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Intelligence économique et veille : pour que l'information se transforme en action

Cartographie de l’Intelligence Economique du Miste : WTF ???

Dernièrement des étudiants du Miste (bac +5) ont publié leur cartographie du monde de l’intelligence économique.
Chose que malgré mes signaux d’alertes et ma veille sur Internet j’ai ignoré jusqu’à tomber sur un article de l’Académie de l’Intelligence Économique qui mettait en avant ce travail.

Or moi quand j’entends cartographie, en ce moment, j’accours, je me jette, je me précipite. Surtout si en plus il s’agit d’intelligence économique. Avec une certaine impatience donc j’attends l’ouverture du précieux fichier PDF qui va m’en dire plus sur le monde de l’intelligence économique

Je parcours les différents classements et là je m’exclame WTF????!!!!

Qu’est ce que c’est que ces classements ?

Avec surprise je n’y retrouve que peu d’acteurs a priori incontournables dans le monde de l’intelligence économique qu’il s’agisse de blogueurs ou d'”institutions” et encore moins d’entreprises.

Me serais je trompé dans ma perception de la notion d’influence (importance?) dans le secteur de l’intelligence économique ?

Passé ma première surprise donc je décortique un peu plus les classements en question.

Ouais OK. Bon. Quand je vois Fleishman Hillard, Edelman, le Conseil Régional d’Ile de France dans les 10 premiers site “d’influence en Intelligence Economique” je me dis effectivement que le problème ne vient peut être pas de moi.

Il m’a donc semblé intéressant de reprendre la méthodologie utilisée dans cette cartographie pour éviter que cela se reproduise (sic …)

1ère étape : la description du champ sémantique

Les auteurs du dit article ont considéré que l’intelligence économique pouvait être décrite par les mots clés suivants :
“intelligence économique”
“knowledge management”
“gestion des connaissances”
“stratégie”
“stratégie économique”
“veille”
“brevet”
“sécurité de l’information”
“information stratégique”
“lobby”
“influence”
“conduite de changement”

Et qu’une requête sur ces mots clés permettrait de générer un corpus de pages webs / sites à analyser.

Je ne dirais pas qu’il y a une erreur fondamentale sur cet aspect là même si une fois encore la définition même de l’intelligence économique revient sur le tapis.

Toutefois je serais tenté de dire que certains termes requêtés sont bien trop vastes et concurrentiels. Et par ailleurs étendant les requêtes au delà du terme intelligence économique (ou veille stratégique, veille concurrentielle..) on attaque des sites webs qui ne sont pas bien positionnés sur le terme intelligence économique, voir qui ne se considèrent pas eux même comme des acteurs de l’intelligence économique.

On mélange donc des sites et acteurs d’un marché de niche au milieu de site sur la “stratégie”…

2) sélection des blogs d’influence

Les auteurs se sont appuyés sur le classement fournis par les moteurs de recherche proposant des services de blog et par la “référence en matière d’IE en France, le Service de Coordination de l’intelligence Economique de Bercy“. [dernière actualité juin 2010 colloque intelligence économique à Narbonne. Y a du bon vin à Narbonne. Rouge. La Clape.]

Les gars, j’ai pas une super bonne nouvelle… Je veux surtout pas dénigrer le SCIE, c’est pas mon genre du tout, par contre sincèrement côté blogs en Intelligence Économique, je ne suis pas sur que vous avez affaire à la pointure en la matière.
Par ailleurs et sauf erreur de ma part, le SCIE n’est qu’un second couteau, puisque dans la politique public d’intelligence économique c’est le coordinateur interministériel qui tire les ficelles.

On se demande d’ailleurs pourquoi les auteurs ne se sont pas référés au site www.intelligence-economique.gouv.fr … ah, pardon, on me dit dans l’oreillette qu’il est out depuis à peu près 9 mois.

Les auteurs se sont également appuyés sur Ami Software qui leur a remonté un grand nombre de documents leur prouvant la croissance quasi exponentielle du nombre de blogs en intelligence économique, même s’ils ne parlent pas d’Intelligence Économique.

Ami Software n’étant en aucun cas une source d’information on aurait aimé en savoir plus sur le process de collecte via Ami Enterprise Intelligence (oui, note aux auteurs, Ami Software c’est la société et non pas le produit…) pour savoir s’ils ont précédé à une extraction sur des sites limités ou s’ils ont utiliséles connecteurs Google / Yahoo d’Ami.

Au final les auteurs ont donc utilisés  pour identifier ces blogs :
– SCIE
– Top Blog Wikio
– IceRocket
– Technorati Blogs top
– Joueb
– Weborama…

Allez. On continue à mélanger joyeusement les moyens d’identification, le tout en induisant des biais multiples par le mix entre plusieurs classement dont on a aucune idée de la façon dont ils sont établis…

Finalement 133 blogs ont été retenus. on a éliminé les blogs qui traitaient d’un sujet éloigné de l’IE (Comment ? Tri humain ???? on aurait bien aimé le savoir…)

3) les critères d’influence

On s’approche des choses qui deviennent vraiment croustillantes….

Les auteurs ont utilisés pour déterminer l’influence d’un blog certains critères qu’ils ont issus de Top Blogs.

Pour Google :
– La classement du blog. Mais quel classement ???? sur quelle requête ????
– Les liens entrant
– Les pages indexées
– Le Page Rank

Tout ceux qui bossent un peu sur le web et dans le référencement le savent : la commande de compte des inbound links et de pages indexées est un total #fail et donne des résultats erronés. Il vaut mieux utiliser Yahoo sur ces deux points. Personne n’a pris le temps de le dire aux auteurs.

Pour Yahoo :
– Le classement du blog. (même remarque… quel classement…)
– Liens entrants
– Pages indexées

Pour les deux derniers critères on somme avec les mêmes de Google, on prend le carré de l’hypothénus on multiplie par l’âge du capitaine et on a le nombre réel d’inbound links… ?

Critères sur Top des blogs :
– Classement Alexa
– Classement Délisious (Delicious)
– Langue du blog
– Date du dernier article
– Catégorie
– Nombre d’abonnés Feedburner

On se demande qu’elle est la portée de la date du dernier article sur l’influence. Mais bon…

4) L’erreur qu’il ne fallait pas commettre

Finalement les étudiants nous disent la métrique qu’ils ont retenus pour classer les blogs par influence:

– Le nombre de visites sur un mois
– Le nombre de visites moyen sur 3 mois

Le tout fourni par Alexa.

Donc je le répète encore et encore pour tous les petits génies du classement en herbe, le nombre de visites d’un blog n’est pas une donnée publique et à part pour certains très grands site qui ont accepté de fournir des stats détaillées de leur audience, la donnée n’est pas une donnée accessible.

A la limite on peut utiliser Alexa “comme ça”, sur le pouce, pour comparer deux sites vraiment très similaires en terme de thématiques, de publics, etc… mais utiliser ces données sur un corpus de sites intelligence économique c’est une erreur.

Par ailleurs Alexa utilise beaucoup je crois pour obtenir ses stats un logiciel installé sur le poste utilisateur qui lui permet de connaître les sites visités, les pages etc…
Le problème est donc qu’en mélangeant des types de sites ou blogs trop différents on a des chiffres totalement incohérents.

Par ailleurs j’ai rarement vu une barre Alexa installée sur un poste entreprise… hors l’intelligence économique est plutôt a priori B to B et en reposant sur ces stats Alexa on passe purement et simplement à côté de notre sujet.

Si l’on rajoute à cela les blogs qu’il serait difficile de ne pas qualifier d’influents en intelligence économique et qui n’ont pas de données Alexa car ils ne génèrent pas assez de nombres de visites, on a le complet.

5) le classement des blogs

Outils froids à la 50ème position… et Glaizer.com à la première position d’un classement des blogs. Aller poubelle. Passez votre chemin. Y a rien d’intéressant à voir ici.

Note à l’intention des auteurs de cet article : une petite révision sur les différentes stats web et sur la structuration en nom de domaines et sous nom de domaines s’impose. L’exemple est flagrant sur Glaizer où site corporate et Blog sont allègrement mélangés.

6) Ne perdons pas plus de temps

Les auteurs visiblement motivés ont continué sur une deuxième cartographie des sites influents de l’Intelligence Economique.

Si j’en avais le temps je pourrais accabler cette étude qui n’aurait probablement jamais du être publiée mais je vais m’en tenir à lister quelques unes des erreurs détectées.

Le sourcing, toujours aussi discutable en s’appuyant sur ie-news, strategic-road, lesannuaires.com (hahaha…), les 1000 sites fournis par la CCI de Lyon.

Page 16 : “La particularité des Blogs est singulière puisque d’une part ces « sites » présentent des actualités renouvelés ou reprennent en série, via des liens hypertextes, des articles déjà cités et/ou repris par ces mêmes blogs ; ce qui explique la force des liens et le nombre de liens hypertextes entre Blogs.”

Page 16 : “Les prochains graphes nous montrent très clairement une contribution importante des liens hypertextes en provenance et à destination des Blogs, malgré un nombre moyen de sites au sein de notre corpus.”

Page 17 : “Au regard des explications fournies plus haut, nous avons décidé d’écarter les Blogs de la visualisation finale des réseaux d’acteurs de l’IE.
Ce filtrage permet de s’affranchir des reprises en série de liens qui peuvent générer une visualisation erronée, voire bruitée, des relations entre acteurs « académiques » de l’intelligence économique.”

