d’un Web que des auteurs bénévoles pour nombre d’entre eux.

PS : pour ceux qui voudraient m’accuser de participer à ce mouvement, j’assume : j’ai testé Scoop.it et paper.li et dès publication de ce billet je m’en vais de ce pas supprimer ces comptes. Il faut bien savoir de quoi l’on parle.

Par ailleurs j’estime à ma manière essayer de contribuer à la création de valeur sur le Web et si j’en juge par les débats de ces derniers jours je me dis que c’est une ligne de conduite de laquelle je ne devrais pas dévier car la richesse, la réflexion,  la participation favorise l’enrichissement, le partage et la création. Ce qui n’est certes pas le cas de la curation.

Crédit photo : http://tribulations-lambda.over-blog.com/article-5454220.html (enfin disons que je l’ai trouvé à cet endroit la photo…)

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126 commentaires

  1. o0 voila le mystère des trafics lents dans certains pays résolu … enfin pour moi n tout cas.
    Bref tout ça pour dire que personnellement je ne vois pas de différence entre un blog et une plateforme de curation si ce n’est l’usage qu’on veut bien en faire. Etudiant moi aussi, je ne vais pas m’attarder sur la curation dont je n’ai que peu de visibilité étant actuellement occupé sur un projet de KM (qui est pour moi opposé a la curation au sens ou je reste sur la définition KM = connaissances, curation = informations).

    J’aimerai savoir FM si tu parle de la curation grand public ou de la curation en entreprise. Et pour la curation en entreprise quelle différence avec la veille ? Je remercie par avance ceux qui voudront bien me donner des éléments de réponse
    Pour ce qui est de la visibilité, j’imagine dans le futur un nombre infiniement grand de paper.li et donc finalement j’irai jusqu’a appeler cette couche supplémentaire un Internet de l’internet.

    En tout cas merci infiniement pour cet article et bravo !

    1. Tentative de réponse à la question veille vs. curation.

      La curation est une “technique”, qui comprend la sélection, l’édition et le partage de contenu. C’est un moyen, pas un but en soi.

      Il y a plusieurs buts possibles dans la curation.

      Par exemple, filtrer les flux entrants d’information, ce qui peut-être utile si on se sent submergé par le “trop d’info”. C’est ce que fait Paper.li par exemple en extrayant certains des messages qui vous sont destinés (grâce à divers algorithmes) et en les mettant en forme de façon agréable à lire: l’idée est de faciliter la consommation d’information.

      Autre exemple, s’exprimer en devenant l’éditeur d’un média (flux sortant donc). Cela peut être utile quand on aime (ou qu’on doit) partager sur un sujet d’expertise ou de passion, mais qu’on préfère mettre en valeur des contenus existants plutôt que d’en créer des nouveaux (soit parce qu’on a pas le temps, le talent, ou l’inspiration pour créer de façon fréquente, soit parce qu’on trouve que le contenu existant est déjà suffisant en quantité et qualité et qu’il mérite d’être partagé). Les outils (comme Scoop.it par exemple) peuvent simplifier les actions de sélection, d’édition et de partage mais le tout reste sous le contrôle du curateur humain (par opposition à l’algorithme) qui s’exprime par ses choix et sa “mise en scène”.

      Je dirais que la veille consiste à “écouter” (voire fouiller) l’information de façon sélective dans le but d’augmenter les connaissances d’une organisation; par exactement de s’exprimer donc, mais on y trouve en effet les mêmes actions de sélection et d’édition. On pourrait donc dire que la veille est un but possible de l’action de curation.

      (ps: je suis de Scoop.it)

    2. La curation en entreprise avec des outils bien adaptés (moteurs de recherches, grabbing d’informations et de contenu via des mots clés sur de nombreuses sources, partage d’informations en interne …) c’est un moyen extraordinaire pour faire de la veille économique. Et du coup se passer de prestataires, être plus autonomes, etc.

