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La vérité sur les offres d’emploi en intelligence économique

Il y a à peu près deux ans maintenant, le Pôle Emploi faisait évoluer sa codification des métiers, alias code Rome, et y intégrait la compétence Intelligence Economique à travers différents code Rome.

Un grand pas pour l’intelligence économique et sa reconnaissance en tant que vraie compétences, en tout cas sur le papier.

Je m’étais fait l’écho de cette évolution positive pour le métier dans un article intitulé « Au chômage mais en intelligence économique » et j’avais également diffusé et commenté les offres d’emploi diffusés sous ces nouveaux intitulés [Offres d’emploi en intelligence économique : Statistiques Pôle Emploi]. Je passerai sur les polémiques diverses et variés dont l’interview d’un jeune diplômé en intelligence économique [Envoyé Spécial – 18 novembre 2010] qui a du se replier sur l’option secondaire professionnel-du-sandwich-dans-la-restauration-rapide et qui avait ému voire courroucé les différents responsables de formation.

Ce début de l’année 2012 me semblait donc le moment propice pour faire un petit point sur les offres d’emplois officiellement recensées par le Pôle Emploi sur les métiers de l’intelligence économique.

Donc concernant le champ d’étude j’ai retenu les codes ROME suivants, et plus particulièrement les métiers / fonctions citées après dans lesquelles l’appellation intelligence  économique est clairement stipulée.

Code Rome M1402 : Conseil en organisation et management d’entreprise et plus particulièrement à l’intérieur :

  • Consultant(e) en intelligence économique
  • Responsable intelligence économique
  • Responsable en knowledge management

Code Rome M1403 : études et prospectives socio-économiques et plus particulièrement :

  • Analyste en intelligence économique
  • Responsable veille stratégique.

Force est de constater que les offres d’emploi sur les dits métiers, 2 ans après leur apparition dans la nomenclature Rome ne sont toujours pas à la fête à Pôle Emploi. Pour l’année 2011, l’ensemble des 5 appellations ci-dessus n’a pas totalisé plus de 31 offres d’emploi soit entre une et deux offres d’emploi par trimestre et par appellation.

Ouch !!!! A mettre en parallèle avec les plus 2400 offres proposées sur l’ensemble de l’année par les Rome M1402 et M1403 à travers les 53 appellations de poste soit par appellation et par trimestre plus de 11 offres d’emplois. On peut donc dire que l’intelligence économique est faiblement contributrice aux offres d’emploi publiés à l’intérieur de ces code Rome.

Et on peut aussi dire que les employeurs ont rarement recours à ces appellations pour publier des offres d’emploi. Je ne tirerai pas encore de conclusions hâtives sur l’étroitesse du marché de l’emploi en intelligence économique…

Ci-après le tableau récapitulatif des statistiques que je viens d’énoncer.

2011 Trim. 1 2011 Trim. 2 2011 Trim. 3 2011 Trim. 4
ROME V3 853 674 914 596 907 205 761 882
M1402 Conseil en organisation et management d’entreprise 355 305 305 329
Consultant / Consultante en intelligence économique 1 4 2 4
Responsable en intelligence économique 2 1
Responsable en knowledge management 3 1 2
M1403 Études et prospectives socio-économiques 302 355 289 266
Analyste en intelligence économique 1 2 3
Responsable de veille stratégique 1 4 2 2

Et pendant ce temps là que se passe-t-il du côté des demandeurs d’emploi inscrits qui pointent au chômage ???

Là ce n’est plus la même histoire par contre. Les jeunes diplômés ou les personnes en recherche de reconversion ou les demandeurs d’emploi tout simplement, ont bien entendu parler ce ces métiers et l’on comptabilise sur l’année 2011 en moyenne 232 demandeurs d’emploi fin de  mois [moyenne établie selon les DEFM des 4 trimestres soit les DEFM enregistrées fin mars, fin juin, fin septembre et fin décembre] avec moins de 12 mois d’ancienneté dans le chômage… à rapprocher des 7 offres d’emploi par trimestre pour l’ensemble des 5 appellations retenues.