Bon mauvaise nouvelle les gars : en gros si vous avez un blog influent vous êtes directs exclus de ce classement des sites d’influence en IE pour la simple et bonne raison que vous semblez être influents et que vous avez fait ce qu’il fallait pour.

En gros l’auteur de cette carto en fait le constat mais se trouve une excuse : ces cons de blogueur ont vraiment trop tendances à se rendre la politesse en considérant que les autres blogs sont bons et en faisant des liens vers eux.

Et si tout simplement c’était la réalité ? Si tout simplement les blogs influents étaient tout simplement influents? NOOOON ça ce n’est pas possible mon bon monsieur.

Bon l’auteur a probablement omis de regarder qui tenait ces blogs et que la plupart étaient des professionnels de l’intelligence économique, des chercheurs, des profs… Mais ils ont une tare congénitale : ils sont blogueurs.

Choix des outils pour analyser tous ces sites d’influence ?

Alexa, Webtrafic 24 pour les stats (poubelle donc) et Yahoo site Explorer pour les inbound links (bon choix selon moi).

Numéro 1 du classement : Edelman. 3ème : Fleishman Hillard. Des acteurs incontournables du monde de l’intelligence économique.
En 26ème position on a quand même www.icc.fr

Seul le classement des solutions technologiques m’a semblé crédible en fait. Bizarre car il semblerait qu’ils aient utilisés la même méthodologie. Comme quoi on peut avoir de la chance des fois.

7) La méthodologie en détail

Les auteurs plutôt que de prendre les inbound links fournis par Yahoo site Explorer, limités à 1000, ont préféré crawler les sites sélectionnés et extraire les liens avec Xenu’s Link  Sleuth.

Première remarque : ils auraient pu demander une API Yahoo Site explorer.
Deuxième remarque : c’est quand même pas la même chose de partir d’un corpus de sites et de regarder les liens sortants que les liens entrants…. surtout en question d’influence… Un influenceur aurait plutôt tendance à être linké et à linker peu.

Mais bon comme de toute façon on se trouve déjà à la 21ème page d’un document qui parle d’influence sans jamais la définir.

Une fois ces liens extraits on les pondère par l’audience du site.
Si vous avez eu la patience de lire ma prose énervée jusque là vous savez ce que je pense des audiences de site qui ont été utilisées…

8) Conclusion :

Il s’agit là d’un travail académique. Réalisé par des étudiants, que l’on pourrait pardonner, mais visiblement encadrés.
Si un étudiant m’avait présenté un rendu tel que celui là et malgré le travail visiblement fourni je lui aurais mis 0.

A aucun moment les auteurs ne prennent le temps de définir l’influence qu’ils aiment pourtant citer.

A aucun moment on ne se pose la moindre questions sur l’intérêt de la segmentation et sa viabilité. En point d’orgue de cette absence totale de raisonnement l’exclusion pure et simple des blogs qui se font des liens entre eux. Ouh les vilains.

Je suis affligé. Atterré par ce que j’ai lu.

Je comprends à la limite la petite hésitation sur les mots clés de l’intelligence économique. Et ma foi sur ce point là on peut même discuter.

Mais alors rien ne semble sérieux dans cette cartographie : la méthode d’identification du corpus de site de travail, les données extraites, les coefficients de pondération… et les choix totalement subjectifs ponctués d’une petite citation académique.

Voilà ce que je pense de la cartographie :

– Il faut se poser des questions claires sur la définition de son environnement, de son périmètre d’étude. Définir des limites et des critères précis de sélection.
– Il faut se poser des questions sur ce qu’on veut représenter car l’on n’est pas ici dans un mode de représentation souple. Chaque choix sur la collecte, la donnée doivent permettre d’obtenir des données qui vont faciliter la différenciation et l’émergence des critères sur lesquels on travaille.
– Le travail d’extraction, d’homogénéisation, de dédoublonnage est essentiel.
– Les données que vous utilisez à chacune de vos étapes doivent être sérieuses, contrôlées, vérifiées. C’est par ailleurs un concept de base de l’analyse stratégique. Injecter des données merdiques dans un système qui permet de les représenter permet dans le meilleur des cas un mauvais résultat et dans le pire une désinformation.

Donc jetez vite ce fichier à la poubelle.

Je peux vous inviter à regarder :

– La cartographie des blogs d’intelligence économique d’Aref : elles est humaine, faite par un expert, forcément sélective et subjective mais d’une qualité sans commune mesure avec celle ci.
– La carto un peu datée et pas actualisée proposée par Pikko dans la version d’évaluation de son logiciel. Là encore subjective mais bien plus représentative.
– Si vous voulez une carto plus sérieuse, plus académique, tournez vous vers le site de Christophe Jorge qui à l’époque a fait un travail tout à fait correct.

Et mon petit doigt me dit qu’avec un de mes compères on devrait vous proposer une carto dans les semaines à venir.

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41 commentaires

  1. Salut Fred, merci et bravo pour ton analyse très complète 🙂

    J’ajouterai un soucis sur la définition du blog. Heu, en fait, il n’y en a pas :/ Suite à la phase “pêche”, il y a eu sélection des blogs. 3 critères sont avancés, j’ajouterais : supprimer les sites qui ne sont pas des blogs mais qui utilisent une plateforme de blogs. Ca aurait évité à l’e-mag de ma CCI de se retrouver propulsé en 18e position ! Et oui, le site est propulsé par WordPress, mais ne se veut pas être un blog (il n’y a par exemple aucun moyen de commenter les articles). D’autant que l’IE ne représente qu’une rubrique (et pas celle la + mise à jour).

    @++

    1. @Mael : Merci pour ton commentaire. Ta remarque est tout à fait juste. En même temps j’ai renoncé à relever tous les problèmes. J’ai commencé mon billet à 9 h, laché à 11 h 30, puis repris ce soir pendant 2 heures. Si ‘avais du travailler plus dessus à tout relever. Je comptais sur vous 🙂 et c’est fait. un moment j’ai même vu un site http://www.blogger.com comme source IE dans un des classements… 🙂

      1. Salut Frédéric,

        J’ai lu avec un certain « désarroi » ton billet sur la « Cartographie des acteurs de l’intelligence économique ». Je suis encore étudiant, mais je sors de la formation en Mastère et j’ai participé à ce travail avec deux autres auditeurs.
        Personnellement, je ne me suis occupé que du classement sites et des solutions technologiques, pas des blogs, il faudrait que la personne ayant eu en charge les blogs te réponde elle-même.

        En tout cas, ME CONCERNANT, il me semblait donc nécessaire de tenter de répondre à ces critiques très passionnées, voir franchement virulentes.

        Allez, avouons le, deux solutions se présentaient à moi : « faire le mort » et attendre que « ça se tasse » (un peu lâche avouons le -) ou « ravaler mon égo » et essayer d’assumer ma « copie ».
        J’opte pour le dialogue ne serait-ce que pour défendre un travail qui nous a demandé à mes collègues et moi, beaucoup d’investissement. A l’origine, cette étude n’était pas destinée à la publication, il s’agissait d’un devoir à rendre, un travail sans prétention mais qui nous a tout de même demandé l’équivalent de deux mois de travail intensif sous forme d’un projet à trois dans le cadre de notre formation en Mastère spécialisé.
        Pourtant, selon moi, ce travail ne méritait pas, selon moi, d’être dénigré, voir « vomi » comme ce fut le cas dans ton billet.

        Premier « crochet du droit », je lis par exemple: « Cette étude qui n’aurait probablement jamais dû être publiée » (ouch !)

        Ensuite, « uppercut du gauche » : « Il s’agit là d’un travail académique. Si un étudiant m’avait présenté un rendu tel que celui là et malgré le travail visiblement fourni je lui aurais mis 0 » (wouah, Dieu merci, ce n’est pas toi qui m’a noté alors)…

        Il est vrai, que le choix qui a été fait par le directeur de notre formation de publier nos résultats rend aujourd’hui les choses plus compliquées pour moi, car cela donne de fait, un enjeu presque politique à un travail qui, soyons clair, était au départ, pour les trois étudiants du Miste qui ont mouillé leur chemise, un projet purement « scolaire » de veille et de cartographie sur les acteurs de l’IE.

        Les choses étant ce qu’elles sont, le travail a finalement été publié (avec notre accord), sans doute parce qu’il a été jugé digne d’intérêt et capable d’apporter un regard nouveau sur le monde de l’intelligence économique…

        Je le rappelle, nos travaux ont été présentés en colloque et lu attentivement par d’autres « experts » en intelligence économique qui n’ont pas eu un jugement aussi sévère que le tien…

        Mais si j’interviens aujourd’hui, c’est parce que j’estime que la parole de blogueurs ou d’internautes passionnés par l’IE m’intéresse peut être plus que celle de personnalités, disons plus « institutionnelles », aussi influentes soient elles.

        J’ai aussi lu avec intérêt, ce qui était dit sur le blog « Demain la veille ». Mais c’était ton billet qui était le plus violent selon moi, c’est donc sur ce blog que je souhaitais réagir.

        Sincèrement, ce ne sont pas tant les critiques qui me dérangent, que la manière dont elles sont formulées, le ton méprisant me choque franchement. Parce que nous avons fait un effort sincère pour faire un travail de qualité qui à l’heure actuelle aborde le problème sous un angle à mon sens totalement original. Nous avons pris le risque de ne pas nous appuyer sur de l’existant justement et les trois cartographies que tu cites montrent bien que les choses ne sont pas comparables.