      1. Un commentaire totalement neutre, impartial et lourdement argumenté qui émane de Goojet. http://frenchweb.fr/goojet-lance-scoop-it-entretien-avec-son-directeur-general-guillaume-decugis/ (sic) Hey oui les développeurs de solution voudraient bien occulter les problématiques juridiques, les problématiques de contextualisation , celles également d’expertise et d’expérience sectorielle…
        La veille économique n’a pas attendu la curation (heureusement)… ni ses outils et d’ailleurs de nombreuses entreprises en font sans prestataire.

      2. Je serais très curieux de savoir comment les prestataires de veille économique traitent les problématiques juridiques lorsqu’ils vendent leurs offres aux clients.
        Rémunèrent ils leurs sources ?
        Quand je lis des specs du type :

        – “Trouver et exploiter les flux RSS”
        – “Les blogs comme source d’information”

        Identifier les sources à mettre en surveillance

        – “Différence entre recherche d’information et surveillance”
        – “Comment cibler l’information à mettre en surveillance sur un site”
        – “Mettre en surveillance cette information : les écueils et les trucs et astuces”
        – “Capitaliser les résultats collectés”

        Et le must :

        – “Exploiter un CMS ou un blog pour capitaliser”
        – “Le blog comme outil de capitalisation”

        N’est ce pas tout simplement ce qu’on appelle de la … curation ? 🙂
        Et ces sources collectées/capitalisées sont elles averties ? rémunérées ? Ca se passe comment pour les droits d’auteurs ?

        Totalement neutre et impartial, nous parlons bien là de la “curation” au sens propre du terme.

      3. Je pourrais détailler les différentes solutions proposées par les prestataires de veille économique mais il y en a vraiment une panoplie assez importante en allant du Factiva / Lexis Nexis qui versent des droits d’auteurs strictes et refacturent donc à leurs clients la consultation et publication des contenus jusq’aux imagintaifs (copie cache / index… qui permet de requêter mais pas de consulter le document)

        Concernant tes différentes remarques :

        – Trouver et exploiter des flux RSS / cibler l’information à mettre en surveillance etc… OUUUUUUUUUUUUUUUUUF heureusement par contre la législation permet de lire des contenus que l’on met sous tes yeux et à priori par les moyens proposés par l’éditeur (flux RSS par exemple) tout comme il n’est pas nécessaire de dire au Président du Monde (Le Monde) que tu achètes sont journal et le lis. Par ailleurs tu sembles bien loin de connaitre la veille économique. Sur certains projets par exemple on met des catalogues de produits en surveillance … le contenu en lui même à peu d’intérêt en tant que tel. L’information nouveau produit + spécification de ce produit + prix est essentielle. Et ce qui l’est plus encore c’est ce qu’elle va déclencher derrière. Sinon oui effectivement on reste dans “la curation”, “la revue de presse” posée négligemment sur la table du salon d’attente.

        – Exploiter un blog ou un CMS pour capitaliser : Actulligence est un blog (même si je suis un peu charette en ce moment pour trouver le temps de publier et que VADE RETRO STATANAS je ne curerai point dusse-je perdre de l’audience…) et comme tu le vois on peut lire des RSS, capitaliser l’information temporairement et en faire quelque chose d’original (enfin j’essaie…)

        Si constituer une mémoire d’entreprise, construire de la connaissance se limitait à compiler quelques courts extraits et à les balancer sur un espace inter ou intra net je serais au chômage.

        Voilà… c’était pour répondre à quelque point. Mon métier c’est celà : aider les entreprises à s’alimenter en information pour que derrière elles puissent en faire quelque chose. et pas uniquement la piller, la déformer pas sa synthèse outrancière sans rien y rajouter d’autres que cet acte de compilation que vous semblez trouver comme tellement à forte valeur ajoutée que nombre d’entre les curateurs disent qu’ils le font parce qu’ils n’auraient pas le temps de faire autrement de toute façon.