Toute durée dans le chômage confondue, ce même chiffre passe à 288, ce dernier point étant assez rassurant et signifiant (si l’on voit la coupe à moitié pleine) qu’au delà d’un an de chômage la proportion de demandeur d’emploi sur ces métiers diminue fortement et qu’ils ont donc peut-être trouvé un travail, ou bien, si l’on est pessimiste, qu’ils ont changé leur fusil d’épaule face à la rareté des offres.

L’on constate enfin que les métiers de consultant en intelligence économique et d’analyste en intelligence économique, sont les plus recherchés par les demandeurs d’emploi.

Ci-après je vous livre le tableau détaillé de ces demandes d’emploi sur l’ensemble de l’année 2011 (moyenne des 4 trimestres de 2011) :

< 12 mois < 24 mois 24 mois et plus
ROME tous confondus
3 188 240 941 733 897 552
M1402 Conseil en organisation et management d’entreprise 4 600 1263 935
Consultant / Consultante en intelligence économique 103 19 n.c.
Responsable en intelligence économique 17 6 12
Responsable en knowledge management 25 7 n.c.
M1403 Études et prospectives socio-économiques 2 500 773 789
Analyste en intelligence économique 60 8 n.c.
Responsable de veille stratégique 27 6 n.c

Tableau des demandeurs d’emploi fin de mois (moyenne établie sur les DEFM des 4 trimestres) sur les codes Rome M1402 et M1403 et plus particulièrement sur certaines appellations métiers.

Sans vouloir être alarmiste on peut donc quand même dire que le marché de l’emploi n’est pas des plus équilibrés si l’on en juge par l’écart considérable entre ceux qui demandent un poste en intelligence économique et ceux qui en proposent auprès de la même instance, à savoir Pôle Emploi.

Certes le marché de l’emploi en intelligence économique se fait beaucoup hors Pôle Emploi, et énormément par le réseau. Certes également certains utilisent des méthodes d’intelligence économique en se positionnant sur d’autres postes non clairement estampillés. Mais il semble quand même nécessaire de se demander pourquoi autant de gens s’inscrivent à Pôle Emploi en intelligence économique alors qu’il n’y a aucun poste qui soit proposé par les employeurs.

Le constat factuel qui émane de ces chiffres et que je fais reste par ailleurs assez représentatif de ce que je constate dans les métiers de l’intelligence économique : de nombreux jeunes arrivent sur le marché de l’emploi, sortant d’une formation en intelligence économique et espèrent trouver du travail. Nombreux sont ceux qui déchantent et qui se repositionnent alors sur leur formation initiale ou reprennent carrément une formation complémentaire.

Par ailleurs cette année, il semblerait que certaines formations estampillées intelligence économique qu’aient pu ouvrir leur porte faute d’effectifs ou bien ont du fusionner avec d’autres formations.

Je serais tenté de dire que cela est tout à fait rationnel, d’autant plus à un moment économique où les entreprises se recentrent sur l’essentiel et éliminent les fioritures.

En conclusion : toi qui cherche du boulot en intelligence économique, bon courage ! Et quoi qu’il en soit sois conscient que le Pôle Emploi n’est pas forcément l’endroit idéal pour en trouver.

Je peux te conseiller par exemple le site incontournable de www.veille-et-tic.fr !

Ce billet est aussi l’occasion pour moi de dire aux recruteurs en intelligence économique et en veille que s’ils le souhaitent ils peuvent m’envoyer leurs offres d’emploi. Je me ferai un plaisir de les diffuser et j’ouvre pour cela dès à présent la rubrique « offres d’emploi ». [Par contre les offres de stage ne seront pas les bienvenues].

Bien évidemment, les offres d’emploi en intelligence économique sont également les bienvenues au Pôle Emploi : 3995 (0,15 € / minute) ou sur www.pole-emploi.fr

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