        Ma première réponse à cette attaque violente est tout d’aborde de rappeler qu’il s’agit avant tout d’abord d’un travail académique fait avec des outils gratuits (en dehors d’AMI IE qui a été un support secondaire) et non d’une étude vendue à 600€ ou d’une étude « vitrine » effectuée par des professionnels de l’IE.

        Si nous avions vendu celle-ci j’aurais pu être mal à l’aise face à tes critiques mais je ne le suis pas car les conditions de travail étaient celle d’élèves en cours de formation n’ayant au début de ce travail AUCUNE connaissance pratique ou professionnelle dans le domaine de l’IE (le stage n’a été effectué que 6 mois plus tard).

        Alors évidemment certains biais n’ont peut être pas pu être évités.

        Pourtant et je n’en démordrai pas, et c’est à mon sens, l’un des principaux intérêts de ce travail : nous nous sommes penchés sur des critères aussi « objectifs »: nombre de liens entrants, listes de sites diffusées sur des sites institutionnels, utilisation d’une multitude de moteurs différents (pour ne être victime de l’effet Google)… Ceci afin d’obtenir un résultat global aussi pertinent que possible.

        Mais revenons sur les problèmes soulignés dans ton billet.

        Tout d’abord, tu compares en fin de page, notre étude à trois autres, je pense que la comparaison est de mauvaise foi :

        o La cartographie des blogs d’intelligence économique d’Aref :

        Sur cet élément, soyons honnête, si vraiment tu as lu notre travail tu sais pertinemment qu’il ne s’agit pas du tout de la même approche. Nous avons tenté quant à nous de partir de critères QUANTITATIFS nécessairement attaquables (puisqu’à ce jour aucun outil ne permet de mesurer l’influence d’un blog ou d’un site !) mais en tout cas, certainement pas dénués de logique. Notre cartographie, n’est PAS une « carte manuelle » donnant une vision de la blogosphère IE. Je ne comprends donc pas la comparaison…Mais, il est vrai que TON BLOG EST AU CENTRE DE CETTE CARTOGRAPHIE-)

        o La cartographie de Pikko : Là encore, méprise sur les moyens mis en œuvre, car, quant à nous, nous avons justement essayé de multiplier les outils de mesures pour ne pas dépendre d’une seule source, d’un seul outil ou de résultats provenant d’un seul moteur de recherche. C’est pourquoi, on s’est appuyé sur la diversité des sources (Google, Yahoo, plusieurs annuaires DIFFERENTS et de listes existantes institutionnelles). C’est un choix raisonné, pas forcément pas le meilleur, mais pas une erreur de petits débutants idiots comme tu le sous-entends.

        Ce qui me pousse à revenir sur la question des annuaires et des moteurs de blogs spécialisés, comme tu dois le savoir, mais nous ne pouvions le savoir au départ, les moteurs de blogs dit spécialisé (icerocket, blogpusle et compagnie) ne sont effectivement pas du tout représentatif de la blogosphère française car, ils référencent surtout les blogs anglophone (j’ai d’ailleurs écrit un article dessus sur mon petit blog appelé « la vérité sur les moteurs de recherche pour blogs » ou un truc comme ça). Finalement le mieux aurait sans doute été d’utiliser Google, bing et Yahoo, mais je le répète cela ne correspondait pas à notre choix de départ, ce qui ne veux pas dire que nos résultats sont « à l’ouest », simplement nous aurions pu faire mieux.

        o Enfin la comparaison avec l’étude de Christophe Jorge -qui est une référence en la matière- s’appuie sur l’étude PAYANTE appelée le « Top 100 des sites d’intelligence économique en France » (2006) qui coûte je le rappelle (600€ environs). Il me semble que le CA des entreprises était un critère d’influence, cela ne correspondait pas non plus à nos choix de départ en terme d’influence. JE ME REPETE DONC, nous, nous étions intéressé par la VISIBILITE WEB des acteurs (site, blogs et solutions technologiques) par la puissance économique ou l’influence politique. Mais je n’y ai pas eu accès donc je ne peux rien dire… En tout cas, on ne peut pas comparer notre étude de 35 pages avec le travail de Christophe Jorge qui s’appui EXCLUSIVEMENT sur une SEULE étude certes très poussée. En outre, Christophe Jorge ne s’intéresse t’il pas surtout aux liens entre personnalités ? Nous nous intéressions aux sites…

        Maintenant, je reconnais évidemment un certains nombre de critiques constructives et de bon sens, mais je rappelle qu’un travail de recherche (ne t’en déplaise c’est ce que nous avons fait) n’apporte pas La vérité mais UN point de vue sur un phénomène. Crois-moi, nous aurions pu faire plus simple et plus orthodoxe…Nous aurions pu aussi nous débrouiller pour faire apparaître notre école par exemple, ou notre blog, mais concrètement selon nos critères ceux-ci n’était pas influents sur le net en termes de référencement, de trafic et ou de liens.

        Je ne dis pas que le travail est excellent, mais je pense qu’il est scientifiquement intéressant et contribue à apporter un éclairage original et un peu hétérodoxe par rapport à l’existant.

        Evidemment, pour moi, il « ne vaut pas zéro » comme tu l’affirmes avec force. Mais je ne peux être juge et partie n’est-ce-pas ?
        Je ne comprends pas comment tu peux affirmer tranquillement que l’ensemble de nos résultats de valent rien ne correspond à rien.

        Et pour tout te dire, c’est ce que je reproche à ton billet, en IE, il n’y a pas de gourou ou de censeur, il y a des personnes qui forment un réseau et tente de s’enrichir mutuellement par le soutien souvent, par la critique de temps en temps, mais je ne me rangerais jamais dans cette mentalité que j’exècre au plus au point, le fait de se prendre pour une référence et de se permettre de cracher du haut de son blog sur le travail des autres, que ce soit dans un blog, dans la vie professionnelle ou personnelle je m’oppose à ce type d’attitude.

        Je ne suis pas grand chose dans ce monde de l’ie, je tiens un blog par intérim entre les cours et mes stages. Je ne suis pas corporatiste, je ne défendrai donc pas ma promo, mon école ou ma formation juste par idéologie comme certains ont tendance à le faire. Je m’exprime pour moi seul. Je me demande par contre, si ta démarche n’est pas un peu de ce type, sorte de « petite gueguerre » entre écoles ou position élitiste dénigrant les nouveaux entrants. Je le répète encore une fois TES CRITIQUES SONT TOUTES CENSEES ET INTERRESSANTES, mais, sur le principe je me suis senti obligé de répondre, après tout, je ne suis pas un paillasson sur lequel on s’essuie gentiment les pieds.

        Pour le reste, l’évaluation du travail, les intrigues politiques ou le reste…mieux vaudrait en parler directement à mon ex responsable de formation qui a eu le malheur de juger ce travail digne d’intérêt, faudrait sans doute que tu lui apprennes à noter hein -)

        Voilà, donc ma réponse, comme tu le vois aussi sincère et authentique que possible, ça laissera une trace sur le net mais ce n’est pas grave : « personnal branding » ou pas je ne pouvais pas me taire.

        Bien à toi, en attendant de te lire prochainement, car ce blog reste une mine d’informations très intéressante. Peut être qu’un jour pourrons nous nous rencontrer pour échanger sereinement.

        Très cordialement.

        Mehdi BEN TABET.

      2. Bonjour Mehdi,

        Bon tout d’abord merci d’avoir eu le courage de répondre. Tu es le seul et c’est bien que tu le fasses.

        Je commencerai ma réponse en rappelant mon dernier commentaire qui disait :

        Je veux être très clair, je n’ai jamais voulu accabler les étudiants qui ont réalisé ce travail. Jamais. J’ai été étudiant, maintenant je suis prof, et si des fois j’accable mes étudiants je ne perds jamais de vue que mon seul objectif est de les faire progresser.
        Ce que j’accable c’est l’encadrement de ce travail.
        Ce que j’accable aussi c’est cette volonté bien française de voir son nom apparaître dans les articles scientifiques, publications de ses étudiants même si on n’a rien fait à l’intérieur (pas même l’encadré correctement).
        D’ailleurs j’ai pris soin de ne pas citer le nom des auteurs… histoire que ce billet ne se retrouve pas en première position de Google sur une requête à leur nom.

        Et ou je disais aussi en substance que je n’aurais pas fait mieux que vous et que j’étais conscient que cela avait du vous demander un boulot fou.
        J’insiste et d’ailleurs en cela il est dommage qu’aucun encadrant de ta formation n’ait répondu car ce sont eux qui sont clairement visés.

        Concernant la forme de mon billet elle n’était pas très subtil. Je ne suis pas très subtil parfois et j’oublie que l’on peut vexer où toucher des personnes. En l’occurrence, vous ne devriez pas, vous étudiants, vous sentir visés… Si certains mots peuvent choquer, on peut aussi trop s’y arrêter dessus et ne pas voir le fond du problème : une méthodologie et une réflexion sur laquelle on ne vous a pas accompagné et tu le dis toi même, des personnes qui sont en couverture et dont on entend parler dans ton commentaire que dans la décision de la publication.

        Maintenant Mehdi, tu le vois, je pense que je ne suis pas le seul à avoir constaté que ce travail manquait singulièrement de rigueur et que le biais méthodologiques étaient tellement nombreux que le résultat ne pouvait être considéré comme exploitable.