        Une information compilée, prédigérée et auto-mise en page. De la construction d’information sans recul et trop souvent sans prendre même le temps de lire que que l’on republie dans le détail. Le début d’une bouillie indigeste d’informations d’intermédiaires pour la quasi totalité totalement inutiles (je dis bien quasi totalité ce qui épargne quelques courageux qui lisent, et prennent le temps de nous livrer un avis, une analyse.) Le circuit court de l’information entre le producteur et le consommateur a lui aussi du sens : il évite les surcoûts qui sont inhérents à tout système d’intermédiation, et il évite également la dégradation lié au transport (ici la dégradation principalement liée à sa simplification.)

        Que les personnes qui ont bossé sur Scoop.it ou y ont des intérêts financiers ou personnels viennent dans cet espace de commentaires défendre l’agression caractérisée que j’ai osé commettre soit mais de grâce ne portez pas des attaques sous-argumentées et sous-étayées.

        Actulligence compte à ce jour plus de 600 billets je crois. Tous écrits à l’exception de quelques communiqués de presse que j’ai rediffusées. Certains mériteraient votre attention comme par exemple :
        – Blogueur et auteur où est le droit d’auteur ? http://www.actulligence.com/2010/06/11/blogueur-et-auteur-ou-est-le-droit/
        – Une approche juridique des logiciels de veille http://www.actulligence.com/2011/03/29/intelligence-economique-veille-strategique-cadre-juridique/ qui traite du point que tu soulèves sur le droit de surveiller un site…

        Des articles à lire. Et pas uniquement le chapeau ou en diagonale. Des articles pourquoi pas même à réfléchir… A commenter ??? Qui sait…

  2. MERCI !!! J’ai en effet trouvé mes articles tweetés avec une URL qui n’était pas la mienne, et cela me rend folle de rage. Quand je dénonce le plagiat, le curateur me répond que son agrégateur cite les sources. Mais Google Analytics n’a pas enregistré la moindre visite en provenance des plate-formes de curation. C’est donc du vol de contenu pur et simple, très décourageant pour les blogueurs qui cherchent à faire de la qualité.

  3. En effet, beaucoup de choses sont déjà bien écrites, mais dispersées, par exemple par la nature informelle et désorganisées des blogs.

    La curation ne doit pas être vue comme une atteinte au contenu original, mais une alternative qui possède une certaine valeur ajoutée (sous réserve d’un travail d’édition et d’un bon respect du droit d’auteur) au réécriture massive qui existe sur le Web.

    C’est bien là l’enjeux : aider à distinguer un pourcentage mineur du contenu original (au sens des moteurs) et digne d’intérêt par rapport aux fermes de contenu, au contenu spinné, au contenu écrit quasi-automatiquement, etc. qui représente la majorité du contenu aujourd’hui.

    La curation aide donc les moteurs et le référencement.

    Bien sûr, il énerve les professionnels qui cliquotent à 100€ / h (référenceurs, spécialistes de la veille), mais who cares man, ils ont cas recommencer à réflechir.

    1. “En effet, beaucoup de choses sont déjà bien écrites, mais dispersées, par exemple par la nature informelle et désorganisées des blogs.”
      Bullshit ce n’est pas en multipliant tout ou partie de ce qui est déjà par ailleurs que l’on va faciliter son accessibilité….. !!!


      “La curation ne doit pas être vue comme une atteinte au contenu original, mais une alternative qui possède une certaine valeur ajoutée (sous réserve d’un travail d’édition et d’un bon respect du droit d’auteur) au réécriture massive qui existe sur le Web.”
      Si tant est qu’il y ait eu un ajout de quoi que ce soit cela peut être le cas. Aujourd’hui dans la plupart des des cas l’ajout est quasi nul.

      “au contenu écrit quasi-automatiquement”
      C’est très drôle car justement j’ai bien l’impression que la curation c’est cela : du contenu dupliqué, écrit quasi automatiquement… et c’est bien là le problème !