        Je ne vous comparais aucunement aux autres cartos que j’ai cité à la fin de mon billet. Je vous lais juste signifier qu’il y avait d’autres cartos, faites sur d’autres modes, mais qu’elles avaient l’avantage de dire ce qu’elles étaient : la vision d’une personne, où le reflet d’une étude.

        Je t’invite quand même à te pencher sur les travaux de Chritsophe Jorge que tu méconnais visiblement. (ce vers quoi on aurait du vous guider avant, car cela vous aurait montré qu’il avait réalisé plusieurs cartos dont une basée sur l’analyse du linking web…)

        De là à sous-entendre que je cite la carto d’Aref car je suis au centre … Je ne voudrais pas que l’on puisse penser également que je m’attaque à votre travail car je suis en milieu de classement.
        C’est bien mal me connaître. Je n’ai pas attendu la cartographie du Miste pour être présent sur le Web et par contre si j’ai besoin de savoir si je suis influent ou pas, en ce qui me concerne j’ai mes statistiques détaillées et le nom de certaines entreprises et ministères (et universités) qui consultent mon site. Bien que mon ego soit surdéveloppé je ne suis pas rendu au point d’être si violemment affecté par ce classement que je vais passer 4 heures à lire votre travail, à le commenter, et à discuter autour de ce travail.

        Mon attaque, et c’en est une, est basée sur la méthodologie.

        D’ailleurs paradoxalement il y avait tout un tas de points de méthodologies sur lesquels tu n’apportes que très peu de réponses.

        Erreurs méthodologiques que tu continues à reproduite allègrement en confondant sources et moteurs de recherche, sélection d’information et production d’information.

        Vous avez multiplié les intermédiaires qui vous ont permis de construire votre corpus de sites injectant tout un tas de biais induits par la technologie et la subjectivité humaine, vous avez multiplié les données quantitatives vous appuyant là encore sur des outils différents comprenant des corpus différents, les ajoutant et les mélangeant rendant ainsi ces indicateurs incohérents, vous avez également fait des choix subjectifs et plus que discutables dont celui totalement incompréhensible de sortir des blogs d’un classement pour cause de cosanguinité entre eux. Vous auriez peut être du aussi sortir tous les sites institutionnels qui en toute logique se lient entre eux…

        Je suis donc contents pour vous que votre démarche ait été validée mais en ce qui me concerne je reste persuadé qu’elle n’aurait pas du l’être et surtout qu’elle n’aurait pas du sortir d’une évaluation et d’une discussion entre vous et vos professeurs.

        Tu critiques ma démarches en disant que je me situe “au dessus, que je me considère comme influent et que je crache sur les autres…” Crois moi, il en faut du courage pour dire les choses et rompre l’omerta d’un milieu dans lequel sous couvert de se soutenir les uns les autres ou de faire partie de la même famille les choses se disent par derrière. Je n’ai pas pour habitude de dénigrer les nouveaux entrants. Par contre quanbd quelque chose est bon je le dis et quand quelque chose est mauvais je le dis aussi. Au contraire, je pense avoir oeuvré pour travailler avec de “nouveaux entrants” (merde, pour le coup j’ai l’impression d’être un vieux -_-) et je continue à le faire. Quant à mon école, je n’ai pas honte de dire d’où je suis issu et de dire haut et fort ce que je pense de la qualité de mon diplôme… En tout cas ma démarche n’a rien à voir avec ce que tu peux sous entendre.

        Ici au moins, sereinement ou pas, les gens peuvent discuter, échanger, réaliser par fois leurs erreurs, et moi y compris et je l’ai fait plus d’une fois.

        Maintenant je te conseillerais peut être juste une chose : demander à des personnes qui se sont exprimées ici ou à d’autres ce qu’elles pensent de la méthodologie, demander à d’autres profs et leur soumettre en leur demandant un retour… Des personnes peut être plus subtiles que moi mais qui jugeront de la qualité scientifique du travail. Et puis pourquoi pas faire une V2, qui, lorsque les personnes travaillant dans ce secteur là l’ouvriront, ne se demanderont pas ce qu’est cette carte.

        De mon côté je suis toujours preneur de certaines réponses :

        – Comment s’est fait le choix du champ sémantique de départ ?
        – Comment avez vous concrètement utilisé ce champ sémantique pour construire votre corpus de sites ? en injectant des requêtes dans les moteurs ? Quel était le nombre de résultat de chaque moteur sur chaque requête ? Le taux de recoupement?
        – Le SCIE pour sélectionner des blogs était ce selon toi un choix raisonnable ? Cela reste à vérifier mais je me demande même si au SCIE on a accès aux principales plateformes de blogging…?
        – Comment avoir éliminé les blogs qui traitaient d’un sujet éloigné de l’IE ??? Qeuls critères d’exclusion ? Quel rapport au champ sémantique de départ ?
        – Pourquoi avoir utilisé le nombre de visites comme critère alors que cette donnée n’est pas du tout fiable ni vérifiable et que le mode même de collecte de ces données est discutable ?
        – La visibilité, le nombre de visites est-ce iun critère d’influence ?
        – Quelle définition de l’influence avez vous retenu donc ? et en quoi vos critères et vos indicateurs vous permettaient de l’évaluer ?
        – etc …

        Des questions que je pose ou que je soulève dans mon billet et qui auraient vraiment mérité une réponse.

        Et quant à la note que j’aurais donné, je la maintiens, mais en ce qui me concerne je n’aurais jamais laissé mes étudiants me rendre un travail tel que celui là et je les aurais aidés et guidés quitte à le faire sur des heures pour lesquelles je ne suis pas rémunérées.

        J’espère également que nous aurons l’occasion de nous rencontrer et de discuter. sereinement autour d’une chopine.

      3. Argh, je ne peux m’empêcher de répondre 🙂

        Mehdi, pas que je veuille spécialement soutenir Fred (c’est vrai, parfois il est méchant 🙂 ) mais là, entre nous, je penses qu’il y a incompréhension…

        Ce que Fred et Aref critiquent (et moi aussi d’ailleurs) ce n’est pas VOTRE travail : vous êtes étudiants, vous êtes là pour apprendre, faire des erreurs, etc.
        C’est le fait que des enseignants chercheurs valident un travail totalement erroné, qui confond influence/lectorat/visibilité, qui aurait été vraiment novateur s’ils s’étaient par exemple basé sur des questionnaires quantitatifs destinés aux lecteurs de blogs en IE, ou au chefs d’entreprises qui souhaitent faire de l’ie (que lisez vous pour vous inspirer ?), etc.
        Je suis le premier d’ailleurs à critiquer Wikio, qui se base uniquement sur des critères quantitatifs, mais au moins leur classement est un reflet relativement fidèle de l’impact des blogs dans une communauté thématique (en terme de médiatisation).

        J’ai découvert moi aussi cette année l’enseignement à Poitiers, où j’essaye de transmettre aux étudiants des méthodologies pour mieux appréhender le web. Et, comme le souligne Fred, s’ils m’avaient rendu un travail comme ça : 1) je ne l’aurais pas publié, 2) je leur aurais expliqué clairement ce qui bug, et 3) je me serais dit qu’il y a sévèrement quelque chose qui cloche dans les cours que je leur donne (bon je n’aurais pas mis 0 non plus 🙂 )

        Il n’y a pas de vérités dans l’analyse du web, certes, mais sortir comme un “influent” (que je déteste ce terme) en IE un blog sur le référencement (un exemples parmi tant d’autres)……..

        Je fais moi aussi de la recherche (et sur le sujet, et dans un labo spécialisé dans l’IE) depuis peu, mais dire que c’est une approche “scientifique”, ça me fait franchement marrer quand même.
        On peut se lancer dans un débat épistémologique, mais le côté scientifique ne devrait-il pas induire une avancée dans la compréhension d’un environnement, là où votre travail amène surtout des résultats “scientifiquement” faux ?!

        C’est triste de s’apercevoir que les pros et chercheurs en IE ont une appréhension aussi lointaine du web, ou alors qu’ils essaient de réinventer la roue là où des méthodes éprouvées existent déjà… Votre travail mériteraient réellement une V2 surtout si vous vous êtes autant investie sur le sujet!
        N’hésitez pas, si vous le souhaitez, à demander un coup de main, l’idée de réseau ne consistant pas à valider les yeux fermés des travaux, mais bien de faire marcher “l’intelligence collective” pour les améliorer 😉

        PS : pour soutenir tout de même un peu FRed, je bosse sur un projet avec des étudiants à lui, et je peux te dire que Oui, il sait leur mettre la pression quand ils commencent à partir en sucette…

      4. J’oubliais, si on parle d’influence social au sens de Jodelet, pose toi cette simple question : est-ce en lisant les blogs ou sites que vous citez, que tu en apprendra beaucoup sur l’IE ?!…

        Allez je sort 🙂

  2. Le travail du MISTE augmenté de ton analyse fine – fait assez rare dans twitterland – sont finalement complémentaires et très instructifs. Cela permet de vérifier quelques points à graver dans la mémoire :

    * la cartographie de l’information n’est pas juste une mode, c’est finalement assez sérieux, au sens balèze
    * avant de se lancer dans la réalisation d’une carte il faut clairement se poser la question du pourquoi… mais aussi du comment
    * finalement, il n’est question que de données. Forcément, si elles sont fausses – en l’occurence ici, juste hors sujet – les grapher ne fait rien avancer du tout
    * cartographier l’influence, c’est loin d’être trivial comme projet…
    * enfin, on le voit bien, l’outil magique n’existe pas. Pour topographier le terrain il faut se retrousser les manches.

    bon courage les gars.

    1. Merci Fred,
      Pour la suite un des objectifs d’Actulligence sera de proposer je l’espère quelque chose d’un peu mieux. Un ami m’a proposé d’y travailler. Et de ce que j’ai vu c’est excellentissime.

      Et tout à fait d’accord sur tes points sur lesquels j’essaie de finir mon billet d’ailleurs dans un objectif d’acquisition de bons réflexes et de bons repères à avoir.

      (PS : sur Twitter je fais comme tout le monde et je RT souvent, mais sur Actulligence pas de place pour la superficialité et pour la langue de bois.)
      #cestpasa34ansquonvachangermatetedemule

  3. Au vu des vagues produites avec cette cartographie dans notre “entourage”, j’ai quand même pris la peine de la lire en entier… En passant, ça se fait assez rapidement pour ceux qui hésiteraient. Ca vaut le coup de lire l’original, ça se boit tout seul comme du petit lait.

    On ne peut que plussoyer ton article qui met en avant tous les points faibles de l’étude et notamment la grande blague de la mesure d’audience “par l’extérieur” : le rêve des grands classificateurs de sites influents mais aussi de certains annonceurs pour qui ce critère doit représenter 90 % de la définition de leur notion d’influence.

    En fait, et c’est peut-être une déformation professionnelle liée à mon blog, je rapprocherais ton article des problématiques liées à la qualité des formations proposées (et par digression au reportage d’Envoyé Spécial) : on voit de très haut via les cours dispensés mais il faut souvent s’immerger dans l’univers pour comprendre, mettre les mains dans le cambouis et faire connaissance… de près.

    1. Merci Marie. Tout à fait d’accord sur tout. Je pense qu’avant de s’attaquer à balancer des graphes et traiter des données il faut prendre le temps de s’acculturer. Ca rejoint de loin le débat sur le fait de la formation initiale VS formation spécialiste IE. Pour ma part je pense que l’on peut être un spécialiste de l’IE et aborder plusieurs domaines. Pourquoi ? parce qu’on a appris à apprendre et qu’on a mis en place un minimum de garde fous qui évitent de traiter des données sans aucune intériorisation du secteur d’activité. Visiblement ici on a traité des données de loin, en considérant la notion d’influence comme un amalgame de chiffres sans les raccrocher à la réalité. Paradoxalement quand les auteurs mettent le doigt sur une composante de l’influence (impact du comportement des lbogueurs qui se lient entre eux) il la rejette.

  4. Beau travail Frédéric et bravo pour la qualité de ton analyse ! C’est toi qui mériterais plus d’encadrer cette formation !!!
    @Terry: mdr

  5. Je vais peut-être passé pour un has been, mais après avoir passé 7 années à étudier l’IE, j’arrive aux conclusions suivantes :
    – la veille sur internet est un simple composant de la veille. Isolée, elle ne vaut rien,
    – spécialiste de l’IE : cela n’existe pas. Sauf à être un surhomme ou à éluder certains piliers de l’IE,
    – l’IE n’est pas une discipline mais un concept.

    De ce fait, on tourne en rond.

    Et l’IE mourra de sa belle mort, tôt ou tard…

    1. @Olivier :

      – “la veille sur internet est un simple composant de la veille.” : Je dirais qu’en marketing, on parle de “Desk Research”. Dire que cela ne vaut rien me paraît quelque peu excessif. Cela permet, dans un premier temps, d’appréhender l’état et l’évolution d’un sujet à moindre coût.

      – “spécialiste de l’IE : cela n’existe pas.” : Oui et non. Connaissez vous beaucoup de spécialiste du commerce ? Vendre des savonnettes ne requiert pas le même savoir, le même savoir-faire et le même savoir-être que vendre des bétonnières portées. Pourtant, dans les deux cas, on vend. Et le commerce n’est pas considéré comme une fumisterie (quoique…). Il y a néanmoins des spécialistes dans la vente des savonnettes et des spécialistes dans la vente des bétonnières portées. S’ils discutent ensemble, ils conviendront qu’ils mettent en oeuvre des fondamentaux communs, les techniques de la vente, qu’ils adaptent à leur produit et à ce que leurs prospects en attendent. En IE, c’est la même chose…

      – “l’IE n’est pas une discipline mais un concept” : réflexion typiquement française, puisqu’il n’existe pas, dans notre beau pays, une définition unique de ce que l’on entend pas IE, mais une bonne dizaine. Pour autant, c’est un peu plus qu’un concept. Et vous allez vexer tous les gendarmes de France si vous les traitez de concept, sans compter le CNSP-ARP. En tout cas, quand vous franchissez le Channel ou que vous visitez l’Empire du Soleil Levant, vous vous rendez compte que, dans ces deux pays, l’Intelligence Economique touche des enjeux concrets. C’est une réalité que vous touchez du doigt lorsque vous êtes une entreprise exportatrice (ou une CCI).

      – “l’IE mourra de sa belle mort, tôt ou tard…” : Encore une réflexion typiquement française. En plus, je ne le souhaite pas. Le risque sera alors fort de voir les PME françaises tomber, par achats successifs, sous l’emprise d’une ou plusieurs puissances étrangères, pour qui l’IE ne sera ni un concept, ni un cadavre. En plus, “rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”. L’IE que nous connaissons aujourd’hui est différent de ce qu’il était il y a 10-15 ans, et l’IE dans 10-15 ans sera fort différent de l’IE d’aujourd’hui, même s’il doit changer de nom.

      1. @Patrick

        “Cela permet, dans un premier temps, d’appréhender l’état et l’évolution d’un sujet à moindre coût.”
        “à moindre coût” ? Je ne suis pas du tout d’accord. Scruter le web prend du temps même avec de bons appuis techniques et méthodologiques. Et le temps bien évidemment c’est de l’argent !

        Là où je vous rejoins c’est que la veille sur Internet n’est pas qu’une simple composante de la veille puisque l’on y passe de plus en plus de temps au détriment du travail “de terrain” (entretenir ses réseaux, se déplacer, etc.). On pense tellement que l’on trouve tout sur Internet qu’il me semble difficile en l’état actuel des choses de reléguer la veille sur ce support comme secondaire. Ou alors il ne fallait pas lui accorder autant d’importance.

        Enfin je vous invite à relire le rapport Martre. En discutant avec plusieurs personnes, j’ai un écho assez unanime en ce moment sur ce qui a été écrit il y a 15 ans. Bizarrement, cela n’aurait pas tant changé que ça 😉

        Article fort intéressant sur un fondamental des métiers de l’info : la qualification des sources.

  6. De prime abord, j’aurais envie de dire : LOL…

    Lol pour ton article et son humour grinçant habituel…

    Lol, parce que là, pour le coup, Aref et toi offrez un magnifique cas de gestion de crise pour les étudiants du MISTE…

    Lol, parce qu’au final ce ne sont que des étudiants (même encadrés), qu’ils sont là pour apprendre (et du coup là ils apprennent), et qu’entre nous pas mal de “pros de la veille sur le web” diffusent eux aussi ce genre de contenus…

    Enfin, un LOL pour les pros de l’IE qui, comme certains du marketing ou de la comm’, essayent de transposer certaines méthodes au web, en misant tout sur les outils, et sans penser une stratégie accompagnée de méthodes adaptées.

    En définitive, ce qui me parait le plus “inquiétant” (et comme le souligne Aref dans son article) ce n’est pas tant le fait qu’il y est des biais méthodologiques assez grotesques (car encore une fois, et par expérience, des agences font payer les mêmes choses très cher à des clients), mais que ces biais soit cautionnés par des “institutions officielles” de l’IE…

    Bref, il y a encore du boulot, et heureusement ces étudiants ont toutes leur vie pour apprendre 😉

    1. @MD

      « à moindre coût », je maintiens.

      Il est infiniment moins onéreux de se documenter sur le marché nord-américain de la savonnette (un exemple pris au hasard) en effectuant une recherche sur Internet qu’en allant passer 3 semaines sur place. Surtout que votre responsable commercial sera sûrement ravi (façon de parler) si vous lui ramenez après trois semaines de séjour les informations qu’il aurait trouvé en une journée sur Internet. Voilà pourquoi la démarche de “field research” n’intervient qu’après celle de “desk research”.

      Concernant l’évolution de l’IE au cours des 15 dernières années, je pense que tout dépend de quel point de vue on se place. Il y a 15 ans (donc en 1995), Internet balbutiait encore en 1.0, et l’influence sur ce media se limitait au Web institutionnel (Site Web, presse…). Or, l’émergence du 2.0, et la participation du consommateur, du salarié ou du citoyen, qui n’étaient, jusqu’à une époque récente, que des récepteurs passifs change la donne en matière d’influence, qui est l’un des champs de compétence de l’Intelligence Economique, mais aussi en terme de protection du patrimoine immatériel de l’entreprise. Sur cette base, je conclus que l’approche de l’IE a évolué, et ne vois aucune raison pour que cette évolution s’arrête.

  7. En définitive, ce travail à le mérite de montrer ce qu’il ne fallait pas faire…
    Je pense que pour proposer des prestations de ce type, il faut simplement avant tout avoir la passion de l’information. Quelque soit le mode de collecte (humain ou numérique) et tout le cycle qui va autour (traitement, vérification, etc.)
    Pour produire de la connaissance il faut avoir de bonnes données.