      “La curation aide donc les moteurs et le référencement.”
      Faux. D’ailleurs il y a quelques années afin d’éviter les prémices de méfaits liés à la curation Google a arrêté de faire du follow sur les liens dans les commentaires des blogs WordPress. A part Twitter et Facebook qui sont pris en compte dans la pondération des résultats de Google aujourd’hui les autres sources sociales, à l’exception de quelques grands leaders sur le marché, sont plutôt considérées comme des sources potentielles de spam.

      “Bien sûr, il énerve les professionnels qui cliquotent à 100€ / h (référenceurs, spécialistes de la veille), mais who cares man, ils ont cas recommencer à réflechir”
      Ah bon ? Ben moi je n’ai pas l’impression justement car les référenceurs / curateurs sont très nombreux. Ils se sont engouffrés dans cette nouvelle faille pour faire du backlink à pas cher et quasi tout automatisé vers leurs sites de têtes ou vers les sites de leurs clients. Quant aux veilleurs je pense que nous ne devons pas fréquenter les mêmes. Et je pense que nombre d’entre eux ne se sentent pas forcément en concurrence avec des curateurs ou avec ces outils.

      Merci pour votre commentaire Bernard.

    1. Bonjour Gabriel,

      En substance c’est exactement ce qui est dit. Les liens excessifs provenant de plateformes de curation peuvent être ocnsidérés comme du spamdexing par Google (cf le screenshot de l’interface Google Webmaster Tool dans l’article).

      Ce qui est étonnant c’est que certains en soient surpris. Il suffit de s’y connaitre un minimum en outils et en Webs pour comprendre que ces liens pouvaient être négatifs.

      Il est évident, et ce malgré la bullshit commerciale que l’on nous sert, que la curation en favorise pas l’accès au contenu. En mettant l’information en plusieurs clics, en la tronquant, en la sortant de son contexte, en faisant du duplicate content, l’acte de curation est négatif pour l’accessibilité au contenu et il est normal que les moteurs de recherche sanctionnent.

      (J’émets toutefois un bémol ici, c’est le fait que Google développe un semblant de plateforme de curation et qu’en l’occurrence il est un peu juge et partie…)

      Autre point, les sanctions encourues par ceux qui n’on rien demandés et trouvent leurs articles dans des plateformes de curation. Potentiellement d’ailleurs exprès pour leur nuire (negative SEO) …

      Disons que ça risque de faire de la délation un peu dans tous les sens… A terme on pourrait voir aussi certaines plateformes de curation purement et simplement blacklistées (ce qui n’est pas à exclure si l’on en juge par la remontée de Google Webmaster Tools…)

      On risque de bien rigoler dans les semaines à venir.

  4. C’est quand même rigolo, à chaque nouvelle technique (ex: curation, ipad, twitter), on rencontre deux catégories de gens excessifs :
    * les optimistes techno-geek naïfs qui pensent que cela va tout bouleverser et ringardiser plein de choses
    * les pessimistes haineux, mus par un esprit critique sur dimensionné ou dérangés dans leur business par la nouvelle technique, prêt à honnir cette nouveauté.

    La réalité est quelque part entre les deux, un progrès qui va cohabiter avec ce précède.

    1. Bonjour Bernard,

      En ce qui me concerne (si votre commentaire m’était en partie destiné) je ne me considère pas d’une des deux catégories que vous décrivez. J’émets des doutes sur des outils de curation et sur la façon dont certains la pratiquent…

      Maintenant il faut saluer une chose (encore) en France : la liberté d’expression (à différencier de la haine). Si émettre des doutes et un avis critique contre certaines technologies et pratiques doit être considéré comme de la haine cela est bien dommage.

  5. Bonjour,
    Parfois la critique devient véhémente car manquant de subtilité au sens de la discrimination, car témoignant comme d’une obsession : vous en êtes une illustration et le niveau de langage délibérément choisi et “surligné” pour ce qui concerne le titre de votre article en témoigne. Il n’y a pas une mais des curations – un mot dont l’étymologie est française – ; il y des curateurs qui valorisent des sujets et des auteurs vers lesquels ils renvoient d’ailleurs les lecteurs. De là, cette pratique qui vous chagrine, lorsqu’elle est portée par une personne, roseau pensant si vous acceptez l’image, cette pratique est une richesse de plus dans l’immatériel.