  8. J’espère que la médiatisation de ce travail d’apprentissage (oui, même encadrés, ce ne sont que des étudiants qui l’ont fait) n’aurai pas répercussion négative pour leurs auteurs… On oublie ici qu’un semestre ne suffit pas pour maîtriser l’ensemble du processus, mais bien plusieurs années !

    Le _procédé_ cartographique nécessite en effet de réunir plusieurs types d’expertise pour produire des résultats faisant (peut-être) sens, car elle force à faire des choix à chaque étape : acquisition des données, extraction d’éléments signifiants et représentation. Le process décrit par Ben Fry en 2004 s’applique parfaitement ici : http://flowingdata.com/2009/06/04/rise-of-the-data-scientist/
    http://benfry.com/phd/

    La visualisation peut être présentée comme un produit final mais doit servir, avant même de parler d’analyse, à valider les données et la méthode. Comme elle est toujours “cruelle” avec les données et mets en exergue la moindre erreur en amont, c’est donc un formidable “détecteur à bullshit” ! Ce qu’un client sensibilisé peut vérifier…

    Et lorsque les techniques et les méthodes employées sont valides, il reste enfin la question du sens, et de ce qu’on peut en dire, car la projection des données dans un espace induit aussi des méthodes de lecture et des biais visuels. La cartographie nécessite de prendre du recul avec le travail effectué.

    A Gephi nous somme justement en train de mettre des formations sur pied qui tiennent compte de ces différents aspects : http://gephi.org/2010/1st-gephi-workshop-held-at-vienna-university-of-technology/

  9. @Patrick

    Pour le marché de la savonnette en Amérique du Nord, vous faites une erreur fondamentale : opposer le déplacement sur le terrain à la recherche sur internet !

    Et les réseaux ? professionnels, personnels, les institutions (UBIFRANCE, les CCE pour l’export)… ce sont les réseaux qui forment encore aujourd’hui l’ossature de la veille et de la recherche d’information des TPE et de nombreuses PME !
    Et je dirai même : heureusement !

    Quand j’affirme que la veille sur internet n’est qu’une des composantes de la veille, je maintiens. Pour moi, toute information numérique doit être systématiquement vérifiées, si elle a un intérêt.
    Storytelling, désinformation… tout cela est démultiplié sur la toile. Il me semble nécessaire de prendre toutes les précautions.

    La veille sur internet n’est donc qu’une partie de la démarche.

    Selon mes constatations, la seule et unique chose qui manque pour de nombreuses entreprises : une démarche structurée.

    Mais c’est tout.

    Donc pour moi, quand les “experts en IE” (les vrais) auront transmis leur savoir aux entreprises, l’IE disparaitra car elle fera partie intégrante de l’entreprise.

    Et pour appuyer mes dires, j’utilise l’une des (trop) rares études faites auprès des TPE /PME sur le sujet.

    Etude non biaisée, brute de fonderie et suffisamment conséquente pour pouvoir être le reflet de la situation.

  10. @tous, et plus particulièrement aux auteurs de cette cartographie :
    Je veux être très clair, je n’ai jamais voulu accabler les étudiants qui ont réalisé ce travail. Jamais. J’ai été étudiant, maintenant je suis prof, et si des fois j’accable mes étudiants je ne perds jamais de vue que mon seul objectif est de les faire progresser.
    Ce que j’accable c’est l’encadrement de ce travail.
    Ce que j’accable aussi c’est cette volonté bien française de voir son nom apparaître dans les articles scientifiques, publications de ses étudiants même si on n’a rien fait à l’intérieur (pas même l’encadré correctement).
    D’ailleurs j’ai pris soin de ne pas citer le nom des auteurs… histoire que ce billet ne se retrouve pas en première position de Google sur une requête à leur nom.

    Je pense que ces étudiants se retrouvent au coeur d’une polémique dont ils se seraient bien passés même si, redescendons sur terre, cette polémique n’affecte probablement que le microcosme de l’intelligence économique.

    Je n’aurais toutefois pas été contre une prise de parole de leur part…

    PS : en DESS d’intelligence économique j’aurais bien été incapable de faire ce qu’ils ont fait au niveau “outil”. (et au niveau méthodologique je n’aurais probablement pas mieux fait… mais bon… Je l’aurais peut être pas mis non plus sur Internet…heureusement depuis j’ai travaillé avec mes clients, j’ai lu, j’ai réfléchi, je me suis confronté au monde qu’il y a en dehors de l’Université !

  11. Je pense que l’on peut que féliciter ta démarche de pointer du doigt ton article en permettant aux auteurs de se perfectionner dans leur “art”. De plus, il vrai que leur travail ne repose sur aucune ressource.
    Le mieux est peut être encore d’en discuter autour d’une bière et parler technique de carto. avec les différents acteurs ? Et pourquoi pas repenser leur livrable tous ensemble ?

  12. Je lis avec plaisir et l’article et les commentaires.
    Effectivement “le jus de cerveau” a encore de l’avenir, face à l’utilisation sans réflexion préalable d’outils . On peut tjs obtenir des cartes en couleur avec des données erronées (cela me rappelle les premières analyses de corpus de brevets !) !J’avoue penser être “ringarde” en l’affirmant sans cesse aux etudiants ou dirigeants d’entreprises, mais certains propos m’ont rassuré, c’est tjs d’actualité !.Je tente depuis 3 ans de réaliser une cartographie des Stés privées en “IE” dans ma région, qui ne sera sans doute jamais publiée tant la définition des frontières de l’IE et la validation des compétences affichées est difficile. Se contenter d’un recensement light ? délivrer un label , mais de quel droit? autant de questions pour lesquelles nous n’avons pas collectivement la réponse en région RA.
    Participant a certains comités de perfectionnement de formations ayant un volet IE, je vais continuer à militer pour la réflexion avant de se jeter sur son PC !

  13. @Frédéric martinet

    Je suis agréablement surpris de votre remarque concernant la problématique de l’encadrement des étudiants.

    En effet, j’ai assisté très souvent à de la récupération pure et simple par des directeurs de thèse des travaux de recherche effectués par leurs doctorants. Or la compétence pointue du thésard lui est propre : ses directeurs ne pouvant pas avoir son niveau d’expertise. Dans le cas contraire, ce n’est pas une thèse…

    Pour illustrer mon propos : j’ai été informé très récemment du détournement du travail d’un thésard en thèse CIFRE par ses directeurs de thèse… je vous laisse imaginer la situation dans laquelle se trouve l’entreprise qui a payé le thésard et l’université pour se voir voler le travail qu’elle a financé.

    Les voyous ont commencé par publier des articles sous le nom d’une boite qu’ils ont créé avec la complicité de gogos. Et après ce premier pallier, ils veulent vendre les résultats de recherche qui ne leur appartiennent pas !

    Le monde de la recherche est très très spécial…

  14. Lol, franchement… “no comment”.

    Mounir,

    “Ahhh, Si j’avais su…”

    Tu ne pouvais pas savoir et avoir eu connaissance de cette publication puisqu’à ce moment notre projet n’était PAS CENSE ETRE PUBLIE!
    Cela a été décidé par le Directeur de la formation tout à la fin. Un intervenant ne connaît d’ailleurs pas tous les contrôles ou les devoirs donnés aux auditeurs de la formation à laquelle il participe…

    Nous n’avons pas choisi ce sujet sur “la cartographie des acteurs de l’ie” en nous disant “super on va parler de nous”!

    On, en tout cas, j’ai choisi ce sujet parce que j’avais envie de connaître l’univers de l’intelligence économique et de faire un travail de veille et de carto point barre. Je pensais que cela pouvais me faire progresser techniquement.

    Franchement, d’un côté, je regrette un peu cette publication vu les propos tenus ces derniers jours, mais en même temps, c’est comme cela qu’on apprend et je retiendrai la leçon…sur tout un tas de choses. Notamment sur “cette faculté magnifique” que possède l’être humain de se jeter sur celui qui est à terre, dès lors qu’un “leader” montre la voie. Bon là je suis un peu je suis un peu méchant mais j’ai bien le droit de jeter une petite banane, on est en démocratie non?

    Un “devoir” d’étudiants sur un thème aussi complexe que celui ci, effectué, dans le cadre d’une formation dans laquelle l’élève arrive en provenance d’autres secteurs professionnel et non de l’IE, donne forcément des résultats imparfaits et critiquable. Evidemment, comme celui-ci a été publié…il devient d’autant plus exposé aux critiques “externes” d’un public plus exigeant car défendant son métier.

    Et cela est une BONNE CHOSE, et je l’accepte car d’un point de vue “construction de savoir” cela est positif. C’est comme cela que l’intelligence collective” progresse, mais par contre, je le répète attaquer de la sorte ce travail fait par des étudiants alors même qu’ils n’avais même pas commencé leur stage encore moins leur entrée dans le monde professionnel, n’a selon moi rien d’ “excellent”, de “magnifique” comme j’ai pu le lire. Là je ne parle que de la manière et de la tonalité du billet. ok?

    Mais je ne sais pas… en tout cas, je n’aurais pas fais comme cela.

    Imaginez, avant hier, je suis en cours de marketing (j’ai fini depuis 2 mois mon année de Mastère en ie), je me connecte sur Twitter, oula… ah tiens on parle de notre boulot! Je me précipite pour lire ce que fréd à écrit pour avoir son avis…

    Mince!…coup de massue…Je tombe sur ce sympathique billet plein de jolis mots et de commentaires tout aussi agréables. Pire, comme j’étais débordé par mes cours, je n’ai pas eu le temps de répondre. Je voulais en outre, le faire de “bonne manière”, d’où cette réponse tardive…

    Au fait, je viens d’ailleurs de prendre connaissance de la dernière intervention de Frédéric qui est plus modérée que ses premiers propos. Je ne l’avais évidemment pas lu au moment ou j’ai rédigé ma réponse. En fait j’ai lu les derniers commentaires après…

    Mais comme ma réponse est en cours de validation par Frédéric, je ne peux plus changer le contenu de ce que j’ai écrit. Tant pis, en tout cas, cela sortait du coeur.

    C’est juste dommage que ces propos modérés ne soient venus que sur la fin et non pas, par exemple, à la fin du billet, histoire de calmer les esprits.

    Je ne sais pas si les deux autres étudiants qui ont travaillé avec moi ont pris connaissance de ce billet, chacun ses responsabilités selon moi.

    En ce qui me concerne, j’ai déjà tourné la page sur ce travail, beaucoup d’eau à coulé sous les ponts depuis 9 mois.
    Je continu mon cheminement par le biais d’un master 2 en web marketing, j’ai déjà progressé depuis que j’ai effectué ce travail il y a 9 mois et j’aurais sans doute encore beaucoup évolué à la fin de ma présente formation.

    Je le répète, j’assume ce que j’ai fait parce qu’à ce moment je faisais de mon mieux et me suis donné du mal pour ce résultat qui selon moi, et vraiment OBJECTIVEMENT, n’est pas médiocre. Au contraire je pense que c’est un travail intéressant tant d’un point de vue méthodo que pour la carto des acteurs, c’est une étude faite par des acteurs “neutres” qui apporte sa pierre à l’édifice du savoir. Reconnaissons svp que les études ne sont vraiment pas nombreuses dans le domaine, pourquoi alors ne pas prendre cette angle de vue pour ce qu’il est, chaque point de vue dépend du lieu d’observation. Le nôtre a été les annuaire et les listes institutionnelles, l’absence de certains blogs influents MONTRE une chose, que l’influence d’après les institutions publiques et l’influence sur le terrain, sur Google ne se rejoingnent pas. Nous avons utilisé dans notre sourcing des listes fournies par des CCI elles mêmes! Certaine PME/PMI ne font elles pas de mêmes?

    Autre chose, l’absence d’une partie non négligeable de blogs d’intelligence éco des annuaires professionnels ou des moteurs de blogs MONTRE aussi quelque chose…

    Bref, je défend cette étude, parce que je pense qu’elle nous permet d’apréhender une vérité, il ne s’agit pas d’une moquerie.

    Nous n’avions pas l’intention d’exclure certains blogs, il ne s’agit pas comme cela a été dit de mépriser les blogueurs qui “viennent de la base” au profit des blogs officiels.

    Pour le reste, je l’ai déjà dit, je reconnais nombre de nos erreurs, je veux juste rappeler que j’avais rédigé une partie sur les limites de notre travail, qui elle n’a pas été retenu dans le document officiel. Je ne suis pas responsable de ce choix, je pense que vous auriez été plus transigeants si vous aviez lu que nous avions nous même pris conscience de certaines insuffisances de cette étude (moteurs spécialisés, mesure de trafic des sites ou blogs…).

    Enfin, merci quand même à tous ceux – peu nombreux mais il y en a-qui ne sont pas tombés dans le “délire” du lynchage un peu facile, merci à ceux qui ont critiqué sans mépriser.

    Allez c’est vraiment la dernière sur ce sujet, ça commence à me saouler-)

    Bien à vous.

    Mehdi Ben Tabet.

    1. Mehdi,
      Je pense effectivement que tu es victime d’un lynchage dont je suis l’initiateur. Et j’ai adroitement sélectionné tous les commentaires pour qu’ils aillent tous dans mon sens.

      Surtout ne va pas penser que ceux qui ont pris le temps de prendre la parole négativement pensaient que le travail méritait d’être sanctionné.

      Et bien évidemment, j’ai pris soin de supprimer tous les commentaires qui disaient du bien de la méthodologiue, de la rigueur et du travail de cette publication.

      Il vaut mieux que tu continues à pointer du doigt cet acharnement plutôt que de répondre sur les question concrètes et factuelles qui te sont posées.

      Question subjectivité, je pourrais finir en disant que bien évidemment il n’y a aucune corrélation entre le logo qui trône sur la couverture et le choix totalement scientifique et raisonné de s’appuyer sur les sites institutionnels majoritairement.

      J’en finis là ma discussion avec toi. Il est surprenant que tu dises être intéressé par le jugement des professionnels et que visiblement tu ne sembles pas si concerné par leur avis et remarques. Peut être prendront ils le soin de te répondre sur tes compléments d’information.

      Mais comme ma réponse est en cours de validation par Frédéric, je ne peux plus changer le contenu de ce que j’ai écrit. Tant pis, en tout cas, cela sortait du coeur.

      Quand tu as posté ton 1er commentaire je l’ai publié. Tu disais dans celui là savoir ce que tu faisais. J’y ai répondu dans l’heure par ailleurs dans l’heure… Le contenu n’était donc pas en cours de validation mais bel et bien validé comme cela a été le cas de TOUS les commentaires, positifs ou négatifs publiés sur cette cartographie.

      Je n’ai pour ma part plus rien à dire ni sur le fond ni sur la forme.

    2. Ah bas… j’avais pas vu que tu avais mis une réponse à la réponse du commentaire de ta réponse 🙂 🙂

      Bon, ben au final, le mieux serait qu’on se rencontre tous en semble pour en parler (et sortr de nos écrans) ?!…

      Allez Fred, j’arrête de pourrir tes commentaires !

      1. Hello Camille,

        Bon, merci pour tes éléments de réflexion. Tu es nommé grand conciliateur en chef d’Actulligence (full time job…).
        ‘accord avec toi sur le terme “scientifique”, disons que je voulais dire par également qu’une certaine reproductibilité de l’expérience aurait été appréciable et que là, nous ne dispositions pas de suffisamment de détails à tout un tas des étapes du processus.

        Pour les verres et les discussions tu me connais aussi! 🙂 Toujours partant. Même si on discute pas trop d’ailleurs.

        Malheureusement plus de pied à terre sur Paris et je n’y passe qu’en coup de vent. mais peut être lors du prochain VeilleLab si je ne suis pas en déplacement.

        A bientôt.

    3. Bonjour Mehdi,

      J’ai hésité à réagir pour ne pas enfoncer le clou, mais je n’ai pas votre adresse e-mail. C’est pour cela que je réagis tard.

      J’assume à 100% ma phrase et je n’ai aucun regret. Ce n’est pas par rapport à vous ou aux étudiants qui ont travaillé sur ce dossier. Je n’ai pas en effet habitude de “casser” de l’étudiant parce que nous l’avons tous été un jour. Mais je ne trouve pas normal de faire appel à des intervenants qui sont supposés être des professionnels de l’IE et qu’on ne leur demande pas de l’aide. C’est ça aussi le rôle d’un enseignant.

      Je n’interviens pas dans des formations pas la forme ou pour me faire plaisir. C’est d’abord un objectif pédagogique et un partage de terrain. Nous nous engageons justement à apporter, lorsqu’on le peut, les éclaircissements et l’aide nécessaire par rapports aux interrogations des étudiants.

      Que ce travail ne soit pas destiné à une publication, ne change rien dans ma position. C’est juste que je n’aurais pas réagi parce que je n’aurais pas été au courant.
      Au plaisir d’en discuter.

      Cordialement,

      1. Bonjour Mounir,

        Pas de soucis, c’est loin maintenant.

        J’ai eu mon diplôme et je fait à présent un Master 2 en web marketing en alternance, j’avance et c’est l’essentiel.

        Comme je l’ai dit plusieurs fois, l’intelligence économique en France est fragile, les crtiques sont utiles, mais devraient toujours se faire dans le respect des uns et des autres. L’intelligence économique souffre déjà de problèmes en termes d’unité et de reconnaissance. Elle n’a pas besoin de querelles de clocher.

        De mon côté, j’ai été maladroit, si j’avais su mieux écrire sur le web à l’époque je l’aurais fais en un seul commentaire et je me serai ensuite tu. Ce type de débat doit rester technique ou bien se faire entre quatre yeux. Sinon cela devient du blabla inutile. Il faut avoir beaucoup de force et de recul pour résister lors qu’on est victime d’une attaque sur un blog, ça ne m’était jamais arrivé, au final c’est une bonne expérience mais à l’époque je n’ai pas eu cette force.

        J’ai répondu comme je l’ai pu sur les aspects “techniques”. J’ai aussi répondu sur les problèmes non techniques mais plutôt “relationnels” zr humains posés par ce billet.

        Vous dites que vous assumez à 100% vos dires très bien.

        Pour ce quil est d’assumer. Mon intervention sur ce blog n’a en ce qui me concerne, pas du tout été appréciée par mon responsable de formation qui m’a reproché (mais pas mes autres camarades) mon manque de “solidarité” envers ce projet de cartographie.