    1. Bonjour Serge,

      Merci pour votre commentaire limpide. …

      Concernant l’éthymologie comme je disais je n’en ai cure. Car disserter sur l’éthymologie d’un mot aujourd’hui anglicisé et dont le sens est relativement éloigné de l’éthymologie d’origine n’a que peu d’intérêt.

      Si je suis d’accord sur le fait qu’il existe plusieurs curations je ne peux que déplorer le manque de qualité générale des espaces et outils de curation (en plus du long billet et des longs commentaires que j’ai pris le temps de lire et qui vont bien au delà me semble-t-il de la critique véhémente et manquant de subtilité. Quoiqu’il en soit même si cela était le cas j’assumerais totalement. Il faut bien faire contre-poids vis à vis du discours commercial totalement malhonnête sur de nombreux aspects de la curation qui est asséné par les éditeurs de solutions et par les curateurs fainéants et en manque de notoriété.

      Et de conclure sur le fait que je regrette que l’espace de curation d’un écrivain créateur d’objets tel que vous ne m’ait pas fait changer d’avis. Sans doute une combinaison de l’outil utilisé, du manque de rédaction, d’implication personnelle dans la curation et de pratiques limites spammys (5 shared faits par vous même de votre contenu curé “Adit : Neurotox, une alternative aux tests sur animaux” et qui pointent sur votre scoop.it… Le genre de comportement à lui seul qui me pousserait presque à rédiger un opus 2 de mon billet avec un titre encore plus provoquant…)

      Vous poussez même le vice pour cet article de votre “scoop.it” http://www.scoop.it/t/technos-et-humain/p/1740459143/internetactu-richard-sennett-technologies-et-cooperation à retweeter 11 fois le lien. Un espace riche d’interactions que votre page Scoop.it………. A jeter avec l’eau du bian pour s’abonner aux quelques sources que vous reprenez régulièrement.

      Me reste un espoir… M’être trompé et qu’il ne s’agisse pas de vous.

  6. Merci beaucoup pour cet article.

    J’ai écrit des mentions légales sur mon blog qui m’ont pris du tps à rédiger (je ne suis ps juriste). Je ne me fais ps d’argent avec mon blog et j’essaie du mieux que je peux de respecter les droits d’auteurs (de même pour les images : sources, images du domaine public en general), bref les informations sont sourcées.

    Mon blog étant généraliste je n’ai pas été confronté aux agrégateurs de contenus : du style de scoop it à Thumblr et WordPress.

    Mes articles sur Pinterest ont été partagés par différents blogeurs sur leur blogs via Scoop It.J’ai pu constaté à mon grand désespoir que ces articles qui ont été curated ont été déclassés par Google et que ce sont des autres blogueurs à plus forte autorité qui sont mieux placés que moi sur Google.

    On se dit ok Pinterest est un sujet à la mode, cela apporte des visites.. Pffffff… les visites ont été rantanplans… autant que je continue à écrire sur du Michael Jackson ou Brando, les fans de MJ ou de Bud ne font pas de la curation.

    Je suis tout à fait d’accord avec le titre. La curation c’est de la merde car elle casse le référencement.

    Si vous êtes soucieux de vos visites, regardez ce qu’on dit sur Pinguin.

    1. Encore un paranoïaque des changements d’algo de Google…

      Pinguin, pinguin, en voilà un beau pingouin.

      Sérieusement, pinguin ne risque pas de se préoccuper des agrégateurs, qui sont automatisés via RSS, qui (google le sait bien) est fait par d’autres.

      Pinguin cherche à neutraliser le référencement de masse, avec par exemples des ancres identiques.

      A chaque nouveau changement de Google, il y a pic d’anxiété, avec résurgences d’idées obsessionnelles (mon site va tomber, etc.) et ses compulsions associées (je vais appeler à l’aide sur les forums, demander aux agrégateurs de supprimer les liens).

      1. Exemple Une personne a scoop.it un article de mon blog. Une autre a rescoop.it cet article et l’a mis sur son blog wordpress qui a de la pub adsence.

        C’est le curateur qui est mis en avant sur Scoop it et non pas l’auteur idiot d’un blog qui a pris son temps à écrire un article.

        Mes articles ne sont plus en premiere position sur Google mais les autres blogueurs qui ont fait de la curation automatique.

        Oui je pense que j’ai le droit de râler, car je ne me fais pas un seul sous avec mon blog.

        J’essaie du mieux de respecter les autres blogeurs, en ne reprenant pas leur titre dans leur article et je ne vois pas pourquoi les autres ne feraient pas de même.

      2. @Bernard : je trouve la remarque de TomateJoyeuse tout à fait justifiée. On lira avec intérêt le billet de SearchEngine Watch qui précise que depuis peu par exemple Scoop.it est détecté en negative SEO. En gros les liens sont détectés comme suspects par le moteur de recherche. C’était par ailleurs prévisible et tout à fait normal étant donné les points que je soulève et qui ont été confirmés par plusieurs personnes dans les commentaires : certaines plateformes et utilisateurs peu respectueux des contenus originaux et de leurs auteurs… Y compris de ceux qui publient gratuitement rappelons le; linking construit de façon douteux; duplicate content partiel, et j’en passe.

        @tomatejoyeuse : je ne peux que plussoyer. Je n’ai pas le même problème, mon site bénéficiant pour l’instant d’assez de visibilité pour ne pas être devancé par ces utilisateurs et logiciels. Je ne peux par ailleurs que montrer du doigt des arguments douteux qui pour la plupart n’ont pas fondements techniques, et ne reposent en rien sur le point de vue des utilisateurs et lecteurs finaux. Je ne vois dans les curateurs pour l’instant que personal brandeurs en masse, SEO masters à la recherche d’une nouvelle source de backlinking, éditeurs logiciels n’ayant que pour but de rendre captif une audience avant de déclencher le modèle payant, et autres communicants en manque de visibilité.

  7. Moi, je crois tout simplement que les outils/techniques de curation peuvent apporter de la valeur ajoutée ou être du spam, de même qu’un blog ou un forum peut apporter de la valeur ou être du spam.

    Cela dépend de la démarche adoptée.

    Dans le cas de la curation, pour apporter de la valeur ajoutée, le curateur doit fournir à mon avis un travail assez important de lecture, de surveillance, de sélection et de commentaire.

    Je ne pense pas qu’un bon curateur aurait moins de travail qu’un bon blogueur, mais ce n’est pas le même travail.

    1. tout dépend de quel outil de curation, on parle.

      A partir du moment où certains comme Scoop it favorise une curation automatique d’articles vers d’autres blogs (tels que Thumblr ou WordPress), c’est là que le bât blesse.

      Les outils de curation devraient avoir un outil qui interdit la reprise des articles (comme Pinterest)

      Les outils de curation s’avèrent très utiles mais ils ne doivent pas nuire au référencement de l’auteur original Ce genre d’outils s’avère utile mais pas au détriment du référencement de l’article de l’auteur original.

      Maintenant les “curateurs” se contentent de tout partager automatiquement sur blogs, facebook, twitter.. cela contribue au référencement de Scoop it mais pas de l’auteur du blog.

      Et si certains curateurs se mettaient à l’ouvrage ? “Travaillez, prenez de la peine: C’est le fonds qui manque le moins. ” comme dirait La Fontaine.

  8. Je pense comprendre votre point de vue.

    Et je partage entièrement celui de Bernard qui différencie le “rôle” ou métier du curateur et du blogueur.
    Les blogueurs sont à la source de la curation, il est important de les respecter.