        Moi j’estime que ce projet étant en partie le mien, je possédais le droit légitime de le DEFENDRE comme je l’ai fait face aux critiques du billet et des commentaires qui ont fait suite. Mais,en parallèle, j’ai aussi pris le partie de CRITIQUER mon travail en abordant ses faiblesses ou “limites”, mais concernant MA partie de travail uniquement.

        Le blogeur estimais que je n’assumais pas assez…

        Pour l’histoire, j’ai reçu mes notes il y a deux semaines. Je ne sais pas si il y a un rapport de cause a effet, mais, si j’ai eu mon diplôme avec mention, ma note POUR CE projet en particulier a été “assez basse” (11/20). Ce qui est assez paradoxale puisqu’il avait été jugé assez bon pour être publié par la même personne qui m’a mis cette note médiocre.

        Je ne dirais pas clairement le fond de ma pensée car évidement je ne peux rien prouver…Comme je l’ai dit plus haut, c’est derrière moi, l’important de progresser dans le savoir avant mon entrée dans le monde du travail en 2011/ 2012.

        Pour en revenir au fait que vous ne connaissiez pas ce projet, je vais vous répondre mais cette fois en temps qu’ENSEIGNANT. Vous vous souvenez peut être (on s’était présenté) qu’avant de reprendre les bancs de l’école, j’étais moi même enseignant (dans le secondaire en histoire géographie) et ce durant 7 ans avant d’occuper durant 2 autres années la fonction d’éducateur scolaire spécialisé dans un centre pour élèves en grande difficulté scolaire: j’avais envie d’un enseignement un peu plus sport-).

        L’enseignement, je connais donc aussi…un peu.

        Mon opinion sur le sujet est qu’il y a effectivement un problème quand un intervenant ignore le projets annuels de ses élèves.

        Le système est sans doute en grande partie responsable : dans beaucoup d’écoles c’est 20% de titulaires et 80% d’intervenants occupant une fonction externe. Je pense que c’est trop déséquilibré comme répartition. Les intervenants sont nécessaires et apportent un point de vue opérationnels, ils permettent aussi de créer des contacts avec des entreprises (réseau d’insertion professionnel vital pour un jeune diplômé). Mais ils y a des effets pervers.

        Mettre bout à bout durant un années des dizaines d’intervenants différents n’ayant souvent que peu de liens entre eux, nuit de fait à la cohésion d’une formation. Dans ces conditions l’homgéneité et l’esprit de groupe est a créer par le Responsable de la formation car elle n’est évidemment pas facilité par le cadre d’intervention. Au coodinateur d’informer les intervenants et de tenter de les mettre en liens pour créer une sorte de “communauté” avançant dans le même sens et s’enrichissant par l’échange. C’est aussi de l’intelligence collective ça-)

        Or, ne soyons pas hypocrites, bien souvent, l’intervenant arrive sans avoir de réelles connaissance ce qui a été fait AVANT lui et ce qui sera fait APRES lui. Parfois, comme ce fut le cas avec vous, il ne connait même pas les projets annuels des auditeurs. Il intervient de manière ponctuelle sur un ou deux jours. Bien souvent encore, il n’a pas été informé et n’a pas de son côté pris la peine de préparer en amont son intégration au projet global de formation et dans ce cas la responsabilité est aussi un peu la sienne.

        Dans tous les cas, l’information n’est pas passée, ce qui effectivement est assez étrange dans une formation ie non?

        Voilà ma réponse.

        Cordialement.

        Mehdi BEN TABET.

        PS : Mon mail, si besoin pour éviter l’effet “boule de neige” : medbt1@gmail.com.

  15. Mon attention a été attirée sur votre billet consacré à la « cartographie de l’IE en France » et sur différents commentaires publiés sur votre blog à ce sujet. Responsable pédagogique du Miste à Esiee Paris, j’ai défini et encadré ce travail d’auditeurs de ce Mastère Spécialisé qui a été mis en question. Je souhaite à ce titre apporter différents éléments de réponse aux appréciations … vigoureuses que je viens de découvrir.

    Je ne répondrai ici ni aux attaques « ad hominem » ni aux commentaires dépréciatifs visant différentes institutions auxquelles je suis lié. Je me limiterai à traiter trois points qui me semblent le plus mériter une clarification : tout d’abord la méthodologie adoptée dans ce travail, puis l’impact de la représentation cartographique qui a été choisie et enfin le positionnement de la formation que je coordonne dans le paysage complexe de l’IE.

    Méthodologie

    Ce travail a cherché à élaborer une représentation synthétique de l’IE en France en traçant le réseau des citations établies entre les sites Internet d’une sélection d’acteurs de cet univers. Cette représentation ne prétend évidemment pas constituer LE reflet d’UNE « réalité ». Il avait pour objectif plus modeste d’élaborer une image de cet environnement composite. Les commentaires exprimés à propos de cette étude ne me semblent pas invalider globalement cette démarche. Nous avons choisi de partir d’une compilation d’annuaires et de listes professionnelles – certains considèrent qu’une autre voie aurait pu être suivie pour définir la population analysée. D’autres remettent en cause les outils de mesure d’audience que nous avons utilisés ; mais dans cet environnement en évolution rapide, où bien peu de « thermomètres » nous ont semblé à la fois pérennes et fiables , nous avons opté, après plusieurs tâtonnements, pour l’outil qui nous semblait le plus approprié. Enfin, d’autres encore ont pointé la mauvaise identification d’un site (sur plus d’une centaine): merci pour cette remarque qui nous permettra d’améliorer notre travail, selon la démarche qui régit classiquement les échanges académiques.
    Ces points de vue divergents me paraissent bien illustrer la dimension de controverse qui accompagne généralement l’expression d’une proposition à visée rationnelle. Les travaux de Bruno Latour et Michel Callon nous fournissent un cadre parfaitement adapté pour analyser de tels échanges.

    Cartographie

    La vigueur des discussions provoquées par ce travail découle, à mon sens, du surprenant pouvoir de fascination dont peuvent être porteuses les solutions de visualisation de l’information. Le colloque organisé l’an passé sur ce thème par les auditeurs du Miste a permis de présenter différentes options qui ont été explorées et mises en œuvre dans le cadre de cette formation : représentations géographiques, relationnelles (dont les réseaux d’acteurs) ou encore les « tree maps » qui ont été utilisés sur le site Corporate Invention Board (www.corporateinventionboard.eu) pour caractériser la nature et l’ampleur du mouvement de globalisation technologique. Ces « tree maps » permettent d’analyser visuellement la transformation de la composition technologique des portefeuilles de brevets des principaux groupes industriels mondiaux au fil du temps en identifiant, de surcroît, l’origine géographique des inventions protégées.
    Mais, à l’évidence, ces solutions restent des outils. Elles ne sauraient donc se substituer à une analyse humaine. Mais ils peuvent l’accompagner de deux façons. D’abord car ils sont susceptibles d’enrichir la perception d’un corpus d’information complexe – et cela même pour un expert. Ensuite parce que ces outils constituent une technologie sociale dans le sens où ils produisent des résultats propres à être saisis par différentes parties participant à la processus de production ou de discussion de l’information.

    Le Miste

    Cette complémentarité entre les approches outils et l’analyse qualitative est un des traits de la formation proposée aux auditeurs du Miste d’Esiee Paris. La diversité des intervenants qui nous font l’honneur de nous accompagner tout au long du parcours en témoigne. Outre une pratique avancée des plateformes de veille et une utilisation intensive des bases de données et d’autres outils propriétaires et libres, les auditeurs suivent des modules dont la diversité se veut à la mesure du caractère multi facettes de la pratique de l’IE : influence, communication de crise, « knowledge management », gestion de l’influence, risque informationnel et informatique…
    Le beau projet collectif développé actuellement par la promotion 2010-2011, qui vise à bâtir un tableau de bord du suivi de la structuration d’une des filières industrielles du véhicule électrique, sera, j’en suis sûr, l’occasion de démontrer une nouvelle fois le caractère fécond de cette approche transversale. Présentation finale prévue au printemps 2011 !

    Antoine Schoen

    1. Bonjour à tous,
      J’ai lu avec attention ce billet. Un débat intéressant.

      Je trouve que les mots clés utilisés ne sont pas tous biens choisis (tel que : conduite de changement… je vois plutôt cela dans l’audit). Cependant, il faut surtout voir comment ces mots ont été utilisés : séparément, associés avec une fonction telle que AND, OR ou… ?

      Pour ce qui est de l’étude que j’ai réalisé sur le top 100 de l’intelligence économique en France, il s’agit en effet d’une étude académique, ou plutôt d’une étude sur ce qui se fait de plutôt officiel dans le secteur en France (même si ce livre ne recense pas tous les acteurs). Cependant, j’ai créer d’autres cartographies, notamment deux sur les sites et blogs de l’intelligence économique. La méthode est expliquée sur mon site à la page cartographie.

      Une des méthodes consistait à récupérer de manière un peu bourrin tous les sites traitant du sujet et à analyser la densité des liens entres eux. Le résultat est donc une popularité de liens dans la sphère gigantesque des sites et blogs traitant du sujet. La deuxième méthode consistait à filtrer de la première méthode, la masse de sites éloignés du sujet, tels que des sites ayant cité une fois ou deux le mot intelligence économique sans pour autant traiter du domaine.

      Les études, quelles soient bonnes ou mauvaises, font toujours avancer les choses. Pour ma part, j’attends avec impatience vos cartographies et vos méthodes d’analyse.

      Au plaisir !

      Christophe Jorge

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