    D’accord, Scoop it, à travers sa fonction de partage vers d’autres réseaux, génère du trafic vers son site. Mais au final, si on veut lire l’article, nous sommes obligés de venir sur le blog.
    J’utilise Scoop-it depuis 3 ans et je n’ai toujours pas trouvé comment lire un article en entier sans passer par la source….

  9. Frédéric, si tu ne veux pas qu’on te cure, le plus simple c’est de ne même pas écrire ! Et d’enlever les boutons de partage sur les réseaux sociaux…

    En tout cas cet article est un bon trollage pour récolter des scoop.it

    1. Je n’ai jamais cherché à capter du trafic venant de Scoop.it et accessoirement du trafic de si piètre qualité et au taux de conversion si faible m’intéresse peu. Accessoirement j’écris depuis 2001 maintenant et je ne compte pas m’arrêter d’écrire à cause de parasites. Quand aux boutons de partage sur les réseaux sociaux, c’est moi qui les ai mis et pour le coup je considère qu’eux apportent des choses et que leur positionnement est plutôt sain par rapport aux éditeurs de contenus.

  10. Bonjour,
    Je ne suis pas veilleur ni rien, juste un jeune noob qui s’intéresse depuis peu aux outils de curation (le nom est merdique, là dessus nous sommes d’accord).
    A la base, je voulais créer un blog qui recenserait des articles de presse sur un thème spécifique. Une revue de presse, en somme. Je suis suis alors trouvé face à un dilemme : comment, dans le cadre d’un site ou d’un blog, relayer des articles de presse sans, justement, “piller” le trafic et le travail des journaux qui les publient initialement. Même en citant la source, il n’était pas envisageable pour moi de les recopier purement et simplement dans mes billets de blog.
    Or, contrairement à ce que vous semblez penser, la “curation”, me semble un bon compromis. Agréger des liens n’est pas piller ni leur contenu ni leur trafic, c’est au contraire leur donner une visibilité dans un contexte donné. Et dans tous les cas, la curation ne reproduit pas l’article, elle ne fait que le mentionner. Il faut de toute façon cliquer dessus et accéder à la source pour le lire dans son intégralité. Voilà, je voulais juste donner mon point de vue par rapport à mon usage personnel.
    Votre article m’a néanmoins interpellé, et je pense qu’il pose tout de même de bonnes questions, même si je serais plus nuancé.
    En revanche, même si je les trouve très utiles, je ne suis pas satisfait des versions gratuites de sites comme Scoop-it et Paperli, et je n’ai absolument pas les moyens ni l’intention de me payer un abonnement pour ça, ce qui au final, ne résoud pas mon problème.

  11. Bonjour,

    Je gère moi-même un site de bookmarking sur la thématique SEO / WebMarketing. J’essaie d’y partager des articles que j’apprécie pour plusieurs raisons :
    1. Pour les retrouver plus tard (tout simplement).
    2. Pour que mes clients les consultent, y trouvent des informations susceptibles d’alimenter leurs réflexions et leur permettent de faire progresser leurs sites.
    3. Pour mettre en valeur des articles que j’apprécie et qui sont difficilement trouvables via Google car non-optimisés pour les robots.
    4. Pour mettre en valeur mes propres articles de blog et mon expertise (j’avoue ^^’).

    D’où mes interrogations : mon travail de curation / bookmarking / veille (peu importe le nom) est-il si peu qualitatif, si inutile, qu’il ne mérite que le terme “merde” pour être désigné ? Est-ce que je risque de prendre un procès pour avoir l’affront de mettre en avant un article que j’estime être de qualité ?

    J’ose espérer que non et je bookmarke avec plaisir votre article qui porte un regard tellement intéressant sur l’une de mes activités favorites 🙂

    NDLR : L’administrateur a supprimé un passage de ce commentaire pointant vers le site de l’auteur du commentaire en question. Les liens vers des sites de curation n’ayant aucune activité rédactionnelle en propre seront systématiquement supprimés.

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